Est-ce qu’avoir une entreprise écolo c’est suffisant face à la crise climatique ? Mathilde Paul
Un épisode du podcast Young, Wild & Freelance
À propos de cet épisode
Cette freelance n’est pas satisfaite des engagements individuels pour l’écologie, alors elle a décidé de devenir militante climat (et ça lui a valut d’atterrir en garde à vue…)
Dans cet épisode de Young, Wild & Freelance, Thomas Burbidge accueille Mathilde Paul, militante climatique et coach en bilan de compétences. Mathilde nous dévoile son parcours et l’évolution de son engagement militant, depuis sa participation à une association pour une monnaie locale à Lille jusqu’à rejoindre des mouvements de résistance civile comme Dernière Rénovation.
Ensemble, ils explorent les défis et les dilemmes de l’engagement militant radical et discutent de l’importance d’aligner ses actions professionnelles avec ses valeurs écologiques et sociales. Mathilde partage ses réflexions sur la nécessité d’un équilibre entre son travail professionnel et ses engagements militants, ses expériences émotionnelles intenses en garde à vue, et l’importance de la proximité émotionnelle pour sensibiliser aux enjeux écologiques.
Thomas et Mathilde évoquent également l’impact du militantisme radical sur la société, le rôle de l’art dans la sensibilisation, et l’interconnexion des luttes sociales et écologiques. À travers des anecdotes personnelles et des discussions profondes, cet épisode met en lumière l’importance de trouver sa place dans l’action collective, la gestion des émotions face aux crises mondiales et la quête de sens dans une vie professionnelle alignée avec ses convictions.
Rejoignez-nous pour une conversation inspirante sur la puissance de l’engagement collectif et individuel pour un futur plus durable.
Transcription de l’épisode
Thomas Burbidge [00:01:02]:
Mathilde sur ton site il y a une de tes offres qui s’appelle déclic entrepreneuriat. Mais aujourd’hui j’aimerais t’entendre parler de ton déclic écologique. Est-ce que tu peux me parler de quand est-ce que tout a commencé pour toi sur ce voyage qui aujourd’hui t’a mené à être militante climat.
Mathilde Paul [00:01:51]:
Ok. Alors il s’est fait en plusieurs fois ce déclic.
Thomas Burbidge [00:01:54]:
Je n’imagine,
Mathilde Paul [00:01:55]:
il n’y
Thomas Burbidge [00:01:55]:
en a pas, il n’y avait pas grand moment quoi.
Mathilde Paul [00:01:56]:
C’est ça. Ce que je peux dire c’est que moi j’ai grandi, j’ai grandi proche de la nature dans l’arrière-pays niçois et pour moi quand j’ai grandi, moi je suis dans quatre-vingt-huit et donc mes souvenirs d’enfance ils situent plutôt dans les années quatre-vingt-dix et j’ai grandi en tout cas la définition du monde que je me faisais dans lequel j’étais en train de grandir c’était que je trouvais que je vivais à une époque super et que j’y vais dans une époque où il y avait beaucoup de progrès, progrès technologiques, progrès aussi vis-à-vis du confort qu’on pouvait avoir du progrès aussi vis-à-vis je ne sais pas de la santé, je me disais bon on va vivre plus longtemps, on va vivre en bonne santé plus longtemps c’est
Mathilde Paul [00:02:31]:
trop bien je vis une époque trop cool.
Mathilde Paul [00:02:32]:
Et en fait cette croyance là en fait que j’ai développé dans mon enfance elle a mis vraiment beaucoup de temps à se casser quelque part et à réaliser que finalement on n’allait pas forcément vers le beau et finalement à coup d’informations, de lecture et autres, je me suis rendu compte que ce n’était pas tout à fait la réalité, en tout cas ce n’est pas forcément la réalité que j’allais vivre finalement après en grandissant. Ce qui m’a vraiment fait réaliser ça dans un premier temps, disant que je pense que je l’avais compris intellectuellement à ce moment-là, mais je n’avais pas vraiment compris émotionnellement et j’ai connecté avec mes émotions quand j’ai, moi je fais des études en marketing et mon mémoire de fin d’études portait justement sur le développement durable et la grande distribution. Donc comment est-ce que les critères liés au développement durable avaient de la place dans les critères d’achat des consommateurs dans la grande distribution à ce moment-là. Donc moi j’avais fait mon mémoire là-dessus, j’ai cherché plein d’informations, je me suis connecté à plein de source et en fait je me suis rendu compte à ce moment-là à quel point, comment dire, l’activité humaine avait des impacts vraiment très mauvais sur la biodiversité et en fait j’ai compris ça de manière assez assez solitaire parce qu’en fait autour de moi il n’y avait pas beaucoup de personnes qui étaient aussi sensibilisées à ça dans mes camarades de classe s’il n’y avait pas d’autres qui avaient choisi ce sujet-là et donc quand j’ai vécu ça, je me suis connectée à une vraie peur, un vrai sentiment d’impuissance en fait vis-à-vis de ce qui risquait d’arriver et ma façon de le gérer à ce moment-là, ça a été de repasser dans le déni en fait. Et donc là, j’ai eu ce moment où je me suis dit c’est vraiment vraiment la merde et ce que j’ai fait, c’est que j’ai refermé le, j’ai refermé la page en fait. Et donc pendant environ dix ans après, pendant mes premières années de salariat, en fait j’ai enchaîné les postes de salariés sans force, enfin en y pensant forcément, mais en repassant que dans l’intellect, en étant dans les écogestes, en faisant des efforts, mais pas forcément au bon endroit aussi. En tout cas, je n’avais pas, il manquait plusieurs clés pour bien comprendre quel était mon impact sur notamment les c o deux, le c o deux sur la biodiversité. Et c’est que plus tard, je le situe plutôt pendant le confinement qu’en faisant une fresque du climat, j’ai remis en fait le côté systémique qu’il y a autour de cet enjeu-là climatique et que j’ai réalisé aussi en faisant mon propre bilan carbone où est-ce que moi aussi j’en étais et je pensais que je faisais des efforts en fait je me rendais compte que là où je faisais des efforts ce n’était pas forcément là où ça avait plus d’impact et que si j’avais envie d’avoir un impact il fallait
Thomas Burbidge [00:04:55]:
que Ah oui le soir.
