La sédentarité des entrepreneurs est un danger pour leur santé – Camille Allene
Un épisode du podcast Young, Wild & Freelance
À propos de cet épisode
Quand on passe sa journée à travailler derrière un ordinateur, c’est pas évident de mettre en place et conserver des bonnes habitudes pour sa santé physique et mentale. Pourtant, la sédentarité tue les entrepreneurs à petit feu. Il existe néanmoins des pratiques, simples, qui peuvent nous aider sans pour autant y passer notre vie.
Dans cet épisode de « Young, Wild & Freelance », Thomas Burbidge accueille Camille Allene, neuroscientifique qui explore les liens entre le mouvement et la santé mentale, entrepreneure en vulgarisation scientifique, et surtout experte en santé physique et mentale, pour une discussion passionnante et détaillée sur l’importance du corps et de l’esprit dans le monde du travail.
Camille partage son expérience personnelle face aux douleurs musculo-articulaires et aux défis de maintenir une bonne posture au quotidien devant un bureau. Elle explique comment des pratiques régulières comme l’exercice physique, le yoga et la méditation peuvent non seulement prévenir le burn-out, mais aussi améliorer la prise de décision et la santé globale.
En plus de son expérience personnelle, Camille met en lumière des recherches scientifiques sur les fluctuations cognitives liées au cycle menstruel des femmes et l’importance de ces découvertes pour mieux comprendre et optimiser nos performances selon notre biologie. Ensemble, Thomas et Camille débattent des pratiques d’hygiène de vie, de la gestion des addictions et du déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle – des thèmes cruciaux particulièrement pour les entrepreneurs.
Avec des conseils pratiques, des échanges enrichissants et des anecdotes personnelles, cet épisode est une mine d’or pour ceux qui cherchent à équilibrer leur santé physique et mentale dans leur vie professionnelle.
Transcription de l’épisode
Thomas Burbidge [00:00:00]:
Camille tu as plein de compétences et tu as évolué dans plein d’univers différents de l’hôpital à l’entrepreneuriat, au stage de yoga et caetera. Pour les gens qui viennent de cliquer sur cet épisode et qui s’attendent peut-être à un podcast business pourquoi c’est important que ces gens-là écoutent notre conversation à ton sens
Camille Allene [00:00:22]:
Parce que je pense qu’on va parler de choses qui vont leur parler peut-être de dans plus viscéralement et intimement. Donc c’est ça serait un podcast plutôt sur oui l’hygiène de vie, l’hygiène mentale plus que sur des compétences techniques.
Thomas Burbidge [00:00:41]:
Parce que chose que je trouve fascinant et on en parlait en off juste avant, c’est que tu es à la fois dans la posture de recherche, comprendre le cerveau comprendre le lien entre le mouvement et le bien-être toutes ces choses-là et en même temps dans l’expérience de vivre la difficulté que c’est d’incarner le savoir que tu as de manière rationnelle dans nos comportements parce que tu as cette posture d’entrepreneuse aussi.
Camille Allene [00:01:06]:
Exactement comme on dit, c’est souvent le cordonnier le plus mal chaussé. Donc j’ai une connaissance théorique et parfois je galère à mettre en pratique la théorie que je que j’enseigne. Mais et mais aussi j’ai un passé où j’ai fait un gros burn-out et puis et puis ce qui m’a aidé à en ce sont mes connaissances théoriques et puis les moments où j’ai vraiment appliqué les consignes, les recos, l’hygiène de vie et ça m’a aidé à en sortir énormément donc j’ai vraiment c’est vrai que j’ai cette connaissance viscérale de de ce que peut être le travail, le surmenage et la connaissance théorique de ben oui mais c’est
Camille Allene [00:01:40]:
pas une fatalité et il y
Camille Allene [00:01:40]:
a des choses à faire pas une fatalité et il y a des
Camille Allene [00:01:43]:
choses à faire et la science montre que si on les fait
Camille Allene [00:01:43]:
on se sent beaucoup mieux et voilà. Après après il y a eu cette période où j’ai réussi à appliquer les connaissances scientifiques pour moi-même, mais ça ne veut pas dire que, enfin après c’est un entretien et c’est ça aussi peut-être qu’on en reparlera, mais c’est comment tenir dans la durée les bonnes choses à faire pour pas refaire un deuxième burn-out par exemple.
Thomas Burbidge [00:02:10]:
Si tu devais résumer, j’étais curieux de ça parce que encore une fois je l’ai mentionné un tout petit peu avant mais tu as une casquette psychologique avec les TCC, tu as une casquette chercheuse en neuroscientifique, tu as une casquette yoga thérapie, si tu devais résumer la direction globale ou la mission globale que tu te fixes avec ton travail avec toutes ces casquettes, c’est quoi la
Camille Allene [00:02:32]:
Neurosciences appliquées à la santé santé mentale et santé physique. C’est vraiment ça le le point commun à tout, à chaque fois il y a les fondamentaux biologiques, neurobiologiques pour au service de la santé physique et mentale dans tout ce que je fais.
Thomas Burbidge [00:02:47]:
Ok, parce que la première fois que je t’ai rencontré, c’était dans un stage de yoga et tu étais venu pour parler justement de ces différentes choses, notamment ce qui se passe dans la tête en lien avec le travail dans le yoga et tu nous as fait faire un exercice que je n’avais pas compris avant de le faire mais tu nous as expliqué plein de choses autour de la respiration, est-ce que tu peux te raconter aux gens qui nous écoutent c’était quoi cet exercice, pourquoi il est important et qu’est-ce que ça fout dans un stage de yoga
Camille Allene [00:03:14]:
J’avoue que je ne me souviens pas de l’exercice que je vous avais fait Tu
Thomas Burbidge [00:03:16]:
allais ramener ta machine tu sais pour mesurer
Camille Allene [00:03:19]:
Oui la cohérence cardiaque Ouais. Ah oui oui oui c’est vrai j’ai un un logiciel et un petit capteur pour mesurer la fréquence cardiaque et surtout sa variabilité parce que parce que c’est fait très facile à du système nerveux autonome, le sympathique et le qui va accélérer le coeur à chaque inspire, le décélérer à chaque expire à condition qu’elle soit lente et profonde sinon ça on ne voit pas trop l’effet, ça n’a pas le temps de faire effet si on a une respiration courante comme on a là toi et moi, on le verrait on ne le verrait pas trop. Donc il faut allonger, amplifier cette respiration pour le voir, mais sachant que ce que ça fait au niveau du coeur c’est pas c’est chouette et tant mieux c’est c’est bon pour la santé cardiovasculaire mais c’est c’est pas uniquement au niveau du coeur parce que notre système nerveux autonome il innerve tous nos organes et donc ça a un effet à chaque fois qu’on respire on active ce système nerveux qui innerve tous nos autres systèmes physiologiques donc c’est très bon pour la santé physique mais aussi ça envoie des signaux plus haut au mental et notamment à la partie plus système limbique qui gère les émotions et ça a un effet antiolitique déstressant donc la cohérence cardiaque elle peut être prescrite dans le cas de petites affections cardiovasculaires pour améliorer les la condition cardiaque, mais elle peut aussi et elle est beaucoup prescrite en psychologie pour améliorer l’humeur et diminuer le stress. Et en effet ça c’est parce qu’il y a il y a le système nerveux qui qui la partie du système nerveux qui nous fait respirer, qui commande le geste respiratoire, qui innerve le diaphragme, ce muscle de la respiration communique avec la partie du système nerveux dont je parlais le système nerveux autonome qui énerve tous nos organes et et voilà donc on peut utiliser enfin finalement cette partie qui est autonome normalement on n’a pas la main dessus, si en fait on a un peu la main dessus via la respiration, on met en communication ces deux systèmes, mais à condition encore une fois de respirer lentement et profondément. Et donc c’est une super porte d’entrée pour améliorer sa santé physique et mentale.
Thomas Burbidge [00:05:29]:
Je trouve ça fou parce que tu vois quand quand on a fait cet exercice-là et ça m’a plongé par la suite dans justement me fasciner de plus en plus pour tous ces sujets, je me dis pourquoi on n’a pas en cours de respiration quand on est en primaire tu vois genre personne ne nous explique que la façon dont je respire influence l’activité qu’il y a dans ma tête dans mon cerveau l’intensité potentielle des pensées qui peuvent prendre le dessus.
Camille Allene [00:05:52]:
Exactement c’est dommage mais je pense que ça commence à être enseigné à l’école. Alors ça reste peut-être anecdotique et négligeable, mais je crois que ça commence. Et et c’est vrai qu’en plus les enfants sont friands de savoir ça. Et bizarrement on se dit oh ils s’en foutent non non pas du tout ils adorent comprendre leur cerveau ou même ce que ça fait sur la biologie, leur sur leur santé, les bienfaits pour leur santé, ils sont sensibles à ça les enfants donc c’est ça serait bien que ce qu’on nous éduque dès le plus jeune âge.
Thomas Burbidge [00:06:19]:
Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui entend ça pour la première fois parce que tu vois moi quand je l’entends j’ai plein de connaissances accumulées qui se connectent pour me faire savoir à quel point oui ça fait sens genre imaginons je vis un truc inconfortable dans ma boîte mauvaise nouvelle, reconcentrer sur comment je respire ça peut m’aider à mieux surfer sur cette vague de la mauvaise nouvelle. Je pense qu’il y a quelqu’un qui l’entend pour la première fois qui va respirer, changer.
Camille Allene [00:06:44]:
Oui on a du mal à le croire. Mais et puis surtout c’est vrai que quand même remettons à sa juste par rapport à l’exemple que tu donnes, c’est pas non plus une baguette magique qui va résoudre le problème que tu as avec mais moi d’ailleurs je, c’est c’est mon travail quand j’accompagne les gens parce que je je donne des consultations pour une compagnie d’assurance qui s’appelle Alan et et donc je je vois beaucoup de salariés d’entreprises qui sont stressés et qui sont paniquent et qui ne sont pas bien à cause de leur situation au travail ou même personnelle. J’aborde toujours les choses par deux angles, d’abord l’angle plus intellectuel et résolution de problèmes et qu’est-ce, comment on peut améliorer concrètement la situation et ensuite la partie plus viscérale, comment gérer une fois qu’on a qu’on a essayé de résoudre le problème de la meilleure manière possible, qu’on a essayé de communiquer, qu’on qu’on a enfin vraiment qu’on a fait une résolution de problème, c’est une vraie méthode qu’on peut déployer. Les solutions elles sont jamais elles sont rarement complètement idéales, parfaites et caetera et c’est souvent des compromis entre un avantage et un inconvénient ou plusieurs inconvénients et quelques avantages à la choisie. Donc après c’est comment gérer cette frustration face aux situations qui ne sont pas idéales, face à l’incertitude qui reste face à tout ça. Là alors là la partie hygiène physique passée par le corps ça aide énormément. D’abord d’abord observer la frustration ce que ça fait dans mon corps, comment ça modifie ma respiration quand je suis en colère frustrée ou n’importe quelle émotion et ensuite rien que d’observer ça, de laisser la place à l’émotion quelque part ça lui permet de de de moins s’exprimer fort parce que attention, ok j’observe ce que ça fait dans mon corps, dans les muscles, encore une fois dans la respiration, des pieds à la tête vraiment on parcourt le corps et bien c’est comme si voilà elle avait notre émotion à toute notre attention du coup elle est elle s’apaise elle s’apaise et puis la respiration peut s’apaiser puis on peut commencer du coup à faire cette respiration qui est qui va au-delà de juste nous apaiser mais qui nous remet qui nous rééquilibre à la fois le système nerveux s’il était parti en sympathique avec passion parce qu’on a eu du stress, on était dans dans l’action la passion pas forcément passion positive, mais la passion grosses émotions, quelles qu’elles soient et bien ensuite avec une respiration lente et profonde, on on remet le système en para sympathique, donc qui fait le contraire et qui apaise. Donc voilà, face à une situation délicate, première chose qu’est-ce que je peux faire concrètement Qu’est-ce que c’est qui est en mon pouvoir, comment je peux combler mes lacunes, comment je peux communiquer et une fois que j’ai fait le mieux possible maintenant je vais gérer les sentiments résiduels, la frustration éventuelle résiduelle, la peur résiduelle avec observer, voilà le système parasympathique reprendre le dessus et le système parasympathique reprendre reprendre le dessus et qui est celui qui est anti stress calmant et qui est beaucoup activé à chaque expiration.
Camille Allene [00:09:45]:
Donc quand on est stressé plutôt expiré, enfin on inspire autant qu’on expire, mais je veux dire mettre beaucoup d’attention et de soin à expirer le plus lentement et le plus profondément.
Thomas Burbidge [00:09:56]:
Ouais et et j’entends dans ce que tu partages là il y a deux outils entre guillemets, l’outil de la respiration donc ralentir le rythme et cetera et il y a l’outil de la de l’attention aussi.
Camille Allene [00:10:06]:
Exactement.
Thomas Burbidge [00:10:06]:
Et j’ai l’impression que ça va de pair et que
Camille Allene [00:10:08]:
ça va
Camille Allene [00:10:08]:
de pair exactement et on peut on pourrait appeler ça de la méditation avec objet, l’objet c’est soi-même, c’est ça la méditation, c’est observer ce qu’il y a dans l’instant et si dans l’instant il y a une grosse émotion, lui accorder toute son attention, sa pleine conscience, sa pleine attention, on regarde l’émotion et on la laisse. Encore faut-il ne pas avoir peur de l’expression de son émotion parce que sinon on va avoir des stratégies d’évitement, on va lutter, on va on va vouloir faire diversion, mais et ça ça arrive ça arrive et c’est d’ailleurs chez chez les gens et moi j’en j’en j’en ai fait partie de ces gens-là, j’ai été comme ça, peur de mes réactions émotionnelles, presque plus peur des réactions émotionnelles, des manifestations de mon corps plus que de ce qu’il avait déclenché à la base et ça c’est un peu dangereux parce que ça peut faire des gens qui sont sensibles aux attaques de panique, ce qu’on peut monter et donc demander à ces personnes d’observer les manifestations, ça peut être un exercice extrêmement compliqué, mais ce qu’il faut savoir c’est que en réalité enfin moi j’ai j’ai tout un discours sur les attaques de panique pour pour ces personnes-là, je ne sais pas si on peut le déployer ici maintenant, mais mais le discours c’est n’ayez pas peur des manifestations corporelles, physiques, viscérales de vos émotions parce qu’en réalité ça va pas vous tuer vous n’allez pas perdre le contrôle c’est ce qu’on a c’est ce dont on a peur quand on fait des attaques de panique et et d’ailleurs plus vous comme une expérience à vivre et vous l’observez avec une curiosité une curiosité, moins ça va ça va s’amplifier donc moins on en aura peur. Et mais même si ça s’amplifie c’est pas grave du tout, laissons l’émotion, laissons le coeur accélérer comme un fou, c’est pas grave, c’est comme si on était allé faire un petit jogging et en mode sprint quoi, c’est c’est bien
Thomas Burbidge [00:11:56]:
donc donc voilà.
Camille Allene [00:11:56]:
Ouais je
Thomas Burbidge [00:11:57]:
me souviens aussi un truc dans quand tu nous avais fait mesurer
Camille Allene [00:12:01]:
la cohérence.
Thomas Burbidge [00:12:02]:
La cohérence cartilaste qui est la variabilité justement tu nous avais expliqué que s’il y a peu de variabilité ça peut avoir des conséquences s’il y a trop de variabilité il y a d’autres conséquences et on peut être coincé en haut on peut être coincé en bas.
Camille Allene [00:12:14]:
Mais en fait oui c’est ça c’est surtout le manque de variabilité qui est problématique qu’on soit coincé en haut, ça veut dire que en haut donc c’est-à-dire dans les battements par minute élevés, donc en moyenne si on est au repos autour de cent battements par minute, il faut s’inquiéter, c’est Ouais,
Thomas Burbidge [00:12:28]:
sa journée.
Camille Allene [00:12:28]:
Voilà, voilà, il perd et il perd comme en stress en permanence et donc ça ne va pas beaucoup osciller et ça va rester là. Si on est trop bas très bas alors soit on est très bas parce que en moyenne on est très bas en moyenne parce qu’on est un grand sportif et c’est ok ou parce qu’on a un système cardiovasculaire ok, mais mais si on fait une profonde inspire faut que ça remonte. Si ça remonte pas quand on fait une profonde inspire, c’est qu’il y a potentiellement un problème. Mais oui cette variable, le coeur n’est un coeur métronome, c’est un coeur en mauvaise santé. Le coeur doit pouvoir monter dans les tours, mais aussi redescendre. Et c’est ça le danger chez les gens qui souffrent de troubles anxieux généralisés ou de stress chronique ou qui sont des des des paniqueurs, ceux qui font des attaques de panique, ils sont souvent trop vers le haut et ils n’arrivent pas à redescendre, ils n’arrivent pas à s’apaiser. Et il faut apprendre à à à calmer, à calmer le coeur, à calmer le corps et du le coeur, à calmer le corps et du coup ça va calmer le mental.
Thomas Burbidge [00:13:21]:
Et est-ce qu’il y a un truc particulier dans le yoga du coup parce qu’il y a une partie de ton activité c’est la yoga thérapie qui a cette influence plus que d’autres pratiques de mouvement particulièrement puisqu’on a parlé de la conscience comme outil de la respiration, de la variabilité. Dans le yoga il y a du yoga très intense et du yoga moins intense.
Camille Allene [00:13:38]:
Oui, mais dans toutes les formes de yoga, il y a quand même la respiration qui est là, on insiste toujours en yoga sur la respiration, on demande aux personnes de respirer par le nez en yoga sauf dans certains exercices de respiration où il y a des respirations particulières avec la bouche, mais sinon on a une respiration nasale pourquoi Parce que respirer par le nez déjà c’est une première contrainte mécanique qui ralentit l’air si on respire par la bouche en deux secondes on a inspiré et là l’idée c’est de ralentir donc on respire par le nez. Et donc quelle que soit la forme de yoga, il y a tout le temps l’accent mis sur la respiration, à quel moment on inspire, à quel moment on expire la consigne de respirer lentement. Même quand c’est des yoga un peu plus dynamiques, on essaie de ralentir la respiration. Donc ça c’est un des gros piliers du yoga, c’est la respiration et ça a un énorme effet sur anxiolytique. Mais c’est vrai que le yoga il y a aussi ces consignes attentionnelles de ne pas être en train de de faire du yoga en écoutant un podcast. Si vous êtes en train de faire ça, ce n’est pas bien, mais
Thomas Burbidge [00:14:41]:
En tout cas on se prive de certains bénéficiaires.
Camille Allene [00:14:43]:
Oui exactement oui oui c’est pas un mal mais c’est pas, c’est-à-dire que là le yoga on essaye justement même si on est habitué on fait toujours les mêmes mouvements. Au départ le yoga quand on n’a pas l’habitude d’en faire, ça peut, on a toute notre toute notre attention est est dans notre pratique et parce que c’est surprenant le yoga, la toute première fois qu’on fait du yoga, on fait des mouvements, des postures un peu particulières. Donc
Camille Allene [00:15:06]:
on n’aura
Thomas Burbidge [00:15:06]:
pas l’habitude d’être dense.
Camille Allene [00:15:07]:
Exactement, donc généralement la tension est là et c’est facile, on n’a pas à se forcer, on est dans la découverte. Par contre, c’est quand on commence à rentrer dans une routine où là le mental peut commencer à partir, on peut être tenté de faire autre chose au moins mentalement pendant que le corps il fait ce qu’il a à faire mais là c’est dommage parce que une des pratiques du yoga enfin ou en tout cas peut-être même le but du yoga c’est la méditation et la méditation c’est d’arriver à avoir son attention dans le présent même si dans le présent il n’y a que des choses familières routinières qui normalement par défaut et d’ailleurs ça s’appelle le réseau du mode par défaut dans le cerveau, dès qu’on est dans la familiarité, la routine, on bascule dans un mode où donc il y a certaines aires cérébrales qui s’activent et qui correspondent à nos rêveries à nos pensées, à nos projections, à notre guise de course ou à se remémorer un souvenir enfin bref dans notre discours intérieur, dans notre rêverie éveillée. Et et donc l’objectif du yoga c’est de garder, mais c’est une performance, une performance pas dans le sens compétition mais exploit parce que arriver à garder le mental dans un état de présence, on y arrive quand on est concentré sur une tâche un peu difficile, mais là c’est du coup c’est un peu plus facile parce qu’on a un objet où poser notre attention, enfin quelque chose, la tâche qu’on est en train de faire. Mais dès qu’on est dans la familiarité, la routine ou si on s’assoit dans l’immobilité, si on est chez nous, donc familier, tranquille, on fait rien, on s’assoit pour méditer, rester dans le présent et dans les peu de choses qui sont là comme une antenne de réception qui reçoit les petits signaux un peu de l’environnement extérieur qui sont là, les quelques signaux de notre environnement intérieur et rester là-dedans sans tomber dans nos pensées, sans partir dans le futur ou dans le passé, c’est un exploit pour le mental. Mais c’est extrêmement à la fois ressourçant et en même temps c’est c’est ressourçant surtout quand quand nos pensées nous amènent dans des souvenirs douloureux ou dans dans une anticipation anxieuse du futur. Parce que attention j’ai j’ai peur si je rajoute pas ça qu’on pense qu’il ne faut jamais être dans le réseau du mode par défaut, dans nos pensées. Oui. Pas du tout, c’est aussi très fonctionnel, ça a une utilité et ça permet plein de choses résilience émotionnelle aussi d’ailleurs donc de temps en temps ruminer c’est un peu c’est pas mal mais c’est juste que c’est dès qu’on tombe dans l’excès et dès qu’on souffre d’un trouble ou ou dépressif ou anxieux ou un autre trouble mental ou qu’on a du stress chronique on risque d’être excessivement dans ce réseau-là dès qu’on n’est pas concentré sur une tâche et et ça peut nous épuiser.
Camille Allene [00:17:43]:
Donc dès
Camille Allene [00:17:43]:
que c’est extrême
Camille Allene [00:17:43]:
ou très chargé en émotion ou extrême, ça nous épuise, émotions ou extrême, ça nous épuise donc cet exercice de méditation qui est de se poser dans le présent et d’accueillir ce qui est là sans générer des pensées sans analyser les stimuli qui nous parviennent sans vraiment recevoir sans analyser sans réfléchir sans penser, ce n’est pas évident du tout parce que ce n’est pas naturel, mais ça peut le devenir si on s’y entraîne, mais c’est et c’est surtout très ressourçant et en plus ça entraîne l’attention qui peut après nous servir quand on doit rester concentré. Donc les gens qui souffrent de troubles déficitaires de l’attention, ils ils ils ont un énorme gain et ils ont tout à y gagner à pratiquer cette méditation. Parce que ça va les aider aussi pour se concentrer sur sur.
Thomas Burbidge [00:18:28]:
Et comme tu dis dans la différence entre méditer de façon entre guillemets passive assise, c’est tellement plus dur de conserver son attention sur la pratique que quand on est en mouvement
Camille Allene [00:18:38]:
Et là c’est plus facile à moins qu’on soit un yogi chevronné qu’on a l’habitude et que par exemple on fait de la qui qui recommande de faire tous les matins la même série, au bout d’un moment franchement on fait la vie en pensant à ce qu’on va faire après, et bien il faut essayer de cultiver ce cet état de présence à son corps même quand on maîtrise voilà plus ça devient familier, plus le cerveau va avoir tendance à à partir dans ses pensées et l’idée c’est de s’entraîner de temps en temps à non le laisser même dans la familiarité, le laisser comme si comme si ce qui était familier était toujours nouveau et qu’on le redécouvrait cette cette qualité attentionnelle-là de voilà de présence complètement pleine présence, hyper attention sans sans hyper vigilance tendue mais juste pleine présence quoi.
Thomas Burbidge [00:19:27]:
Si j’essaie de résumer et tu me diras si j’y arrive bien mais ce que j’entends c’est que pour n’importe qui mais notamment pour les gens qui nous écoutent qui travaillent chez eux qui ont des sujets de fascination avec leur entreprise qui sont à fond. On a besoin d’avoir des pratiques dans nos vies et dans nos routines qui nous aident à réguler notre respiration donc revenir dans des respirations plus lentes plus profondes pour aller dans le système du repos et ainsi de suite. Et aussi que ces routines-là ou d’autres qui captivent notre attention et qui nous font sortir du mode par défaut où je pense toujours à quelque chose et toujours ces pensées qui m’habitent, c’est ça
Camille Allene [00:20:04]:
Exactement. Comme tu dis, réguler sa respiration c’est du coup réguler son mental, c’est réguler aussi ses fonctions physiologiques, cardiovasculaires et autres et puis cette cette hygiène mentale de méditation qui permet effet de déconnecter d’ailleurs. Par exemple, moi je pratique la respiration toute seule, donc je pratique beaucoup moins le yoga qu’avant. Je n’ai pas le temps de faire deux heures d’ashlanga tous les matins, enfin je je me donne plus le temps sinon ça ça m’enlève trop de sommeil. Mais je pratique autrement le corps et pour la partie respiration, je la pratique aussi toute seule, mais entre cinq et dix minutes par jour, ce n’est pas beaucoup mais c’est énorme par rapport à zéro parce qu’il y a déjà des effets incroyables pour la santé et je le fais le soir pour justement quand j’ai fini de travailler entre l’heure où j’ai fini de travailler et l’heure du coucher quelque part par là. C’est comme une douche pour mon mental, c’est comme aller prendre la douche pour le mental, je ça me fait vraiment la déconnexion et c’est comme si oui je me libérais de toute la charge mentale, de toutes les préoccupations et d’ailleurs pour vraiment accentuer cela j’ai rajouté un titre et je recommande aux gens que j’accompagne de le faire, pas juste respirer lentement profondément dans cet état de présence, le faire mais on va on va y arriver peut-être deux minutes sur les dix pour inspires, j’imagine justement ce, je je juste j’active un concept sans partir dans des élaborations, mais juste j’active le concept de libération, liberté libre, je me libère de toutes les préoccupations de tout. Donc j’active une petite image mentale de ou de un concept liberté, je me libère. À chaque inspire j’ai l’impression que ça nettoie le cerveau enfin tu vois rajouter des petites astuces mentales de visualisation pour se motiver à aller au bout de ces inspires parce que plus j’inspire plus je me libère, donc je suis motivée quand j’ai une grosse charge je prends des profondes comme avant un profond soupir et franchement mais ça décharge quoi.