Mathilde Paul [00:04:56]:
Voilà c’est ça attention l’eau attention l’électricité et caetera alors qu’en fait si j’avais vraiment envie d’avoir un impact il fallait que j’agisse sur ma consommation vis-à-vis de l’avion, vis-à-vis de la viande notamment la viande rouge et aussi ma consommation de ma avec ma voiture en fait l’utilisation de ma voiture donc ça m’a remis plein de choses dans les bonnes perspectives on va dire.
Thomas Burbidge [00:05:16]:
Oui les effets les effets d’échelle entre les actions.
Mathilde Paul [00:05:19]:
C’est ça et du coup ça ça a été un premier pas et à partir de là j’ai eu envie de j’ai envie d’agir, j’ai envie de faire quelque chose. J’ai lu un livre que de Rob Hopkins, Rob Hopkins, c’est un enseignant en permaculture anglais qui dit une phrase qui résume bien en fait son approche, il dit si on attend que le gouvernement agisse, il sera probablement trop tard. Si on agit qu’à une échelle individuelle, ça sera probablement trop peu. Mais si on agit collectivement, il se pourrait que ce soit juste assez et juste à temps. Et donc j’aimais bien cette idée de me dire en fait ok j’agis à mon niveau, mais comment est-ce que je peux aussi agir collectivement.
Thomas Burbidge [00:05:59]:
C’est lequel livre de Robo Keys parce que je sais qu’il
Mathilde Paul [00:06:01]:
y en a plusieurs. Il y en a plusieurs et celui qui m’avait bien marqué c’était Et si, trois petits points, je ne me rappelle plus trop bien la suite, mais nous imaginons le monde que nous voulions quelque chose comme ça.
Thomas Burbidge [00:06:11]:
Oui, c’est retrouvé et effectivement je sais que c’est une personne très cité dans beaucoup de choses il était passé dans le documentaire demain je crois sur
Mathilde Paul [00:06:16]:
Oui aussi
Thomas Burbidge [00:06:18]:
la monnaie locale à Tottense, tout
Mathilde Paul [00:06:19]:
à fait. Tout à fait.
Thomas Burbidge [00:06:20]:
Je crois qu’il est fermé depuis cette monnaie locale oui.
Mathilde Paul [00:06:22]:
Oui ils ont fait la fête de la fin de la monnaie locale c’est ça.
Thomas Burbidge [00:06:26]:
Mais ce que j’ai bien aimé dans ce que tu partageais là c’est le la place des émotions dans
Mathilde Paul [00:06:30]:
ce truc
Thomas Burbidge [00:06:30]:
là parce que je pense il a beaucoup de gens qui nous écoutent et globalement tout le monde aujourd’hui on a une connaissance rationnelle du problème émotionnellement tout le monde n’est pas impliqué à la à la même hauteur notamment parce que je pense on a le privilège ici en France dans les pays de l’ouest en tout cas d’avoir une distance avec les conséquences même si on commence à les voir
Thomas Burbidge [00:06:52]:
sur notre territoire avec les feux de forêt tout ça qui ont un lien avec l’écologie. Est-ce que tu peux me parler de cette émotion de la peur parce que je pense notre réaction peur elle crée différentes conséquences tu as parlé de toi ça a été fait peur déni je pensais des gens ça fait peur ultra engagement action tu peux me parler un peu plus de ça.
Mathilde Paul [00:07:15]:
Ouais moi la peur que j’ai ressenti elle était vraiment proche de mon sentiment d’impuissance en fait et donc ça m’a fait peur parce que je me suis dit je ne vois pas comment est-ce qu’on peut faire autrement parce que toutes les causes que je voyais liées à ces conséquences-là pardon, elles me semblaient en dehors de ma portée et j’avais vraiment ce truc de il n’y a pas d’issue, il n’y a pas de solution et donc ça m’a vraiment fait peur de me connecter à ça et vu que je l’ai vécu aussi à ce moment-là de manière assez solitaire, je me suis dit mais en fait les hommes ne le voient pas et voilà j’ai eu cette sensation, cette solution de repli plutôt dans dans le déni.