Thomas Burbidge [00:22:08]:
Et puis l’image mentale j’ai l’impression aussi que ça peut être un outil pour focaliser l’attention. Exactement ça aide ça aide bien sûr la lumière blanche qui descend et qui
Camille Allene [00:22:16]:
est une lumière. Exactement, voilà ça aide franchement ça aide. Et ce que je peux faire aussi, je peux le rajouter le matin la la respiration avec une qualité que j’aurais besoin d’incarner dans la journée. C’est une journée particulière, j’aurais besoin d’être je ne sais pas confiante, je le matin je le fais avec j’active juste j’active le réseau de neurones dans mon cerveau qui code pour la confiance. J’ai déjà eu confiance en moi, je sais ce que c’est d’avoir confiance en moi, là je l’ai un peu perdu parce que j’ai un gros truc qui m’attend qui me stresse, alors les tous les prochains matins je vais me mettre à inspirer et à juste à penser à réactiver cette mémoire de ce que c’est qu’avoir confiance et ça se traduit dans le corps, il y a un redressement tu vois il y a il y a une posture associée qui la combiner enfin juste y penser mais c’est pas encore une fois c’est pas élaboré et partir dans ah oui mais parce que je me souviens la dernière fois j’ai perdu confiance non non c’est pas ça, C’est juste confiance, j’active le réseau de neurones qui code pour le le mot ou le concept de conscience dans mon cerveau en même temps que je fais
Camille Allene [00:23:24]:
la respiration.
Thomas Burbidge [00:23:25]:
Tu as mentionné un truc qui je pense parle beaucoup aux gens qui ont déjà essayé une fois d’avoir des pratiques comme ça ou alors qui n’ont jamais essayé mais qui ont peur de pas les tenir par exemple qui est le passage de c’est déjà énorme de faire cinq minutes.
Camille Allene [00:23:39]:
C’est énorme.
Thomas Burbidge [00:23:39]:
Est-ce qu’il y a des recherches que tu as pu faire ou que tu as vu ou que tu as lu ou découvertes dans l’environnement scientifique dans lequel tu évolues qui expliquent à quel point même juste un petit peu ça a déjà des effets enfin il y a des corrélations entre le temps investi et les retours comme ça. Il y a
Camille Allene [00:23:55]:
des études qui le montrent et justement c’est ça qui est assez gratifiant, c’est qu’on n’est pas obligé de faire vingt minutes de cette respiration.
Thomas Burbidge [00:24:03]:
Tous les jours.
Camille Allene [00:24:04]:
Dès entre cinq et dix minutes déjà, on arrive presque au max de ce qu’on a pu activer en termes de système nerveux autonome, sympathique, sympathique, parasympathique et presque continuer dix minutes de plus ça apporte Pas
Thomas Burbidge [00:24:16]:
grand chose.
Camille Allene [00:24:16]:
Pas grand chose de plus. Donc ça c’est chouette voilà. Et après les prescriptions un peu médicales c’est trois fois par jour cinq minutes par jour mais je trouve que c’est beaucoup et alors que déjà avec cinq minutes seulement par jour c’est c’est beaucoup on a déjà un effet. Donc il vaut mieux se faire des tout petits objectifs qu’on remplit plutôt que se dire ah j’ai pas fait trois fois cinq minutes qui m’étaient recommandées du coup je fais rien du tout.
Thomas Burbidge [00:24:39]:
Ouais parce que c’est souvent le risque une fois que je me mets en route, je tombe une fois du train et je vais plus jamais remonter dessus parce que c’était trop dur à tenir alors j’ai l’impression que sur toutes ces pratiques comme la marche quotidienne et
Camille Allene [00:24:52]:
caetera, juste
Thomas Burbidge [00:24:53]:
les premières minutes ont beaucoup plus de bénéfices que celles qui viennent derrière.
Camille Allene [00:24:57]:
Totalement. Et d’ailleurs ça me fait penser à à cette histoire de trouver un bon équilibre pour rester en bonne santé physique et mentale, de pratiques comme ça d’hygiène du corps et du mental. Comme je te disais une période de ma vie je faisais beaucoup de yoga j’en faisais tous les matins de la Shtanga deux heures par jour je me levais à cinq heures enfin voilà. À un moment donné j’ai perdu ça, j’ai j’ai comme je t’ai dit il a fallu que je fasse des choix et j’ai fait le choix d’arrêter de raccourcir mes nuits pour faire deux heures de yoga, enfin c’était un peu extrême. Et donc aujourd’hui avec pour gérer tout cet emploi du temps où il faut caler même cinq minutes finalement il faut les caler, mais on on peut y arriver vraiment et justement on reste dans les objectifs, il ne faut pas faire des donc l’objectif une grosse séance de yoga je le garde pour une fois par semaine grand max, voire même parfois c’est deux fois par mois, mais ce n’est pas grave. Et à côté de ça j’insère plein de petites pratiques, par exemple pour faire une pause entre deux réunions ou entre deux moments où j’étais concentrée devant l’ordi, je fais dix minutes de mouvement seulement dix minutes de mouvement mais c’est énorme en allant me faire un thé, je rajoute du mouvement qui a des petits mouvements du yoga, des étirements. Je veille aussi à ma posture pendant que je suis assise devant mon ordi. Là par exemple je repousse la chaise depuis que je suis là pour monter le dos et pour ne pas ployer vers l’avant et pour être à la bonne hauteur du micro, ça aide, c’est un tout petit truc mais
Thomas Burbidge [00:26:29]:
J’avoue que c’est intéressant.
Camille Allene [00:26:30]:
Ouais ça aide énormément. S’il avait pas le micro et j’étais toute seule devant mon ordi, je je j’aurais commencé à me ployer vers le bas, à tirer par la gravité. Mais régulièrement quand je passe une heure devant l’ordi, au moins deux ou trois fois je redresse ma posture, je pousse la chaise pas pour qu’elle descendra pas plus bas mais c’est pour allonger le dos et j’ouvre un peu les épaules et je je je j’active les muscles anti gravitaires quoi. Donc donc voilà quand on peut plus quand on n’a plus le de faire des grosses séances, toutes ces petites choses qu’on peut faire au cours de la journée se réajuster dans son assise, se lever, faire un thé, ajouter des étirements, du mouvement, respirer cinq minutes en fin de journée et aussi tu l’as mentionné prendre l’air, sortir, aller marcher, donc faire quelques courses à pied ou en tout cas se rajouter un peu de marche par rapport à la marche qu’on aurait pu, enfin par rapport à la petite marche qu’on, ça ça dépend sa vie, mais il y
Camille Allene [00:27:25]:
en a
Camille Allene [00:27:25]:
une, voilà.
Camille Allene [00:27:26]:
Mais je veux dire, rajouter un peu de marche si on n’en fait pas assez, mais voilà, enfin
Camille Allene [00:27:26]:
si tu m’avais, si j’avais eu, si je m’entends, si je mettais, comment on peut conjuguer ça Si Camille de, il y a vingt ans derrière avait entendu la Camille d’aujourd’hui parler, elle aurait dit oh la la qu’elle fait un peu les trucs de vieux parce que j’étais tellement sportive que
Camille Allene [00:27:46]:
que
Camille Allene [00:27:46]:
ce n’était pas rajouter un étirement à en en allant faire du thé ou descendre une station de métro plutôt pour marcher un peu plus qui aurait fait la différence, mais quand maintenant je passe dix à douze heures par jour devant l’ordi, non il ne faut pas faire ça. Mais ça arrive et
Thomas Burbidge [00:28:02]:
Ça nous arrive à tous et à toutes dans nos activités en fonction de l’intensité de nos projets quoi.
Camille Allene [00:28:06]:
Donc voilà il vaut mieux, il faut essayer de ne pas le faire, mais ça nous arrive à tous et d’un coup cette petite marche ou ces étirements, c’est c’est c’est pas du luxe et c’est quelque chose c’est énorme.
Thomas Burbidge [00:28:18]:
Et je suis curieux j’ai envie de creuser un peu ce truc autour du mouvement de la marche de prendre l’air de sortir etc parce que là on a beaucoup parlé de ces différentes pratiques pour apaiser l’intensité mentale et revenir dans le parasympathique mais j’ai l’impression qu’il y a d’autres effets aussi.
Camille Allene [00:28:34]:
Bien sûr.
Camille Allene [00:28:34]:
Et il y a
Thomas Burbidge [00:28:34]:
une étude que j’avais vue et lu une fois et qui m’avait à capter l’attention par deux schémas où c’était deux groupes d’étudiants avant un contrôle. Il y a un groupe qui reste assis pendant va marcher pendant ces vingt minutes et il y a un scan va marcher pendant ces vingt minutes et il y a un scan des zones du cerveau qui sont actives avant le contrôle et c’est ouf il y en a c’est genre ceux qui sont allés marcher on dirait un sapin de Noël tellement il y a des zones du cerveau qui sont illuminées et les autres c’est beaucoup moins riche.
Camille Allene [00:29:03]:
Bien sûr.
Thomas Burbidge [00:29:04]:
Et je suis curieux de est-ce que tu peux nous expliquer ce qui se passe.
Camille Allene [00:29:06]:
Quand on bouge en effet ça mobilise, enfin on on est des êtres moteurs et donc il y a beaucoup d’aires cérébrales qui sont dédiées au mouvement, mais une énorme partie, alors je saurais pas l’exprimer en pourcentage mais c’est énorme. Enfin d’ailleurs ceux qui étudient la motricité vous diront que
Camille Allene [00:29:24]:
je sais
Camille Allene [00:29:25]:
pas combien de du cerveau c’est pour le moteur, ceux qui étudient la vision diront que je ne sais pas.
Thomas Burbidge [00:29:30]:
Oui il y a ce biais de selon ce que j’étudie.
Camille Allene [00:29:32]:
Voilà exactement mais c’est vrai qu’on est on est très moteur comme espèce, nous ne sommes pas des végétaux.
Thomas Burbidge [00:29:40]:
Mais on est optimisé pour chasser dans la savane en fait, encore.
Camille Allene [00:29:43]:
Oui totalement totalement et tu as parlé des cévennes
Thomas Burbidge [00:29:47]:
Non la savane, chasser dans la savane. Effectivement je ne suis pas sûr qu’on soit optimisé pour chasser dans les cévennes mais je crois qu’on est et dis-moi si j’ai tort mais j’ai l’impression
Camille Allene [00:29:56]:
de ce que
Thomas Burbidge [00:29:57]:
j’ai compris notre cerveau optimisé pour notre boîte de vie dans la caverne chasseur cueilleur.
Camille Allene [00:30:01]:
La sédentarité est très très très récente dans l’histoire de l’humanité et on est en on est en effet on est câblé notre système nerveux notre biologie est
Camille Allene [00:30:10]:
fait et fait sont faits pour pour
Camille Allene [00:30:10]:
le mouvement intense endurant et là d’un coup depuis quelques années on est sédentaire et là il y a ça ça pose des problèmes physiques et mentaux Mais mais oui en effet donc on est câblé pour bouger, pour être endurant et il faut l’exploiter et d’ailleurs faire une session de sport un peu intense ça évacue le stress. Donc finalement quand on fait une session de sport intense on est en activation sympathique d’un point de vue du système nerveux autonome qui est le même que quand on est stressé on est dans le sympathique avec le stress mais sauf que là avec l’activité sportive on va on peut aller jusqu’au un peu au paroxysme de son activité sympathique on peut pousser un petit peu plus fort et plus basculer automatiquement pour réguler, on va basculer en basculer automatiquement pour réguler, on va basculer en parasympathique après une bonne séance de sport. Donc le le l’activité physique ça permet aussi d’évacuer stress puisque voilà on force un peu l’activation non sympathique pour basculer en partie.
Thomas Burbidge [00:31:12]:
Et on joue sur ce qu’on a mentionné tout à l’heure de on monte pour redescendre là où le stress ça peut nous faire monter et rester.
Camille Allene [00:31:18]:
Exactement exactement. Et puis enfin il y a plein d’autres choses pour le métabolisme énergétique parce que quand on est on a juste du stress intellectuel et mental, c’est il y a un déséquilibre avec le cerveau à un moment donné il faut que le corps dépense de l’énergie aussi et le mental moins donc voilà il faut rééquilibrer aussi corps esprit qui dépense quelle énergie et puis aussi pratiquer un sport un peu intense soit parce qu’il est technique soit parce qu’il est endurant cardio, ça permet de détourner l’attention des préoccupations constantes et ça permet voilà de libérer le mental aussi de changer de sur quoi je pose encore une fois c’est comme c’est on arrête les ruminations ou les pensées, le réseau du mode par défaut et là on est bien concentré parce qu’on fait une pratique un petit peu intense et donc voilà.
Thomas Burbidge [00:32:15]:
Et j’ai entendu récemment aussi à quel point lier des pratiques sportives intenses dans le mouvement mais intenses cognitivement aussi, ça recrée ses effets comme on disait tout à l’heure sur le yoga par exemple ou si je médite assis c’est plus dur pour l’attention pour se détendre que si je fais du yoga.
Camille Allene [00:32:31]:
C’est ça.
Thomas Burbidge [00:32:32]:
Et la comparaison qui avait été faite qui m’avait fait beaucoup de bien parce que c’est un sport que je faisais dans mon enfance et que j’adore c’est la différence entre la course à pied et course d’orientation. Quand tu fais que de la course à pied et que tu cours comme ça ton mental il n’est pas focalisé sur un objet même si ton corps bouge et donc tu dis va alors que
Camille Allene [00:32:48]:
quand tu
Thomas Burbidge [00:32:48]:
fais de la course d’orientation tu as ta carte tu as ta boussole tu es en train d’essayer de te repérer dans l’environnement donc cognitivement tu es
Camille Allene [00:32:55]:
Là il y a tout qui activé, le cognitif et le corps.
Thomas Burbidge [00:32:57]:
Et je vais trouver ça fascinant de se dire waouh il y a des sports qui ont ça, il y a des sports
Camille Allene [00:33:02]:
qui cognitif du coup. Ouais, cognitif du coup.
Thomas Burbidge [00:33:13]:
J’ai fait beaucoup de foot dans ma vie et c’est vrai que quand je fais un match de foot tu ne penses pas à tes problèmes d’entreprise. C’est impossible. Tu penses plus à ne pas te
Camille Allene [00:33:21]:
prendre le
Thomas Burbidge [00:33:21]:
voisin qui veut te foutre par terre.
Camille Allene [00:33:22]:
Exactement et à faire la bonne action et à passer le ballon.
Thomas Burbidge [00:33:26]:
Là on a parlé beaucoup des conséquences positives de ce genre de comportement sur notre santé mentale avec les différentes recherches que tu as mentionnées, est-ce que de l’autre côté du spectre il y a aussi des études ou des recherches que tu peux mentionner qui parlent des conséquences peut-être moins désirables du fait de ne pas avoir ces comportements. Par exemple, qu’est-ce qui se passe si je reste assis devant mon ordi toute la journée Est-ce qu’il y a des choses qui sont mesurées, enfin tu vois, qu’on essaye de voir le spectre des deux côtés.
Camille Allene [00:33:55]:
Oui clairement, il y a tout ce qui est, d’abord je pense que la première chose qui va se, qui va avoir lieu et puis les études le montrent largement, c’est toutes les douleurs musculo articulaires, le mal de dos. Et puis on le voit d’ailleurs ça aussi c’est quelque chose que j’ai réalisé. Encore une fois ça ça peut être aussi atténué si on corrige sa posture, la la la hauteur et ça c’est fou encore une fois parce que c’était une époque que je ne faisais pas du tout gaffe à ça et c’est quand on commence à passer des heures devant son ordi qu’on se rend compte que c’est important la la hauteur du bureau par rapport à la hauteur de sa chaise, la hauteur de son écran et l’ergonomie de son poste. Mais même avec un super poste ergonomique, si donc on va limiter certains dégâts, mais si on bouge pas le corps, on mobilise pas les articulations dans tous leurs degrés de liberté, si on étire pas, si on si on ne fait pas travailler la coordination, l’équilibre et caetera, on va on va perdre énormément plein de choses et puis même pour le métabolisme énergétique potentiellement si on mange toujours pareil comme on mangeait quand on était sportif qu’on continue par réflexe par plaisir ou par et qu’on est juste assis, on va grossir donc on aura plus notre poids de forme et en plus voilà les douleurs même avec un poste ergonomique au bout d’un moment et puis on perd, on diminue l’image du corps parce qu’il y a en sollicitant le corps, en bougeant, c’est là où la conscience du corps se crée et la conscience du corps c’est un des piliers de la conscience du soi qui englobe plus de choses, donc si vraiment on a une activité purement intellectuelle, on a on va avoir des troubles de la conscience, du corps et du coup du de soi. Donc il y a, enfin on oublie aussi que il y a un concept qui n’est pas un concept qui les les résultats valident cette théorie en neurosciences, en sciences cognitives qui s’appelle la cognition incarnée. C’est-à-dire on ne peut pas séparer les fonctions cognitives, le fonctionnement du cerveau, le mental du corps. On se rend pas compte, mais toutes nos prises de décision, on croit qu’on prend des décisions sur la base d’arguments parfois intellectuels ou de de enfin d’une réflexion intellectuelle et et que c’est ça qui a qui nous a fait choisir d’y aller ou pas à tel endroit, de faire ceci, de dire oui, de dire non, tous nos choix qu’on fait, on pense qu’on les a fait consciemment et en réalité il y a une grosse part de nos choix qui sont influencés de manière subconsciente par notre corps, par qu’est-ce que l’état de nos viscères dans le moment où on prend la décision et l’état de notre corps aussi, de de notre corps musculo-articulaire, les viscères c’est le corps aussi bien sûr, mais aussi le musculo-articulaire et et donc si on n’a plus ce tonus musculaire qui fait qu’on arrive à se tenir redresser sans souffrir et qu’on est complètement avachi comme ça, voilà du coup je suis plus alignée avec le micro mais tu vois quand on est avachi comme ça, mais peut-être qu’on aura plus la
Camille Allene [00:36:50]:
flemme pour plein
Camille Allene [00:36:51]:
de choses et qu’on va rater des opportunités. Enfin tu vois ça va jusque-là
Thomas Burbidge [00:36:54]:
Hyper intéressant.
Camille Allene [00:36:55]:
Voilà notre décision de participer à quelque chose, de dire oui, de ceci, de cela, plein de décisions qu’on prend sont influencées par notre posture et par nos viscères. Alors ce n’est pas que ça qui influence notre décision, mais ça l’influence. Il a une part significative d’influence de qui influence nos prises de décisions, nos prises de décisions de la part du corps.
Thomas Burbidge [00:37:15]:
Ça me rappelle le cours que tu nous avais fait justement pendant ce fameux stage de yoga avec Charlotte qui est passé sur ce podcast précédemment où tu nous avais posé un peu tout ce que le cerveau écoute en direct avec notre rationalité qui est une partie de ça.
Camille Allene [00:37:32]:
Qui est la petite pointe qui est la énergie de l’iceberg.
Thomas Burbidge [00:37:35]:
Et qui est presque le dernier truc pris en compte dans l’équation et que avant ça il y a tellement d’autres choses qu’on étiquette parfois comme intuition
Camille Allene [00:37:44]:
Oui. Et
Thomas Burbidge [00:37:44]:
qu’en fait notre intuition c’est en grande partie mon cerveau qui écoute mon corps, mon coeur, mon foie, enfin tous ces trucs-là
Camille Allene [00:37:50]:
Exactement. Qui en fonction qui en fonction de qui en fonction de qui
Camille Allene [00:37:52]:
en fonction de qui en fonction
Camille Allene [00:37:52]:
de ces signaux de manière inconsciente, mais lui il les traite et et il prend une décision pour nous en fonction de de ce qu’il a reçu comme comme
Thomas Burbidge [00:38:01]:
Donc on va peut-être pour les gens qui sont entrepreneurs j’ai envie de le rendre très concret. Il y a un client qui vient face à nous et peut-être on va saisir l’opportunité ou pas, pas basé sur est-ce que c’est une bonne idée de le faire ou pas mais basé sur mon corps est en mauvaise santé, mon foie galère, tous ces trucs-là.
Camille Allene [00:38:16]:
Et aussi ce que me renvoie d’ailleurs du coup le client là tu mets une autre personne dans l’équation et on rentre en résonance par le non verbal et et si il y a des gens comme ça qui qui ont un non verbal assez difficile où on sent que c’est pour un peu qu’on était un petit peu fatigué avant parce qu’on a mal dormi, parce qu’on a mangé un plat trop riche qui nous a plombé l’estomac, parce que ceci, parce que cela et qu’on a en face de nous une personne qui a un non verbal un peu particulier, on va peut-être dire non parce que et on va se trouver une bonne raison consciente et rationnelle pour dire non mais en réalité le non aura été beaucoup influencé par nos tripes et par nos neurones miroirs qui ressentent le non verbal de la personne et par voilà notre état physiologique, notre état postural. Et puis il y a des jours où on a super bien dormi, on a justement une bonne hygiène de vie depuis plusieurs balance du non, cette personne elle est balance du non, parce que cette personne elle est un peu bizarre où elle renvoie un truc un peu agréable, mais nous on sera tellement bien pardon, on sera tellement bien que que ça enfin ça ça va vraiment notre cerveau fait des délibérations pour nous à partir de plein de signaux dont une part est inconsciente. Et dans la délibération, une major, une grande majorité ouais.
Camille Allene [00:39:37]:
Nous on n’a que le
Camille Allene [00:39:37]:
résultat de, bon qu’on a beaucoup de libre arbitre mais pas du tout. C’est c’est une impression qu’on a. Notre cerveau a délibéré pour nous avec des signaux dont on n’a pas conscience inconscient et et voilà et et donc donc en fait ça nous donne un peu une responsabilité aussi quand je dis ça parce qu’on sera moins influencé par par l’énergie des autres si nous-mêmes on est bien disposé. Par contre si on est un petit peu affaibli, alors là ça va on va être submergé par les signaux négatifs qui viennent de notre propre corps potentiellement les signaux négatifs qui viennent de l’autre et du coup ça va influencer notre prise
Thomas Burbidge [00:40:16]:
C’est tellement intéressant parce que je pense qu’on a cette tendance à survaloriser la capacité d’analyse, les compétences qu’on a développées enfin tous ces trucs-là par rapport à on parle de trucs simples là genre faire du sport s’alimenter d’une manière qui nourrit notre corps d’une manière qui fait du bien à notre corps et à notre esprit aussi évidemment parce que c’est deux choses importantes enfin tous ces trucs-là et que tout ça contribue peut-être plus aux prises de décisions importantes dans notre boîte que à quel point est-ce que j’ai compris la bonne truc stratégique quoi.
Camille Allene [00:40:48]:
Exactement dans certains cas oui ça peut être quasiment plus. Après normalement si on est dans une forme tu vois on peut partir d’une forme une bonne forme enfin disons que ça devient problématique si vraiment on n’est pas en forme du tout. Là, attention ne prend, d’ailleurs pour les décisions importantes, je dis aux gens attendez, là vous avez un raisonnement qui est énormément influencé par votre état du moment émotionnel, physiologique et caetera. Donc attention imaginez-vous en forme, est-ce que vous êtes sûr que iriez jusque-là, vous prendrez cette décision-là et caetera. Donc ne prenez pas la décision tout de suite, mais attention à pas non plus trop se remettre en question tout le temps, Si vous sentez que vous êtes en forme, que que voilà que émotionnellement c’est à peu près stable, la forme est à peu près stable, il n’y a pas une grosse une grosse dette de sommeil, il n’y a pas ceci, il n’y a pas cela, on peut faire confiance à ces prises de décision et on voilà.
Thomas Burbidge [00:41:45]:
On est tombé dans l’injonction de je dois être ultra sportif tout le temps sinon mes décisions sont biaisées. Elles sont
Camille Allene [00:41:49]:
complètement fausses et caetera non non c’est juste qu’elles risquent d’influencer de manière significative plus que ce qu’on croit si mais plutôt dans les cas un peu extrêmes sinon ça ça va mais il faut être conscient de ça.
Thomas Burbidge [00:42:01]:
À quel point tu dirais que c’est la bascule elle se fait vite est-ce que tu vois genre là imaginons j’ai pas fait de sport depuis un mois j’ai pas de mouvement j’ai beaucoup de stress sur mon ordi etc et je me dis ok je m’y remets et je vais courir dix minutes, est-ce que je sens déjà les bénéfices sur ma capacité de prise de décision
Camille Allene [00:42:19]:
Ouais dix minutes après, enfin après tes dix minutes tu ne seras pas le, dans l’heure qui suit, tu seras pas le même que avant de démarrer. Et d’ailleurs et tu tu on peut faire l’expérience et se dire si on a un choix difficile à faire, se dire ok là je je pense je dans la balance je pense plus, je penche plus vers ceci ou cela, après on fait une séance de sport et on réévalue et on verra waouh j’ai fait juste dix dix minutes de cardio et et je n’ai pas tout la même perception, c’est incroyable.