Thomas Burbidge [00:07:56]:
Qui me semble clairement protection quoi, on a besoin de ça je pense le problème il est tellement immense surtout tu dis tu étais en études donc voilà encore assez jeune moi aussi j’ai l’impression que mes prises de conscience se sont passées assez jeune et tu ne mesures pas enfin c’est c’est trop dur quoi, c’est une trop grosse vague trop tôt où on n’a pas assez d’informations donc ça se comprend aussi quoi.
Mathilde Paul [00:08:19]:
En tout cas moi je l’ai vécu comme ça et aujourd’hui je pense qu’il y a aussi un peu de colère parce que il y a du temps aussi qui s’est passé. Je pense qu’à un moment donné, j’avais encore confiance aussi dans le gouvernement pour qu’ils prennent aussi leur part et en fait quelque part, c’est leur rôle aussi de de nous assurer une certaine sécurité et donc me rendre compte que finalement les actions n’étaient pas à la hauteur de l’enjeu. Ça a généré aussi chez moi de la colère et ça ça a mis du temps
Mathilde Paul [00:08:45]:
aussi à à
Mathilde Paul [00:08:45]:
grandir et je pense que c’est plutôt cette ce deuxième déclic au moment de la fresque du climat d’avoir fait mon bilan carbone que là cette, il y avait de la peur mais c’était aussi mélangé à de la colère et ça a fait que j’ai plus eu envie d’agir à ce moment-là.
Thomas Burbidge [00:08:58]:
La fresque du climat est le moment où tu prends cette conscience de c’est collectivement qu’il faut agir et caetera, est-ce que tu étais déjà à ton compte en tant que freelance ou pas encore non
Mathilde Paul [00:09:06]:
Non, c’est le même moment où justement j’ai le projet d’entreprendre qui émerge et donc les deux sont un petit peu en même temps.
Thomas Burbidge [00:09:12]:
Donc il y a une questionnement de comment je transforme mon mode de travail et en même temps je peux m’engager davantage que juste individuellement à mon niveau manger bio.
Mathilde Paul [00:09:21]:
C’est ça.
Thomas Burbidge [00:09:22]:
Et du coup tu as répondu à une question que je voulais te poser mais je pense que beaucoup de gens qui nous écoutent et qui ont ces enjeux free pas freelance écologiques peuvent se poser c’est pourquoi ça ne suffit plus à un moment de manger bio moi aussi j’ai décidé d’arrêter l’avion et de prendre l’avion max une fois tous les cinq
Mathilde Paul [00:09:39]:
ans,
Thomas Burbidge [00:09:39]:
pourquoi ça ne te suffit pas et pourquoi à un moment donné tu es allé plus loin sur le militantisme, l’engagement associatif.
Mathilde Paul [00:09:47]:
Je pense que j’avais, ça répondait quand même à un besoin aussi assez personnel de me sentir entouré aussi et donc agir seule, c’est super et en même temps, il y a des moments où on a besoin de célébrer aussi certaines victoires avec d’autres personnes et je pense que je suis aussi allée chercher ça dans le militantisme donc plus collectif. Je suis allée chercher des personnes qui vivent aussi ma réalité, qui partagent aussi mes peurs, qui partagent aussi ma colère à certains moments et qu’on puisse ensemble trouver des solutions et aussi fêter des victoires parce qu’il y en a. Donc ça c’était c’était quelque chose qui était important pour moi.
Thomas Burbidge [00:10:19]:
Oui au moins avoir un endroit où tu peux nommer les choses, parler, te déposer, ce n’est pas le cas dans ton cercle familial ou proche avec tes amis.
Mathilde Paul [00:10:27]:
C’est pas tout à fait le cas en tout cas pas un peu moins dans le cercle familial, dans le cercle amical un petit peu, mais vraiment le fait d’avoir rencontré plein de personnes dans un cercle militant, ça fait qu’on peut davantage, je ne sais pas débattre et aller loin dans les discussions avec ces personnes-là et moi j’ai eu besoin de ça aujourd’hui vraiment ça me permet de me sentir aussi vraiment plein air entière et d’être plus épanouie aussi parce que j’ai aussi ces personnes-là autour de moi qui me permettent ouais de d’avoir des personnes avec qui je partage mes valeurs et avec qui je partage mes victoires.