Thomas Burbidge [00:42:48]:
Waouh c’est ouf. Je je pense que c’est hyper important pour les gens qui entreprennent et qui sont comme tu dis beaucoup sur l’ordinateur d’entendre ça parce que une des compétences les plus importantes et difficiles quand on est entrepreneur c’est la location de son temps, temps. Dans quoi j’investis mes minutes, mes heures, mes journées et j’ai l’impression qu’avec ce que tu dis, comme on doit prendre tellement de décisions tout le temps, la santé, donc corps, mouvement, santé mentale avec ce qu’on a dit sur l’attention, redevient un des éléments les plus importants du calendrier quand on voit les choses sous le spectre de notre conversion.
Camille Allene [00:43:25]:
Exactement, ce n’est pas du tout une perte de temps au contraire c’est, il faut le mettre un tout petit peu. Moi je sais que pendant plusieurs mois, plusieurs années, j’ai vécu sur mes acquis en termes de force physique et mentale par des années de pratique, de semaines, faire juste être un cerveau qui gère la l’activité qui était en train de semaine faire juste être un cerveau qui gère la l’activité qui était en train de se développer.
Camille Allene [00:43:53]:
Et comme
Thomas Burbidge [00:43:53]:
s’il y avait un stock qui s’appelle.
Camille Allene [00:43:55]:
Exactement et à un moment donné j’ai senti et je me disais presque je me disais oh en fait je vais pas me forcer à aller faire du yoga parce que j’ai j’ai cette habitude de faire du yoga vraiment c’est du superflu j’ai j’ai j’ai mieux à faire et j’ai des trucs sur le feu bien plus urgents. Et à un moment donné, j’ai senti la bascule où vraiment je faisais de la merde et et et je commençais à ne plus être performante à bugger et caetera et je me suis dit ah oui mais ça fait des semaines pour pas dire des mois que tu vraiment tu fais entre dix et douze heures par jour devant l’ordi ou même si je n’étais pas forcément tout le temps devant l’ordi j’étais que dans mon cerveau en train de de réfléchir à next step, comment améliorer, comment nana, gérer les problèmes, résolution de problèmes. Et et à un moment donné en fait j’avais épuisé le stock et j’ai senti que ça manquait en plus je commençais à avoir des douleurs partout et et puis à être un peu déprimé et puis donc voilà, elle commence à avoir l’humeur pas pas la meilleure et caetera. Et j’ai réalisé que c’est ça qui me manquait cruellement et là ça c’était ça ça me faisait une alerte, une un signal d’alerte et j’ai repris et heureusement ça revient vite. Et et après voilà après l’idée c’est de de trouver l’équilibre. Ok je ne peux pas revenir sur comme L’intensité. L’intensité, la fréquence d’avant, mais le l’intermédiaire là que d’ailleurs je pensais jamais que ça m’arriverait à ce point de lâcher tout, mais finalement je je c’est presque un peu comme si j’expérimentais quelque part en me disant jusqu’où je peux aller dans le tout et rien Qui
Thomas Burbidge [00:45:30]:
est ton propre sujet d’habitude.
Camille Allene [00:45:31]:
Exactement et maintenant j’ai trouvé la voie du la voie du milieu, la voie de la sagesse où j’ai je crois que ça y est j’ai à peu près l’équilibre et et je veille à pas le lâcher par contre.
Thomas Burbidge [00:45:41]:
En tout cas ce que j’entends c’est que la régularité et le fait de parfois lâcher parce que ça nous on est des humains, on est pas des machines, mais revenir à ces pratiques est plus importante que l’intensité.
Camille Allene [00:45:55]:
C’est ça exactement. Et encore une fois si même encore maintenant si j’ai une grosse semaine et que je lâche tout et j’ai plus mes routines ni de respiration ni de mouvement ni d’alimentation saine pendant une semaine, ce n’est pas grave. Mais je sais qu’il faut que j’y revienne assez vite et enfin assez vite. Il ne faut pas que je laisse trop traîner, il faut que j’y revienne et un peu progressivement retrouver un rythme de croisière de toutes ces pratiques qui s’alternent avec mon emploi du temps.
Thomas Burbidge [00:46:21]:
Pour les gens qui nous
Camille Allene [00:46:21]:
écoutent, qui rationnellement ont compris l’importance de tout ça, qu’est-ce qui dans ton expérience ou dans les gens que tu as suivis, notamment dans le milieu
Thomas Burbidge [00:46:21]:
hospitalier, et caetera, qu’est-ce qui nous aide à faire le point entre dans le milieu hospitalier et caetera, qu’est-ce qui nous aide à faire le point entre eux, je le comprends rationnellement et je l’implémente vraiment dans mon quotidien parce que je suis suis sûr il y a plein de gens qui nous écoutent et me dire ouais ils ont trop raison et Malheureusement
Camille Allene [00:46:43]:
je trouve
Camille Allene [00:46:44]:
que le plus efficace c’est d’aller c’est d’aller mais c’est malheureux, c’est d’aller au bout, de sentir que enfin qu’on a eu un petit souci de santé ou un petit décrochage mental, une petite décompensation. Et c’est les les gens les plus motivés à retrouver à trouver ou à retrouver un équilibre, c’est parce qu’ils sont allés un peu au bout et ils ont eu une petite conséquence négative malheureusement.
Thomas Burbidge [00:47:08]:
Tu as ressenti la douleur de l’absence et donc
Camille Allene [00:47:11]:
plus jamais
Camille Allene [00:47:11]:
tu dis Voilà et ou tu as ressenti une douleur, on on t’a expliqué le médecin ou n’importe qui ou même toi tu as compris que c’était parce que tu as exagéré, il te manquait ça dans ton hygiène, là du coup tu es motivé parce que tu as tellement souffert, tu ne veux pas de nouveau souffrir et tu fais ce qu’il faut avant. Ça peut être un blocage du dos comme un truc plus compliqué.
Thomas Burbidge [00:47:29]:
Et là encore j’ai l’impression d’entendre dans ce que tu expliques là, ce que tu as dit avant où les signaux du corps parce que je l’ai vécu et j’ai vécu la douleur dans le corps vont prendre le pas sur ma rationalité qui s’est ouais je dois aller marcher quinze minutes par jour.
Camille Allene [00:47:43]:
Exactement.
Thomas Burbidge [00:47:44]:
C’est triste non
Camille Allene [00:47:45]:
C’est triste, non mais c’est triste et en plus je vais dire un truc il y a quelque chose qui rentre en conflit avec cette envie d’avoir une bonne hygiène de vie, c’est le social. C’est ok je travaille beaucoup, moi pour déconnecter j’ai besoin d’aller voir mes potes, j’ai besoin de de faire un resto et et boire de l’alcool, de tu vois il y a cette manière-là de décompresser, de déconnecter. Oui.
Thomas Burbidge [00:48:14]:
Quand on a beaucoup
Camille Allene [00:48:15]:
besoin de boire de l’alcool, voir des potes, que ce soit voir des potes et faire tout ça ou le faire tout seul, boire un, boire un joint j’allais dire fumer un joint ou boire de l’alcool et ça c’est ça va à l’encontre de ce qu’on dit depuis le début là je suis en train de parler d’hygiène physique et mentale et il y a cette compétition entre ce besoin alors soit cette ces addictions parfois ou alors ce besoin qui est un besoin vital aussi du social Et du coup qu’est-ce qu’on fait de ça parce que moi pareil il a fallu que je trouve un équilibre parce que par moment j’ai privilégié le social et à sortir le soir alors qu’en plus ça allait c’était ça allait contre mon besoin de on a aussi tous un chrono type où certains ne peuvent pas s’endormir avant minuit, d’autres sont capables de s’endormir à vingt heures. Moi je fais partie de ceux qui sont capables de s’endormir à vingt heures. Ah c’est vrai.
Thomas Burbidge [00:49:09]:
Et à partir de vingt-deux heures je disparais complètement.
Camille Allene [00:49:11]:
On est d’accord voilà. Et donc le social souvent c’est c’est à l’heure où je suis censée m’endormir à vingt heures, on se rejoint
Thomas Burbidge [00:49:18]:
Ben oui.
Camille Allene [00:49:19]:
Oui oui et donc et mais ça c’est un besoin vital aussi cette c’est vraiment très important on est on est des animaux moteurs mais on est des animaux sociaux aussi et donc à la fin ça fait beaucoup. Comment gérer, être performant dans son travail, avoir une bonne hygiène de vie et soigner le social et se défaire éventuellement de ses addictions. Gros programme quand même.
Thomas Burbidge [00:49:42]:
Est-ce que tu penses qu’on peut rajouter du coup dans notre équation de tout à l’heure d’une pratique du quotidien qui nous apporte le mouvement, la respiration donc le fait de le fait de capter l’attention mais aussi le social je pense par exemple tu vois quand je me replonge dans le fait d’aller au foot ça remplit un peu tout ça Totalement. C’est que c’est un sport d’équipe.
Camille Allene [00:50:04]:
Cardio training aussi ouais, d’équipe.
Thomas Burbidge [00:50:06]:
Ouais et je pense que c’est une des raisons de CrossFit, c’est très addictif pour beaucoup de gens et c’est je pense que c’est parce que ça coche tous ces critères.
Camille Allene [00:50:12]:
Exactement. Alors c’est super du coup ouais c’est ça, si on trouve c’est c’est à la fois plaisant, il y a le social, il y a le cardio-training donc c’est-à-dire il y a le mouvement et la respiration du coup
Thomas Burbidge [00:50:24]:
Et la l’attention focalisée Et
Camille Allene [00:50:26]:
la tension focalisée comme on disait au début, enfin il y a tout vraiment à gauche toutes les cases et donc c’est c’est génial.
Thomas Burbidge [00:50:32]:
Donc ça voudrait dire que les sports collectifs et ou dans l’adversité donc tu joues par exemple au padel contre quelqu’un, mobilise mieux toutes ces cases que les sports purement solitaires comme la course à pied où je vais courir tout seul.
Camille Allene [00:50:46]:
Oui, voire même faire son yoga. Mais idéalement dans un monde idéal, le yoga apporte d’autres choses et et c’est bien d’être capable aussi de se satisfaire d’une pratique un poster même de se satisfaire de cinq minutes de méditation et caetera. Mais vraiment si on ne peut pas tout faire, faire du foot et faire de
Thomas Burbidge [00:51:06]:
la méditation
Camille Allene [00:51:07]:
et bien travailler et ceci et cela. Et à la limite je dirais ouais choisir un sport collectif où il y a tout qui coche toutes les cases.
Thomas Burbidge [00:51:15]:
Ouais parce qu’effectivement là j’ai l’impression de poser des cases.
Camille Allene [00:51:19]:
Ouais exact.
Thomas Burbidge [00:51:20]:
Soit elles sont toutes cochées par les mêmes pratiques soit on a des pratiques séparées.
Camille Allene [00:51:23]:
Séparées.
Thomas Burbidge [00:51:24]:
Effectivement il y a question de à quoi ressemble ma vie au quotidien, le temps disponible, l’énergie disponible, est-ce que j’ai des enfants ou pas voilà moi j’ai.
Camille Allene [00:51:30]:
Et et pour et pour ceux qui sont déjà en burn-out et qui n’ont pas l’énergie, qui se souviennent adorer le
Camille Allene [00:51:35]:
foot ou n’importe quel sport collectif ou le CrossFit, mais qui aujourd’hui n’ont pas l’énergie de s’y remettre, eux il
Camille Allene [00:51:36]:
faudra qu’ils démarrent par des petites pratiques douces, s’y remettre, eux il faudra qu’ils démarrent par des petites pratiques douces comme le yoga, cinq minutes de cohérence cardiaque avec vingt méditation respiration et et petit à petit retrouver quelque chose, une dynamique qui qui les conduira de nouveau à des activités plus explosives quoi. Mais ouais, mais
Camille Allene [00:51:59]:
en tout cas ouais c’est c’est c’est bien de de faire le bilan là-dessus parce que faut faut s’adapter
Camille Allene [00:51:59]:
à sa vie, à son état, d’où on démarre et Et le risque c’est de à son état, d’où on démarre et Et le risque c’est de tomber aussi dans les injonctions de il faut aussi, il faut ça alors que
Thomas Burbidge [00:52:15]:
l’idée c’est de trouver sa propre recette quoi.
Camille Allene [00:52:17]:
Totalement. Et je voulais rajouter quelque chose mais ça m’a un peu échappé.
Thomas Burbidge [00:52:23]:
On était sur les critères, les typologies de pratiques, soit une pratique qui encapsule tout, soit des pratiques différentes.
Camille Allene [00:52:31]:
Oui voilà. Oui oui.