Thomas Burbidge [00:10:56]:
Ouais. Et comment est-ce que parce que là pour l’instant j’entends il y a un critère de niveau d’échelle de l’action il y a un critère de socialisation et le fait de le faire à plusieurs et de célébrer à plusieurs mais y a un critère quand même sur lequel tu arrives à un moment donné avec les actions auxquelles tu as participé bloquer des routes ce genre de choses qu’est ce qui fait qu’il y a cette brique d’action qu’on pourrait qualifier de radical qui arrive et que c’est pas tu vois genre je prends un exemple caricatural mais tu décides avec ta famille de plus prendre l’avion, tu parlais avec tes potes, vous êtes content, on on peste sur les décisions du gouvernement ensemble et quand il y a une nouvelle loi qui passe en Europe on est content et on célèbre qu’est-ce qui fait qu’en plus de ça tu ressens le besoin de bloquer une route au nom d’un enjeu
Mathilde Paul [00:11:51]:
climatique. Avant de t’en arriver à bloquer des routes même si cette étape là allait assez vite j’ai essayé d’autres choses. J’ai essayé justement on parlait de Rob Hopkins et des monnaies locales, j’ai rejoint une association qui aidait justement à mettre en place une monnaie locale aussi à Lille. Il y a d’autres choses comme ça que j’ai pu faire aussi qui m’ont permis en fait de tester le fait de pouvoir dégager du temps en dehors de mon activité à ce moment-là j’étais encore consultante qui m’ont permis j’arrive à dégager du temps sur une autre activité associative et en fait je me rendais compte que quand j’étais salariée, c’était extrêmement difficile de dégager du temps pour une autre activité associative à côté, parce que j’avais une charge de travail qui était super conséquente et donc je n’avais pas un temps de présence qualitative à donner à une association à côté. Et aussi je me rendais compte en tout cas dans ce que j’ai pu tester que des fois je ne me trouvais pas tout à fait à ma place dans les associations dans lesquelles dans lesquelles j’ai participé parce que peut-être que je ne sais pas si c’était plus par rapport à mes compétences à moi que j’avais envie de mettre à disposition de certaines de certaines associations, c’était pas tout à fait aligné avec avec ce que j’avais envie à ce moment-là où il y avait des questions de d’organisation ou autres et en fait je me suis peu cherché comme ça pendant un petit moment à essayer plusieurs choses différentes et à pas vraiment trouver ma place et à un moment donné, je me suis tournée aussi vers Greenpeace, je me suis tournée vers Extinction Rébellion, j’ai recherché un petit peu d’informations pour voir est-ce qu’il n’y a pas d’autres choses aussi d’autres façons de militer et et c’est en assistant à une action extinction rébellion que je me suis rendu compte qu’il y avait aussi un rôle d’alerte à avoir. Donc il y avait un rôle local, un rôle collectif, il y avait un rôle de sensibilisation et ils sont tous super importants. Mais il y avait aussi ce rôle d’alerte d’être ouais l’alarme qui s’allume et qui dit attention, c’est en train de brûler et que ce rôle-là, il était aussi super important. Et moi, j’ai vu aussi, j’assistais à une action qui était aussi très joyeuse, c’est-à-dire qu’à la fois on alerte, à la fois on est, on, quand ces personnes sont allées sur action, je les ai vues vraiment déterminées et vraiment mettre aussi, ouais laisser s’exprimer leur colère quelque part aussi et je les ai vu aussi le faire dans la joie en étant ensemble, en étant soutenant et je me suis dit tiens c’est une belle façon aussi d’agir à un niveau qui est qui est confrontant en fait, qui alerte et en même temps de le faire ensemble dans une dans une certaine joie en tout cas dans un certain soutien les uns avec les autres.
Mathilde Paul [00:14:15]:
Et ça ça m’a donné envie de creuser davantage, me dire tiens il y a eu aussi cette forme-là de lutte, est-ce que je m’en sens capable, je ne suis pas sûre, mais j’ai envie de creuser un petit peu. Et c’est là que j’ai entendu parler de dernière rénovation qui faisait des actions de manière très répétée sur Paris alors que sur Lille, il y en avait un petit peu moins en tout cas organisé par Extinction Rébellion, je me suis dit tiens je vais je vais creuser. Et donc c’est comme ça que j’ai un petit peu creusé, je suis allée à une réunion d’information, je trouvais que c’était super intéressant donc je suis allée à une formation pour se préparer justement à l’action, j’ai trouvé ça encore plus intéressant et finalement petit à petit je me suis sentie capable d’aller
Thomas Burbidge [00:14:49]:
plus loin
Mathilde Paul [00:14:49]:
et c’est comme ça qu’après je me suis inscrite sur action.
Thomas Burbidge [00:14:51]:
C’est hyper intéressant parce que j’ai l’impression qu’il y a des parallèles qu’on peut faire entre que tu vis dans l’entrepreneuriat en se lançant en freelance et caetera et ce que tu peux vivre dans le spectre militant de je teste des choses je trouve ce qui fonctionne pour moi comme dans sa stratégie marketing tu vois mais c’est dans un autre environnement le militantisme ou il y a des objectifs on a envie d’atteindre des trucs hyper ambitieux de faire bouger la ligne de conduite d’un gouvernement par exemple et donc on est là à tester des stratégies et trouver ta place dans le projet plus large et c’est ça que j’aime bien c’est en fait j’ai une question pour toi sur laquelle j’ai envie de rebondir c’est il y a des gens qui nous écoutent je pense qui se disent ok j’ai vu dernière rénovation aux infos j’ai vu sur Instagram ou quoi que ce soit et qui on vont avoir le discours de je comprends pas ça dessert la cause de faire ce genre de truc là parce que trop radical parce que blablabla qu’est-ce que ces gens-là ont besoin de comprendre dans ce que toi en tant que personne tu vis qui te pousse à aller faire ça parce que souvent ce qui se passe c’est qu’on comprend pas tu vois il n’y a pas l’empathie de je sais ce que ce qui se passe dans la vie de cette personne qui la pousse à aller jeter de la soupe sur la je compte par
Mathilde Paul [00:16:07]:
Ce
Thomas Burbidge [00:16:07]:
que tu n’as pas fait mais il y a des gens qui l’ont fait dans dernière rénovation. Si tu devais nous ouvrir les portes de ton dans ton intériorité, qu’est-ce qui fait qu’on en arrive à ce stade-là
Mathilde Paul [00:16:21]:
Je dirais que pour rester sur l’exemple notamment de la Joconde pour moi l’enjeu dans une action comme ça c’est de mettre les personnes qui voient cette action dans une situation de dilemme moral C’est-à-dire que ce n’est pas bien de jeter de la soupe sur la Joconde. Ça heurte tout le monde quand on le voit enfin c’est poignant en fait de voir ça et en même temps ça renvoie à cette question qu’est-ce qui est le plus grave entre jeter de la soupe sur la et voir notre biodiversité disparaître et savoir qu’il y a deux personnes sur trois qui une personne sur trois qui ne mange pas à sa faim enfin en fait ça met face à ce dilemme oral-là et malheureusement il y a besoin d’en arriver jusque-là pour que certaines personnes puissent conscience qu’il y a des choses plus graves qui sont en train de se passer ailleurs.
Thomas Burbidge [00:17:12]:
Ouais et je pense que ça parle aussi de cette distance qu’on a nommé tout à l’heure de si je connais pas quelqu’un dans mon entourage qui ose d’ailleurs m’en parler parce que ça se trouve elle n’ose pas m’en parler mais pour plein de raisons qui n’arrive pas à manger à sa faim qui vit dans une une location affreusement horrible parce que la rénovation thermique n’a pas été fait dans son logement et donc elle dépense tout son argent en chauffage pour truc qui est une passoire thermique, si je n’ai pas ça dans mon entourage, il y a une distance qui se crée et donc je ne comprends pas les gens qui militent sur ce sujet, là où effectivement je suis au musée je vois la Joconde ou alors je l’ai visité à un moment ça rapproche le problème quoi et je pense que c’est ça c’est que j’ai plus de quand j’ai plus de proximité avec la Joconde qu’avec les souffrances infligées par le manque d’action sur l’écologie évidemment que ça me gêne entre guillemets là je compte parce que je n’ai pas accès à l’autre forme de souffrance je pense qu’il y a un truc comme ça. C’est une
Mathilde Paul [00:18:04]:
bonne façon d’expliquer aussi.
Thomas Burbidge [00:18:07]:
Et donc l’idée de ces actions en tout cas comme moi je les perçois, c’est de recréer de la proximité avec le problème pour des gens qui auparavant n’étaient pas concernés parce qu’ils n’avaient pas de proximité. Ça te semble pertinent.
Mathilde Paul [00:18:17]:
Ouais ça me semble être une très bonne façon aussi de le dire.
Thomas Burbidge [00:18:21]:
Mais du coup je vais essayer de reformuler ma question parce que je suis curieux genre émotionnellement qu’est-ce qui fait que ça devient presque une nécessité de s’asseoir sur une route, empêcher les gens d’aller au travail.
Mathilde Paul [00:18:37]:
Ce que
Thomas Burbidge [00:18:37]:
tu vois prenons un autre une autre hypothèse. On pourrait se dire tu es à ton compte tu es freelance je vais décider de travailler que sur des sujets écolos tu vois et qu’est-ce qui fait que ça c’est pas suffisant pour toi
Mathilde Paul [00:18:49]:
et que
Thomas Burbidge [00:18:49]:
tu vas t’asseoir sur une route pour empêcher les gens d’aller au travail, c’est quoi est-ce qu’il y a un truc rationnel, est-ce que c’est un truc émotionnel.
Mathilde Paul [00:18:56]:
Je dirais qu’il y
Mathilde Paul [00:18:57]:
a au moins les deux choses, il y a une partie émotionnelle, il y a une partie très rationnelle. La partie émotionnelle, c’est qu’à un moment donné, je me suis rendu compte que c’était urgent d’agir et là je bascule aussi dans la partie rationnelle, c’est que je ne savais pas forcément comment agir. Et donc ça c’est et là de manière très pratico-pratique, tu dis par exemple pourquoi pas lancer une une entreprise et se concentrer sur une activité qui serait uniquement écoresponsable, en vrai à mettre en place c’est beaucoup plus dur à mettre en place que s’inscrire sur une action et partir en action et de manière assez qu’est-ce que je peux mettre en place là maintenant, lancer un business moi ça me semble être quelque chose où il y a beaucoup d’étapes, j’y ai pensé aussi pour moi et ça me fait vraiment très peur de me dire voilà je me lance encore dans quelque chose d’inconnu, comment est-ce que je vais faire et c’est quelque chose qui en tout cas pour moi a généré aussi de la peur et de l’inconnu alors que s’inscrire sur une action en fait, c’est être formé pour ça, passer une journée pour être bien formé, savoir comment est-ce qu’on doit se comporter, suivre un process qui est déjà établi par un mouvement qui met déjà toutes les choses en place pour faire en sorte que ces actions se passent le mieux possible et qu’il y a déjà une expertise aussi dans le fait de d’organiser des actions qui sont très répétables. Et donc en vrai, ce n’est pas l’un ou l’autre, ça peut être l’un et l’autre et en tout cas dans les opportunités que j’ai eues à ce moment-là, cette opportunité-là d’agir en me sentant vraiment utile, elle était vachement plus accessible en vrai que monter un grand business et faire une grande orientation bifurquée dans ma vie en fait sur une autre activité professionnelle que j’étais déjà en train de construire à ce moment-là, sur lequel j’avais déjà professionnelle que j’étais déjà en train de construire à ce moment-là, sur lequel j’avais déjà passé un an, c’est déjà un an que j’étais lancée au moment où je me suis inscrite sur une action dernière rénovation. Et donc à ce moment-là je me suis posé la question justement comment est-ce que dans mon business je peux réorienter pour aller vers quelque chose qui est plus au coeur et qui fait avancer plus vite en fait la lutte contre le réchauffement climatique et à ce moment-là, je savais pas encore même encore aujourd’hui je me pose la question comment est-ce que moi avec les compétences que j’ai je vais pouvoir oeuvrer, c’est encore des questions que je suis en train de me poser et ça me semble être un enjeu bien plus grand et bien plus difficile encore.