Thomas Burbidge [00:52:32]:
C’est des retrouver. L’histoire,
Camille Allene [00:52:36]:
ouais non mais peu importe ça reviendra peut-être.
Thomas Burbidge [00:52:38]:
Peut-être ça reviendra. Moi j’avais une autre question qui est, tu disais tout à l’heure,
Camille Allene [00:52:43]:
ah, quand
Camille Allene [00:52:43]:
même, laisse faire. Retiens ta question. Je l’ai. Attention aussi, mais parce que si vraiment on veut être là, on est exhaustif.
Thomas Burbidge [00:52:49]:
Oui, ça c’est le but j’aime bien. J’aime bien être exhaustif, en tout cas tenter de l’être.
Camille Allene [00:52:54]:
L’addiction au sport existe et c’est un vrai problème. Et tu parlais du CrossFit, on retrouve des addicts au sport dans le CrossFit, dans la Shtonga yoga, dans tout ce qui est comment ça va triathlon. Il y a des personnes elles se font leur propre triathlon, elles vont bosser à vélo, après elles sortent elles font de la HTanga yoga, après elles vont nager, enfin je ne sais pas quoi, elles se font leur propre triathlon. Donc et souvent c’est parfois c’est des gens qui ont remplacé une addiction par celle-là, donc c’est toujours mieux que l’alcool, mais attention aussi parce qu’il y a il y a les critères de l’addiction problématique, c’est à dire les fois déjà plus de risques de blessures musculo articulaires et s’il y a blessures et où on est bloqué on peut pas on peut plus faire ses séances de sport jusqu’à ce qu’on ait récupéré, il peut y avoir de la dépression et ça peut prendre le pas sur le social justement, on peut se couper de sa famille et de ses amis parce que il faut faire notre sa séance à tout prix. Donc il y a il y a les critères de l’addiction pour l’addiction au sport donc attention à cet excès aussi. Mais peut-être que je sais pas les gens à qui on s’adresse ils seront pas dans cet excès mais peut-être
Thomas Burbidge [00:54:07]:
que oui il y a une grande diversité de personnes et des freelances qui effectivement optimisent leurs activités pro pour justement nourrir cette potentielle addiction au sport. Je pense à un ami qui fait genre des Iron man des trucs comme ça.
Camille Allene [00:54:20]:
Voilà.
Thomas Burbidge [00:54:20]:
Je ne sais pas s’il est dans une addiction problématique en tout cas il fait du sport intensif.
Camille Allene [00:54:24]:
Ben oui en fait c’est juste des critères surtout à faire gaffe c’est attention le risque de blessures et l’humeur altérée dès qu’on ne peut pas faire le sport et se couper de ses proches. C’est surtout ça, c’est quand même trois choses importantes. Donc voilà, ça ça existe et pareil, il y avait un autre truc. Ce
Thomas Burbidge [00:54:44]:
n’est pas grave, ça va être trop coupé. C’est parfait recoupe-moi grand plaisir. Moi la question que je voulais te poser c’est que tout à l’heure tu as mentionné que la direction globale de ton travail c’est les c’est les neurosciences appliquées à la santé physique, la santé mentale pour diverses populations mais là on s’occupe principalement dans cette discussion d’une population entrepreneuriale qui passe beaucoup de temps sur l’ordi et caetera est-ce qu’il y a autre chose qui rentre dans le cadre de ta recherche et de tous les travaux que tu as fait qu’on n’a pas encore mentionnés et qui te semblent importantes à mentionner pour les gens qui nous écoutent.
Camille Allene [00:55:21]:
Non je crois que enfin on a fait le tour en tout cas peut-être juste revenir sur sur ce truc de pour la santé physique et mentale, il y a tout ce qu’on a dit, mais il y a aussi, est-ce qu’on a bien résolu la question du parce que est-ce que rajouter un social
Camille Allene [00:55:39]:
C’est vrai
Thomas Burbidge [00:55:39]:
je ne suis pas sûre.
Camille Allene [00:55:40]:
Excuse-moi de revenir là-dessus.
Thomas Burbidge [00:55:41]:
Non non mais c’est trop bien de revenir là-dessus.
Camille Allene [00:55:42]:
C’est pas parce que c’est c’est super les sports collectifs où on coche toutes les cases et dont il y a la partie interaction, mais qu’est-ce qu’on fait de, je te dis ça parce que enfin c’est c’est mes tripes aussi qui parlent plus que mes connaissances, c’est que cette période de laquelle je suis en train de sortir et remettant des petites pratiques, dans cette période non seulement j’ai arrêté le sport, le yoga, la respiration, la méditation, mais je me suis aussi coupée de de tous mes amis, de de vraiment, je me suis entendue dire à mes amis, un moment parce qu’à un moment donné j’ai décidé d’assumer parce que j’en avais marre de trouver des excuses pourquoi je ne peux pas les rejoindre, pourquoi je ne peux pas faire si, pourquoi je ne peux pas prendre de week-end, de vacances avec eux ou de week-end ou même ne serait-ce qu’un dîner et les rejoindre, pourquoi Donc je suis passée de je le fais et je me force un peu, mais je vois que ça rentre en conflit avec mes besoins de me coucher tôt et caetera, donc je commence à me discipliner et à me dire non, je ne vais pas dire oui à chaque dîner et je trie et je vois qu’en effet finalement les soirs où je ne sors pas, le lendemain je ne suis plus performante au travail et que parfois je sors et le dîner n’est pas terrible et que je me dis waouh je vais être crevée demain pour ça au sport. Donc tu vois et donc je commence à dire de plus en plus non ou à trouver des excuses et c’est pareil, à dire de plus en plus non ou à trouver des excuses et c’est pareil pour les week-ends, les ponts ou les congés et je passe mon temps à bosser. Il n’y a plus de week-end, il n’y a plus de congés, il n’y a plus de sorties ni la semaine ni en week-end, enfin tu vois le genre extrême extrême et parce que je je parce que je je vois ce ce bénéfice de ah je j’ai une hygiène de vie à peu près correcte et du coup je suis performante au travail et je réalise que c’est ça qui conditionne mon humeur, c’est est-ce que j’ai bien avancé dans mon travail, le sentiment d’avoir avancé, le sentiment d’avoir cogêté des des cases, d’avoir fini, d’avancer et caetera, c’est ça qui conditionne mon humeur au bout d’un moment. Et donc à un moment donné j’arrête de trouver des excuses à mes amis et je leur dis carrément, mais en fait tu sais quoi, j’ai réalisé, j’ai décidé d’assumer et j’ai réalisé que ce qui conditionnait mon humeur c’était est-ce que j’ai bien avancé dans mon taf Et pour bien et pour avoir un sentiment d’avancement dans mon taf vu que c’est énorme, j’ai plein de trucs à faire, j’ai plein de missions partout, en fait il faut que je consacre une bonne partie de ma vie là donc à ça, donc non je n’ai pas le temps de faire ou cela, désolé.
Thomas Burbidge [00:58:05]:
Est-ce que tu qualifierais du coup parce que j’ai l’impression dans ton discours là on retrouve deux des critères de l’addiction problématique que tu as mentionné avant, se couper de ses proches
Camille Allene [00:58:13]:
Totalement.
Camille Allene [00:58:13]:
Et quand l’absence
Thomas Burbidge [00:58:15]:
Tu dirais que c’est ça qui se passe.
Camille Allene [00:58:16]:
Ouais ouais c’est ça qui s’est passé.
Thomas Burbidge [00:58:17]:
À quel point tu penses que c’est ça qui se passe pour beaucoup d’entrepreneurs. Ce que je reconnais dans Je
Camille Allene [00:58:23]:
n’ai pas les études épidémiologiques qui montrent la le le pourcentage d’auto-entrepreneurs qui souffrent de ça, mais je pense qu’on est nombreux et mais ce n’est pas une fatalité, c’est-à-dire qu’on n’est pas comme ça fondamentalement, c’est qu’on le devient à un moment donné et on peut le rester plusieurs mois, petites années ou plusieurs années, mais à un moment donné on peut aussi très bien ressortir. Et moi je suis passée de cette sentiment de satisfaction d’assumer et je trouvais que c’était très bien et les gens arrêtaient du coup de me proposer des trucs, c’était parfait et à en fait ils m’ont laissé m’enfoncer dans le travail, j’ai commencé à avoir des troubles cognitifs, donc troubles du langage, je devenais dyslexique alors que j’avais jamais été diagnostiquée dyslexique. Voilà. Oui oui je te jure, j’écrivais un mot à la place d’un autre.
Thomas Burbidge [00:59:06]:
Tu l’expliques comment ça du coup par
Camille Allene [00:59:07]:
Je je
Thomas Burbidge [00:59:08]:
L’absence de sociale Non.
Camille Allene [00:59:10]:
L’excès de travail, donc mon cerveau qui qui qui est en surmenage intellectuel, mon cerveau qui bug mais parce que finalement personne j’ai j’ai je me suis plus forcée à déconnecter et je je j’ai assumé ce truc et je suis allée au fond au bout de mon de mon addiction et j’ai je je faisais que bosser dès que, enfin voilà que bosser et le seul truc que je gardais c’est un peu d’hygiène de vie pour pouvoir être performante au travail. Mais je me coupée et moi il y avait quand même ma famille qui alertait et des amis proches qui me disaient, mais ouh là, mais c’est monstrueux tes tes semaines et tes mois et tes années parce que quand est-ce que c’est la dernière fois que tu as posé des congés enfin que tu t’es pris du temps off incapable
Thomas Burbidge [00:59:55]:
de dire,
Camille Allene [00:59:57]:
voilà c’est quoi du temps off et en plus j’avais peur du vide quoi, mais si je fais rien, on va faire quoi ou alors on va faire une randonnée. Non non juste oui on pourrait aller faire une randonnée, mais imagine c’est l’été, c’est caniculaire, on ne peut pas aller faire une randonnée. Mais au secours, moi il me faut mon ordi, il faut que j’avance sur un sujet. Profitons de la canicule et d’être coincé, tu vois
Thomas Burbidge [01:00:18]:
À quel point tu penses que nos environnements de vie aujourd’hui donc on a parlé du fait que c’est nouveau d’être sédentaire mais c’est aussi nouveau d’avoir cette stimulation constante avec nos téléphones, nos ordinateurs, tous ces écrans autour de nous. À quel point tu penses que ça ça joue dans le fait que la majorité de ces outils sont pensés, basés sur les connaissances neuroscientifiques et psychologiques.
Camille Allene [01:00:42]:
Oui mais non mais c’est c’est ils sont fait ce que tu dis c’est vrai, ce n’est pas dans quelle mesure c’est un fait quoi.
Thomas Burbidge [01:00:50]:
Mais dans quelle mesure est-ce que ça
Camille Allene [01:00:51]:
nous impacte
Thomas Burbidge [01:00:52]:
Dans quelle mesure est-ce que par exemple ton addiction au travail ou celle potentielle que je peux vivre ou que d’autres personnes peuvent vivre, c’est basé sur tu vois mon travail me passionne et cetera ça c’est un un critère et l’autre critère de les outils que j’utilise sont pensés pour me rendre accro.
Camille Allene [01:01:08]:
Alors moi pour ma part c’est moins les outils que j’utilise. C’est vraiment j’étais addict à mon travail et à
Thomas Burbidge [01:01:15]:
Ton sujet.
Camille Allene [01:01:16]:
À mon sujet genre tu vois, je n’ai pas beaucoup de technologies, je vais sur PubMed, je lis des articles scientifiques, enfin tu vois pas trop. Mais par contre je sais que c’est le cas pour d’autres personnes de qui qui moi j’arrive à déconnecter à mettre sur off mon téléphone si je enfin je suis pas du tout dans dans cette hyper connexion numérique machin là je ne suis pas là-dedans. Mais je sais que c’est un problème pour d’autres et il faut qu’ils se forcent comme moi, il faut que je me force à ne pas aller lire le dernier article scientifique sur le sujet qui m’intéresse, d’autres se forcent à mettre en mode avion pour ne pas être tenté de donc donc donc ça fait des des dégâts aussi cette, enfin voilà quoi, je ne sais pas quoi dire, c’est la cata.
Thomas Burbidge [01:01:59]:
Non non non non non mais c’est hyper intéressant.
Camille Allene [01:02:01]:
Je sens le poids de, je sens le poids de tout ce qui pèse sur nos épaules à tous quoi. Parce que moi en fait je me je me trouve extrêmement chanceuse de ne pas avoir celle-là d’addiction. Mais en même temps en même temps j’ai tellement l’addiction au travail ou donc heureusement que enfin je sais pas sinon je serai je serai pas là en train de te parler, je serai hospitalisée tu vois si en plus j’avais celle-là.
Thomas Burbidge [01:02:24]:
Est-ce que tu penses qu’il y a une corrélation entre cette potentielle addiction que tu as dans ton travail et le bien que tu perçois que ton travail peut faire pour les gens. Par exemple le travail que tu fais à l’hôpital, l’accompagnement de personnes qui souffrent beaucoup dans leur vie grâce à.