Thomas Burbidge [00:21:03]:
Et c’est intéressant du coup parce que j’entends qu’il y a presque une notion de R0I,
Mathilde Paul [00:21:07]:
il y
Thomas Burbidge [00:21:07]:
a un retour sur investissement avec un calcul de l’énergie le temps investi v s les bénéfices potentiels de
Mathilde Paul [00:21:16]:
mon
Thomas Burbidge [00:21:16]:
action d’engagement et que effectivement construire et développer une entreprise qui a autant d’impact que ce que tu peux avoir quand tu t’engages dans un mouvement rodé avec un mode opératoire super formulé et caetera et contribuer à ce truc existant effectivement le ROI semble bien plus grand là-dedans donc rationnellement
Mathilde Paul [00:21:36]:
ça fait sens et tu
Thomas Burbidge [00:21:36]:
as parlé d’utilité aussi
Mathilde Paul [00:21:37]:
et
Thomas Burbidge [00:21:38]:
ça je pense que c’est quelque chose que qui est hyper utile dans ces trucs-là pour nous apaiser mentalement sur le truc sentir qu’on on aide l’utilité pour faire en sorte qu’on aille à l’inverse et qu’on lutte contre.
Mathilde Paul [00:21:52]:
Ouais réussir à sentir à sentir utile en fait et en tout cas pour moi c’était je me sentais utile et je me sens toujours utile dans le métier que je fais aujourd’hui donc en accompagnant les personnes dans leur reconversion professionnelle pour qu’ils s’épanouissent davantage dans leur vie pro et aussi qu’ils fassent en sorte que leur vie professionnelle elle soit plus alignée avec leurs valeurs et donc on va aussi explorer leurs valeurs et donc leur propre combat et on a tous notre définition de ce qui est important, de ce dont le monde a besoin en fait et donc voilà les aider à se rapprocher de ça, ça a du sens pour moi et agir être cette alarme à certains moments qui sonnent pour les autres, c’est quelque chose que je peux faire aussi à côté en fait c’est je peux faire les deux et je me sens utile dans les deux aujourd’hui.
Thomas Burbidge [00:22:32]:
J’ai une question d’ailleurs du coup sur la reconversion trouver sa place professionnelle et caetera, moi j’ai observé quelque chose chez moi, c’est que certaines de mes valeurs, certaines de mes aspirations, de mes rêves
Mathilde Paul [00:22:43]:
qui
Thomas Burbidge [00:22:43]:
se projettent du coup dans les métiers que j’aurais pu faire à un certain moment ils sont beaucoup empreint par le contexte dans lequel j’ai grandi ou les médias que j’ai consommé tu vois il y a une forme de construction de l’extérieur sur moi et mon système de valeur et ce qui est important pour moi et pour être très précis à un moment donné j’avais le rêve d’être vidéaste d’aventure donc de voyager partout dans le monde de faire des vidéos de la photo pour plein de marques et ainsi de suite et en fait à un moment donné je me suis rendu compte que cette vision de ma vie professionnelle idéale c’est pas moi qui l’avais conçu j’avais hérité de on m’a vendu le rêve de voyager de voir le monde entier tu vois et le jour où l’écologie est devenue ultra important dans ma vie je me suis dit mais en fait il y a une dissonance entre ce rêve de voyager partout prendre l’avion voir tous les pays du monde et faire des belles vidéos et mes valeurs écologiques qui sont hyper importantes pour moi et du coup je suis curieux de est-ce que ça t’est peut-être c’était pas arrivé encore mais tu vois imaginons tu as un client en face de toi qui a des valeurs et une vision de ce que dont le monde a besoin particulière qui entre en conflit avec toi les connaissances que tu as sur ce qui est important pour la lutte écologique comment on gère ça tu vois.
Mathilde Paul [00:23:57]:
Très bonne question. Ça m’est pas arrivé. J’ai la chance je dirais dans les personnes que j’accompagne de me rendre compte qu’en fait quand on parle justement et qu’on explore leurs valeurs en fait on se retrouve dans beaucoup de valeurs. Après oui si jamais ça arrive et que face à moi j’ai une personne qui a une définition de ce qui est important pour le monde qui très éloigné de ce que de ce que de ma propre définition à moi. Je pense que ça pourrait faire que dans mon accompagnement et dans ma posture, je puisse ne pas être tout à fait ok, je puisse avoir une posture un petit peu biaisée et je pense que à ce moment-là j’aurais peut-être besoin de de le déposer, de le dire et de le rendre visible pour que l’accompagnement se fasse le mieux possible et qu’il n’y ait pas de biais et qu’il n’y ait pas de tension avec la personne que j’accompagne je dirais ça.
Mathilde Paul [00:24:48]:
Je te
Thomas Burbidge [00:24:48]:
pose la question parce que tu m’avais parlé dans la préparation de cet épisode du fait que trouver son job idéal pour toi c’est un peu similaire à trouver son mode de lutte idéal et son mode de militantisme ou de contribution aux causes écologiques idéales comme si on pouvait faire son Nikigai pas que sur le pro mais aussi sur l’engagement militant, tu dirais que c’est quoi du coup les critères de ça
Mathilde Paul [00:25:10]:
Les critères de trouver son hikigai militant Oui Oui Je dirais qu’en fait je fais ce parallèle là parce en organisant du coup des ateliers Kigai je me rends compte que souvent en explorant ses propres valeurs les personnes trouvent des idées de métier potentiellement mais aussi des idées de de lutte à rejoindre et du coup quelque part c’est un peu les mêmes ingrédients et les ingrédients c’est explorer souvent ce qui nous met en colère, ce qui nous met chacun d’entre nous en colère sur un sujet et souvent ça vient toucher nos valeurs, nos combats personnels. Et quand on trouve ça et chacun a sa propre définition de ce qui est vraiment prioritaire par exemple, il y a des personnes ça va être faire en sorte que tout le monde mangerait sa faim, d’autres ça va être plutôt que les enfants n’aient pas peur, ne soient pas voilà ou aient accès à l’éducation, enfin il y a il y a plein de luttes différentes qu’on peut rejoindre et donc c’est déjà d’aller explorer ça, qu’est-ce qui est le plus important pour moi, qu’est-ce qui me semble être le plus prioritaire à faire et après se poser la question aussi de quelles sont mes compétences, en tout cas quelles sont les compétences que j’ai envie de mettre à disposition de cette lutte-là, quelles sont aussi mes motivations Qu’est-ce qui fait que là j’ai envie de me mettre au travail Qu’est-ce qui fait que ouais je je me sens dans mon flow, je ne vois pas le temps passer et souvent quand on arrive à faire quelque chose qui est à la à mon au croisement entre tout ça, on est en train de surperformer parce qu’en fait vu qu’on a les compétences pour le faire, vu qu’on est motivé pour le faire, on se met à donner le meilleur de soi-même si en plus on se sent utile en le faisant, c’est c’est génial et donc en fait on peut se poser ces questions-là aussi, quels sont mes combats, quelles sont les compétences que j’ai envie de mettre à disposition d’une lutte et quelles sont mes motivations, quels sont mes moteurs en fait et bien on trouve des des luttes potentielles qu’on pourrait rejoindre et des rôles qu’on pourrait prendre auprès de ces luttes et donner le meilleur de ce qu’on a et se sentir motivé et être efficace pour ça.
Thomas Burbidge [00:26:54]:
Hyper intéressant et c’est là je pense ou rentre aussi en en compte dans l’équation, l’équilibre avec ce qui nous rémunère ne vit pas encore dans un monde avec un revenu universel où on pourrait militer tout le temps sans avoir besoin de rétribusion financière je sais que c’est un chantier constant pour moi pour toi pour tout le monde comment toi tu arrives à trouver cet équilibre entre j’ai mon entreprise il faut que je gagne ma vie et en même temps j’ai envie tu le disais tout à l’heure de libérer plus de temps que si j’étais salarié pour mes engagements militants comment tu gères
Mathilde Paul [00:27:29]:
tout ça Alors je n’ai pas encore trouvé la solution idéale néanmoins ce que je en tout cas l’objectif que je poursuis dans mon entreprise aujourd’hui, c’est de faire en sorte de déjà réussir à me rémunérer durablement, c’est-à-dire régulièrement tous les mois réussir à me payer. Une fois que ça c’est fait, ça me permet en fait ensuite de dégager un maximum de temps sur une semaine sur autre chose sur une autre lutte. Et donc je disais que pour dernière rénovation, je suis partie en action pour eux deux fois, mais ce n’est pas la seule chose que je fais pour eux, je les aide aussi dans l’organisation d’événements d’information pour faire en sorte que d’autres personnes entendent parler de dernières rénovations et aujourd’hui de riposte alimentaires.
Thomas Burbidge [00:28:08]:
J’allais dire
Mathilde Paul [00:28:09]:
Voilà qui a changé de qui a changé de lutte entre temps en janvier et donc je les aide aussi à ça et donc en fait je dégage du temps dans ma semaine entre cinq et quinze heures en fonction de la charge de travail que j’ai pour aider, faciliter à l’organisation de ces réunions d’information, à faire en sorte qu’il y ait un groupe de personnes qui se sentent engagées dans dernières rénovations slash riposte alimentaires faire en sorte que ces personnes-là en fait elles elles aient des liens entre eux, elles aient des rôles qui leur soient bien clairs en fait et qu’elles aient envie de s’engager à aller plus loin avec riposte alimentaire. Et donc moi je les je je donne aussi du temps pour ça chaque semaine et voilà mon entreprise me permet de dégager du temps pour ça à côté.