Camille Allene [01:02:39]:
Oui je pense que il y a un lien et j’ai j’ai l’impression que évidemment en fait c’est que c’est tellement gratifiant et et j’ai tellement la reconnaissance des patients et de et même des clients ou enfin que c’est ce qui manque, ce qui m’encourage à en faire toujours plus quelque part.
Camille Allene [01:02:59]:
Il y
Camille Allene [01:03:00]:
a de ça clairement parce qu’à l’époque où j’étais dans un laboratoire de recherche les yeux dans le microscope en train d’enregistrer de l’activité des neurones toute seule enfermée avec moi et les neurones qui me parlaient mais me parlaient avec un langage tu vois des potentiels électriques quoi des potentiels d’action, j’ai j’ai tenu quelques années mais au lieu de au lieu de de m’encourager à continuer petit à petit ça m’épuisait et ça allait que dans un sens alors que là avec toute l’énergie que je déploie, si je n’avais pas cette reconnaissance et ces résultats, je serais en burn-out total. Ce qui me fait tenir, d’ailleurs c’est que souvent on arrive au burn-out quand il y a un déséquilibre entre l’énergie déployée et les résultats ou la reconnaissance. Il n’y a pas de résultats, il n’y a pas de reconnaissance et je déploie beaucoup d’énergie, alors là ça va au burn-out direct et moi j’en ai fait un quand j’enregistrais les neurones parce que enregistrer les neurones c’est hyper délicat. Il faut être, enfin tu vois c’est, il y a toujours du bruit dans le signal, il faut être à la fois chimiste, neurobiologiste pour pour faire une expérimentation qui marche et et donc tu fais toute ta journée, tu essaies de tu passes ton temps à déboguer le matériel et finalement tu as tu as très peu de résultats et pas non plus très tellement de reconnaissance, vraiment tu as un rat de laboratoire les yeux dans le microscope. Donc déploies énormément d’efforts et tu as très peu de résultats et très peu de reconnaissance. Là c’est tout droit vers le burn-out.
Thomas Burbidge [01:04:26]:
Est-ce que tu penses qu’un surplus de reconnaissance et de résultats tu vois je pense à moi par exemple je suis exposé à beaucoup de gens qui interagissent avec mon contenu, avec les formations en ligne avec tout ça et j’ai l’impression parfois d’être drogué à ça. Oui. Est-ce que tu penses qu’un surplus de reconnaissance peut invisibiliser un trop plein d’intensité dans le travail et que ça devienne problématique.
Camille Allene [01:04:50]:
Oui ça s’appelle le burn-in. Le burn-out c’est c’est quand tu tu fais un burn-out par c’est ingrat, par ingratitude, pas de résultat, pas de et le burn-in, c’est ce que je suis en train de faire avec mon addiction au travail parce que c’est comme toi, j’ai la reconnaissance, ça me pousse à faire toujours plus et toi c’est pareil, mais quelque part attention, on s’est quelque part on s’épuise, mais c’est comme tu dis invisibilisé, c’est masqué par par aussi l’aspect qui nous nourrit et qui nous satisfait, donc il y a une partie de notre cerveau, très vulgairement le circuit de la récompense dans le cerveau est activé, donc quelque part ça nous défatigue parce que si jamais on n’avait pas ces ces interactions positives, ces super retours et tout ce qu’on a, ça nous, ce serait double peine, on serait épuisé parce qu’on a déployé de l’énergie, donc on est en déficit énergétique biologique, mais en plus on aurait cette couche d’insatisfaction qui épuise encore plus. Alors que là, avoir la reconnaissance, c’est comme si ça défatiguait un peu, c’est comme si ça redonnait de l’énergie qu’on avait gaspillée.
Thomas Burbidge [01:06:00]:
Mais seulement psychologiquement et pas vraiment énergétiquement.
Camille Allene [01:06:03]:
Oui, c’est-à-dire que c’est c’est du coup, c’est plus sournois et plus insidieux, mais il y a quand même sûrement, enfin quand ça arrive à ce point, toi je sais que tu travailles énormément, moi je travaille aussi beaucoup, il y a, on est quand même, ce n’est pas quand même totalement équilibré ce que ça nous nourrit, ce que ça nous apporte. Il y a quand même une dépense et on est quand même en dette. Donc il faut veiller, du coup avant de tomber vraiment dans une pathologie ou un truc problématique, ça sera peut-être beaucoup plus long et peut-être on n’entendra jamais. Mais il y a quand même cette petite dette et le vrai burn-in c’est c’est quand oui par passion, on s’est quand même on s’est quand même épuisé et on arrive presque jusqu’au burn-out, mais par passion. Tu n’en es pas là, je n’en suis pas là, mais parce que moi je n’en suis pas là parce que j’ai eu des petits signaux troubles du langage, troubles cognitifs où je me suis dit oui non en vrai et puis mes amis qui m’alertaient, ils ont raison, j’en fais trop et les potois où j’ai commencé à dire allez je ressors un peu, je refais des trucs, waouh ça m’a, je suis revenue, j’étais beaucoup plus performante, je, les choses que je faisais en trois heures, je les faisais en une demi-heure, enfin je leur dis mais c’est génial de penser à autre chose et de de s’aérer l’esprit et avec d’autres gens et et en faisant des choses complètement différentes. Donc donc j’ai rectifié et je ne vais pas tomber en burn-in demain. Toi j’espère aussi que tu écoutes les signaux de ton corps, est-ce que tu en as
Camille Allene [01:07:20]:
tu vois
Thomas Burbidge [01:07:21]:
Ouais ouais complètement et puis c’est aussi un apprentissage petit à petit où je vois que certaines pratiques ou systèmes mis en place dans le cadre de mon activité et
Camille Allene [01:07:31]:
quand on
Thomas Burbidge [01:07:31]:
fait de l’infoprenariat entre guillemets comme je fais, il y a un modèle que par lequel on passe un moment c’est le modèle des lancements donc des fois pendant deux semaines on est très intensif parce qu’il y a un nouveau programme qui ça ou un truc comme ça et ça dans ces moments je vois à quel point là il y a beaucoup de reconnaissance beaucoup de récompenses parce que tu fais du vent des ventes des trucs comme ça mais du coup une intensité qui parfois va bien enfin voilà il
Camille Allene [01:07:55]:
y a un
Thomas Burbidge [01:07:56]:
équilibre vraiment difficile à trouver et ça en deux-mille-vingt-et-un j’en ai fait beaucoup dans l’année et j’ai senti à quel point c’était beaucoup trop.
Camille Allene [01:08:05]:
Donc tu as ajusté.
Thomas Burbidge [01:08:06]:
Donc j’ai ajusté et depuis je diminue année en année le nombre de fois où je suis dans ce modèle là parce qu’en fait je vois que malgré l’intensité de la récompense, la surintensité énergétique. Tu as
Camille Allene [01:08:18]:
senti que c’était un peu déséquilibré et du coup.
Thomas Burbidge [01:08:21]:
Mais ça demande à vraiment faire, à vraiment écouter et je pense que c’est un fil rouge qu’on a tenu sur tout ce qu’on s’est dit. Il n’y a pas de réponse magique et il y a cette capacité je pense hyper importante à développer auto-analyse, auto-écoute et ensuite à corriger en
Camille Allene [01:08:33]:
à développer auto-analyse, auto-écoute et
Thomas Burbidge [01:08:33]:
ensuite à corriger en fonction est-ce que ce qui me manque c’est du social, est-ce que ce qui me manque c’est du mouvement, est-ce que ce qui me manque c’est calmer mon système nerveux et revenir dans respirer respirez attention ok je je me sens Le
Camille Allene [01:08:47]:
parasympathique, la douceur. Ouais. Exactement c’est tout ça et et bien écouter les signaux de son corps avant d’avoir des trop gros signaux potentiellement irréversibles. Donc.
Thomas Burbidge [01:08:59]:
J’ai j’ai une question que je pose purement par fascination personnelle pour tous ces sujets et j’ai envie de profiter de ta présence. Si tu m’autorises c’est Bien sûr. Est-ce qu’il y a une étude que tu as faite, que as lue récemment, je partage le côté où j’ai envie d’aller lire des nouvelles études fascination de ça, des trucs que tu as lus récemment qui t’excitent particulièrement si oui pourquoi
Camille Allene [01:09:23]:
Toutes les nouvelles études qui sont en train de sortir sur les changements même structuraux pour que ça change de structure, c’est fort dans le cerveau des femmes au cours du cycle menstruel. Ouais.
Thomas Burbidge [01:09:35]:
Moi. Qu’est-ce que
Camille Allene [01:09:37]:
En fait
Thomas Burbidge [01:09:38]:
Parce que on ne va pas juste ici
Camille Allene [01:09:39]:
Non non. C’est des
Thomas Burbidge [01:09:40]:
gens avec moi.
Camille Allene [01:09:41]:
Non non.
Thomas Burbidge [01:09:41]:
Allez lire,
Camille Allene [01:09:42]:
on vous
Thomas Burbidge [01:09:42]:
donne un lien, cinquante mille pages.
Camille Allene [01:09:45]:
Non bien sûr. Ça m’intéresse parce que je suis concernée et parce que je vois énormément la différence d’un jour à l’autre en fonction du jour du mois, de mon cycle. Et parce que je te parlais des troubles cognitifs que j’ai eus qui ont été aggravés par un excès de travail, mais qui finalement si je regarde bien, même quand je suis à peu près en forme, ces ces troubles-là sont là à une certaine phase de mon cycle. Par exemple c’est vrai qu’en fait en prémenstru, je suis toujours un peu dyslexique, alors que jamais été diagnostiquée dyslexique et et personne ne me l’a dit, mais moi je le vois bien. Je fais une faute à chaque mot, je confonds les mots, je ne sais plus conjuguer non plus, gros gros trouble du langage en primaire et encore plus gros si je bosse trop, tu vois si je suis un peu sur mon âge. Et mais mais pas que ça, enfin donc je voyais bien que d’un point de vue cognitif, c’est ça a changé, enfin j’ai j’ai mis du temps à faire la corrélation, à comprendre, mais au bout d’un moment comme ça vient, ça revient chaque mois, on finit par la faire et se dire ah oui mais en fait, c’est à chaque fois à cette période-là du cycle x jours avant les règles et caetera. Et puis j’ai commencé à bien faire attention parce qu’en plus j’ai développé cette conscience du corps et j’ai vu tout ce qui se passait au cours de du mois parce que c’est pas que prémenstruel, c’est tout au long du mois il se passe des choses après les règles, pendant les règles, à l’ovulation, avant l’ovulation, mais c’est monstrueux, il se passe un truc et chaque mois ça se répète.
Thomas Burbidge [01:11:14]:
Ouais et tu dis qu’il y a des goûts des changements structurels dans le cerveau lié à ça. Et donc il y a il y a c’est assez il y a, c’est assez nouveau.
Camille Allene [01:11:18]:
Je crois que quand même
Camille Allene [01:11:19]:
la première
Thomas Burbidge [01:11:19]:
étude qui
Camille Allene [01:11:19]:
montrait par imagerie que le au un c’est une certaine phase du cycle il y a notamment les hippocampes qui sont la base de notre mémoire En fait les hippocamples, c’est un peu notre boussole spatio temporelle. C’est ce qui nous permet, voilà, c’est de la mémoire, c’est de la mémoire du temps et de l’espace et on ne se rend pas compte comme en fait on n’a pas besoin, enfin quand ça dysfonctionne, il n’y a rien, on a l’impression que le cerveau ne marche plus. Mais en tout cas cette, les hippocampes changent de volume au cours du cycle. Et la toute première étude elle est parue dans Science, donc une des plus grandes revues scientifiques avec Nature et Science c’est les deux revues les plus sérieuses et les plus importantes en sciences. C’était paru dans Science en deux-mille-seize je crois. Et aujourd’hui là il y en a toute une série qui viennent de sortir, qui montrent en effet, alors là ils ont, c’était un peu délicat parce que faire des IRM tous les jours aux mêmes personnes c’est un peu, mais mais ils l’ont fait. Et donc il y a des femmes qui sont passées dans l’i r m tous les jours et en quelques heures, le cerveau des femmes y change alors que, et ça c’est assez nouveau et d’ailleurs souvent on utilise même moi quand j’enregistrais les neurones, j’enregistrais pas des neurones d’humains évidemment, j’enregistrais les neurones de souris et de rats et on utilisait que les mâles parce qu’on savait que dans ça risquait de biaiser notre expérience parce que selon le cycle de la femelle, on aurait peut-être pas tout à fait les mêmes résultats. En tout cas il y avait cette fluctuation qui pouvait être gênante par rapport à ce qu’on observait.
Camille Allene [01:12:50]:
Donc on utilisait les mâles et la recherche sur les hommes, clinique sur les médicaments et tout, c’est pareil, c’est tout le temps fait sur les hommes parce qu’on sait que potentiellement chez les femmes selon leur cycle, ça peut, mais alors du coup si vraiment on regarde, on étudie les femmes, on voit oui quelque part ça justifie qu’on utilise les hommes si on veut voir vraiment l’effet de la molécule et pas d’autre chose, mais ça en dit long sur, enfin ça confirme et ça en dit long sur qu’est-ce qu’on fluctue nous dans le mois et et du coup c’est normal que par moment, tu vois cette phase prémenstruelle où je sais plus écrire, je sais plus conjuguer, c’est la cata. Par contre je suis créative, j’ai plein de bonnes idées, je fais plein d’associations d’idées, je je suis hyper créative. Je je me trouve géniale même. Tu vois, des fois je me dis waouh comment j’ai pensé à cette astuce, mais fallait y penser, c’est génial. Voilà donc super, par contre vraiment il ne faut pas que j’ai enfin il ne faut surtout pas que j’écrive à quelqu’un et le problème c’est que j’écris tous les jours à des gens donc c’est l’enfer à cette période, je suis obligée de me relire dix fois, de parfois même je passe par Google Translation pour corriger, enfin je passe de l’anglais en français pour me corriger mon français et n’importe quoi. Vraiment je suis obligée de faire hyper gaffe parce que sinon les gens se disent la fille n’est pas française ou tu vois, mais je suis des super idées. C’est tout à fait le contraire en ovulation, en ovulation, j’ai un j’ai un français impeccable, je sais conjuguer, je sais écrire, je ne fais pas de faute, c’est sans effort mon français est bon sans effort. Par contre, mais alors il n’y a rien qui qui est nouveau dans dans mon cerveau.
Thomas Burbidge [01:14:21]:
Tu es en mode exécution, tu n’es pas en mode
Camille Allene [01:14:22]:
Exactement, exécution totalement et je me réserve des tâches très rigoureuses, fastidieuses, mais où il ne faut pas réfléchir. Et d’ailleurs de temps en temps quand j’ai besoin d’avancer sur des sujets, maintenant je le sais en prémenstru, j’écris toutes mes idées et et en ovulation je les récupère et je les développe, posément tranquillement. Mais heureusement que j’y réfléchis avant.
Thomas Burbidge [01:14:41]:
Est-ce que c’est pour ça du coup que ça crée ce truc d’excitation, que des études sortent et soient faites sur ça et que de plus en plus ça progresse dans la culture scientifique de se dire il y a des liens entre structurellement ce qui se passe dans le cerveau et le cycle hormonal parce que ça ça permet de mieux prendre ça en compte pour s’organiser enfin.
Camille Allene [01:15:00]:
Mais oui alors c’est pas toutes les femmes qui qui qui ont autant de manifestations. Certaines ne voient pas passer, la la même n’ont pas de douleur d’ailleurs et d’ailleurs c’est ce que vraiment le cycle il peut jouer mais c’est quand on souffre de troubles prémenstruels, on rend compte qu’on a des choses tout le long du cycle et ça peut être sur la digestion, sur l’humeur, sur les fonctions cognitives, sur le sommeil, enfin bref même sur l’aspect physique, il y a des moments dans le cycle où je suis raide, on dirait que j’ai j’ai les j’ai des muscles, c’est des bouts de bois secs et des et d’autres moments du cycle où je suis souple, donc ça change ma souplesse, ça change ma pratique physique, mais tout change vraiment. Mais certaines femmes, c’est tellement subtil qu’elles ne se rendent pas compte et d’autres c’est très fort. Moi je fais partie de celles chez qui C’est très fort donc ok. Et et ce qui est intéressant c’est que c’était quoi la question sur les études
Thomas Burbidge [01:15:52]:
En fait pourquoi, tu je t’ai demandé les études qui t’excitent, pourquoi est-ce que
Camille Allene [01:15:56]:
ça ça
Thomas Burbidge [01:15:56]:
crée de l’excitation, de l’espoir
Camille Allene [01:15:58]:
D’abord ça, parce que moi j’avais remarqué une myriade de manifestations, mais j’étais là, mais est-ce que je suis seule Est-ce que je suis folle Est-ce qu’il y a, il n’y a que moi Et d’un coup, je vois à quel point le cerveau est restructuré tous les mois, au cours du mois, tous les jours et je me dis ah oui non mais d’accord en fait c’est c’est c’est c’est significatif enfin je veux dire ça
Thomas Burbidge [01:16:21]:
s’explique
Camille Allene [01:16:22]:
et mais ce qui est fou c’est que ce qui est fou c’est c’est pour ça sur la structure parce que le cerveau il peut changer fonctionnellement énormément. D’ailleurs si on est fatigué et si on est en forme, il sera, il n’aura pas les mêmes performances, mais ça, ça
Camille Allene [01:16:34]:
ne se voit pas
Camille Allene [01:16:34]:
forcément à l’i r m. Oui. Structurellement, il ne change pas, c’est juste fonctionnellement. Mais là, il y a des, si ça change d’un point de vue structurel, alors ça veut dire ça change énormément d’un point de vue fonctionnel. Et merci, je remercie de le dire et de de publier ça à chers collègues scientifiques parce que en effet je le remarque. Ouais
Thomas Burbidge [01:16:52]:
tu te sens reconnue dans ton expérience qui je pense malheureusement pour beaucoup de femmes a pu être invisibilisées maintenant je raconte des histoires, tu es hystérique ma pauvre.
Camille Allene [01:17:02]:
Totalement. Et en
Thomas Burbidge [01:17:02]:
fait là ça apporte des preuves physiques et tangibles.
Camille Allene [01:17:05]:
Voilà concrètes et
Thomas Burbidge [01:17:08]:
et Incroyable.
Camille Allene [01:17:09]:
Indéniables voilà.
Thomas Burbidge [01:17:11]:
On a un petit rituel de fin dans les conversations autour de ce podcast Camille qui est autour des questions. Donc là on a apporté beaucoup de réponses à beaucoup de questions et là on va réouvrir sur des questions. Et depuis le tout début à chaque fois je demande aux invités de poser une question à l’auditoire pour réfléchir et caetera. Et ce que j’ai fait pour cette nouvelle saison c’est que j’ai pris toutes les questions que les gens ont posées dans les cent épisodes précédents du podcast, on est en train d’en faire un jeu de cartes
Camille Allene [01:17:37]:
Trop bien.
Thomas Burbidge [01:17:38]:
L’idée étant que les gens puissent piocher une carte et poser des questions pour avoir des conversations chouettes autour de leur activité et comme le jeu de cartes n’est pas fini, j’en ai pioché une en avance donc j’ai malheureusement pas le jeu de cartes physique pour qu’on fasse ça ensemble. Mais la question que je vais te poser elle a été posée par Clara Viguier dans l’épisode quatre-vingt-quinze. La question c’est qu’est-ce qui t’émeut dans ton travail
Camille Allene [01:18:05]:
je suis émue de penser à ce qui m’émeut il y a beaucoup de choses évidemment enfin là c’est cette question pour moi elle a une énorme valeur parce que je travaille avec des gens qui dans un hôpital psychiatrique, avec des gens qui ont des clients des patients qui ont des troubles donc dans la partie libérale, j’ai des clients, des patients qui ont des troubles donc je suis forcément émue tous les jours dans mon travail puisque je travaille avec les émotions des autres et et ça à chaque fois je suis étonnée de voir à quel point je suis touchée et émue par le récit des patients ou des clients sans jamais chaque marrant parce que quand on travaille sur le trauma, les récits se ressemblent certains puisque les symptômes du trauma ils sont très caractéristiques et donc les gens me rapportent leurs symptômes je les connais donc ça se ressemble mais ils ont aussi chacun évidemment leur propre histoire individuelle et et donc je crois que je suis émue par les propres histoires individuelles et par la manière dont chacun a réussi quand même avant de voir un thérapeute ou un je leur dis, je
Camille Allene [01:19:22]:
leur dis,
Camille Allene [01:19:22]:
mais vous vous rendez compte avec ce que vous vous avez
Camille Allene [01:19:24]:
vécu, vous
Camille Allene [01:19:25]:
êtes là je leur dis je leur dis mais vous vous rendez compte avec ce que vous vous avez vécu, vous êtes là aujourd’hui en face de moi et vous vous avez réussi à à vivre malgré tout et caetera. Donc je suis, ce qui m’émeut dans mon travail c’est c’est surtout surtout surtout les personnes qui sont en face de moi mais parce que c’est le sujet, c’est les émotions donc et je suis, j’ai j’ai de l’empathie forcément donc je suis en miroir et et donc ça me touche à chaque fois. Il y a il y a je suis, ça fait des années que je fais ça, ça fait sept ans, pendant dix ans j’avais les yeux dans le microscope, j’ai enregistré des neurones. Ça fait sept ans que je suis en contact avec des populations qui souffrent de divers troubles et je suis toujours aussi émue comme comme au premier récit que j’ai eu du premier patient quoi.
Thomas Burbidge [01:20:15]:
Si, enfin c’est même même pas si c’est tu as le droit de rajouter une question dans le jeu de cartes aussi Ok. Qui sera tirée au sort par des gens qui veulent se poser des questions sur leur vie sur leur activité, Quelle question tu as envie de rajouter aux jeux de cartes
Camille Allene [01:20:32]:
Tu aurais dû me la poser avant.
Thomas Burbidge [01:20:35]:
C’est fait exprès justement de te la poser que dans le moment.
Camille Allene [01:20:38]:
Oui et bien justement mais on s’est très orienté avec tout ce qu’on a tout ce qu’on a dit aujourd’hui mais j’aimerais savoir parce que je me sens un peu seule dans ce constat des fluctuations de mes fonctions cognitives. On a on est tous ok qu’on fluctue d’un point de vue de l’énergie, de l’humeur, mais j’aurais envie que les gens témoignent et et et se posent eux-mêmes la question et réalise et se rendent compte, enfin la question c’est est-ce que vous êtes, il faudrait que je la fasse en question ouverte parce que est-ce que vous êtes, mais c’est une question fermée, c’est pas terrible, il faudrait que je la fasse en question ouverte parce que est-ce que vous êtes conscient de vos fluctuations cognitives C’est une question fermée, ils vont dire oui non je sais pas. Qu’est-ce que, en quoi qu’est-ce qui vous a le, est-ce que, qu’est-ce que vous avez remarqué pour vous moi j’ai parlé de mes par exemple j’ai parlé de mes troubles cognitifs de ma performance cognitive qui n’est pas la même en fonction du cycle, est-ce que homme ou femme, est-ce que vous avez remarqué un aspect de votre cognition, soit mémoire, soit attention soit langage soit même la motricité qui fluctue fil du temps et si oui pourquoi est-ce que vous avez vous savez pourquoi ça fluctue parce que je crois que c’est un énorme pouvoir si les gens remarquent oui ça ça fluctue en fonction de cela et après on on a le pouvoir de faire gaffe à cela pour tu vois. Donc j’aurais envie de poser cette question, c’est un peu long et compliqué mais.
Thomas Burbidge [01:22:19]:
Non non non mais je la trouve fascinante et je trouve que ça soulève tout le point sur la conscience dont on a parlé pendant cet épisode de.
Camille Allene [01:22:27]:
Ça c’est la métacognition du coup. Oui. Observer, avoir la connaissance de sa connaissance et de son fonctionnement cognitif, se placer d’écrire cette question sur une carte pour que j’en puisse se la poser. Elle est un peu plus
Thomas Burbidge [01:22:40]:
d’écrire cette question sur une carte pour que les gens puissent se la poser.
Camille Allene [01:22:43]:
Elle est un peu longue à rédiger comme ça, tu vas trouver une façon.
Thomas Burbidge [01:22:46]:
Je vais reformuler d’une manière ou d’une autre mais en gros ce que j’entends c’est observer est-ce que j’ai des fluctuations dans mes capacités cognitives et si oui qu’est-ce qui influence cette fluctuation
Camille Allene [01:22:57]:
Exactement. Super.
Camille Allene [01:23:00]:
S’il y
Thomas Burbidge [01:23:00]:
a des gens qui veulent te répondre Camille, discuter avec toi, suivre ton travail, où est-ce qu’elles peuvent te retrouver dans le monde
Camille Allene [01:23:08]:
Sur, j’y vais pas souvent mais si je reçois les notifications et quand les gens m’écrivent je réponds, sur LinkedIn et Instagram et voilà et sinon j’ai mon site internet camille Allen point com
Thomas Burbidge [01:23:23]:
Je mettrai les liens dessus.
Camille Allene [01:23:24]:
Voilà et puis mon adresse mail par mail ou Insta ou LinkedIn.
Thomas Burbidge [01:23:28]:
Trop bien. Voilà. Merci pour cette chouette conversation, c’était trop bien.
Camille Allene [01:23:31]:
Merci à toi de m’avoir invité, c’est un plaisir.
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