Thomas Burbidge [00:28:51]:
Ouais ce qui est le but je crois de beaucoup de gens quand on se lance à son compte en freelance et je veux libérer du temps pour les choses qui comptent le plus pour moi pour certaines ça va devoir mes enfants grandir dans ton cas c’est militer pour des sujets de coeur qui te semblent hyper importants mais c’est intéressant parce que moi aussi c’est quelque chose qui fait beaucoup partie de mes réflexions sur comment je j’organise ma vie au service de ces luttes là la forme que ça a pris beaucoup pour moi c’est au travers de mon entreprise par exemple je fais je je j’essaye de structurer un truc qu’on appelle en interne avec mes associés et les gens de la boîte le militantisme médiatique c’est-à-dire comme on prend de l’espace médiatique et qu’on parle de certains sujets et bien occuper cet espace médiatique autour de sujets comme celui qu’on fait aujourd’hui plutôt que de l’occuper sur comment tu fais pour faire cent mille balles le mois prochain tu vois on change les sujets et on ramène ce genre de sujet sur la table en montrant qu’en vrai ça parle à tout le monde
Mathilde Paul [00:29:50]:
mais
Thomas Burbidge [00:29:50]:
j’ai pas encore trouvé la forme pour faire ça via d’autres structures
Mathilde Paul [00:29:56]:
et
Thomas Burbidge [00:29:56]:
je me demande c’est pour ça que je te pose la question de l’ikigaï aussi je me demandais est-ce que c’est comme ça que moi je veux faire et j’aime beaucoup il y a plein de gens qui en parlent du fait qu’on a besoin de tout le monde dans tous les rôles dans toutes les formes pour ce genre de combats qui sont immenses
Mathilde Paul [00:30:11]:
mais
Thomas Burbidge [00:30:11]:
du coup je me demande est-ce que tu penses tout le monde a besoin d’un job le plus idéal possible pour vivre de un travail. Est-ce que tu penses que tout le monde a besoin d’une lutte et si oui sous quelle forme, est-ce qu’il y a une forme enfin voilà.
Mathilde Paul [00:30:28]:
Je dirais que dans un monde idéal ça serait bien que les deux se rejoignent, c’est-à-dire que le travail qu’on fait sert une lutte pour laquelle on se sent vraiment concerné, ça c’est l’idéal. Ce n’est pas toujours possible en tout cas on peut se sentir pas totalement aligné dans sa vie professionnelle même si on se sent quand même utile dans ce qu’on fait et donc des fois avoir une lutte à côté, c’est aussi un espace qui est à part, c’est un espace qui est aussi à nous et dans lequel on on peut aussi exprimer peut-être d’autres compétences, d’autres avoir d’autres missions et donc peut-être que les deux c’est important. En tout cas, ouais moi je dirais que c’est c’est chouette si les deux convergent mais quand c’est pas possible, c’est important d’avoir les deux en tout cas mon sens elle est.
Thomas Burbidge [00:31:07]:
Qu’est-ce que dans ton cas du coup là où c’est séparé,
Mathilde Paul [00:31:10]:
est-ce que
Thomas Burbidge [00:31:10]:
dans mon cas j’ai l’impression que mon entreprise et mes sont mariées et ça nourrit les mêmes choses du coup. Est-ce que toi dans ton cas, ton travail nourrit certains besoins, tes luttes nourrissent d’autres et du coup lesquels.
Mathilde Paul [00:31:23]:
Dans mon travail je dirais que ça ça nourrit mon envie de d’accompagner des personnes dans des moments de transition et donc ça c’est proche aussi de mon propre e-commerce, c’est-à-dire que j’ai à coeur d’accompagner les personnes qui sont en train de passer d’une situation à une situation b pour faire en sorte que ce soit le plus fluide pour pour elles. Et donc ça c’est c’est quelque chose qui m’anime et donc je suis je me sens nourrie par mon activité professionnelle en menant ça et d’un autre côté mon activité militante me permet de me nourrir aussi en me sentant utile à une lutte qui plus grande que moi en étant un maillon dans cette grande chaîne
Thomas Burbidge [00:31:59]:
pour oeuvrer à quelque chose que
Mathilde Paul [00:31:59]:
je ne pourrais pas faire à mon échelle dans mon entreprise par un accompagnement individuel. Après, il y a quelque chose que j’ai compris aussi dans ce combat-là, dans le combat militant, c’est que cette transformation, cette transformation de la société en fait ne pourra pas se faire sans du soin, ne pourra pas se faire sans du Caire, ne pourra pas se faire sans culture régénératrice en fait et donc mon métier aujourd’hui de coach et consultante en bilan de compétences, c’est un métier de soin à mon sens et donc je prends aussi soin des personnes, je les écoute, je fais en sorte qu’ils se sentent mieux une fois que j’ai pu les accompagner et donc je pense que les deux pourront se rejoindre aussi pour ça parce que le militantisme a aussi besoin du soin et a aussi besoin de personnes qui sont capables d’écouter et d’apporter du bien-être en fait et donc peut-être que là ça pourra
Thomas Burbidge [00:32:49]:
marier. Ben moi ça me parle beaucoup parce que le sujet de la convergence des luttes c’est un truc qui me parle beaucoup de féminisme qui rejoint l’écologie qui rejoint les inégalités a des noeuds à l’intérieur et je pense que les meilleures espérances qu’on peut avoir pour ces luttes qui adviennent sur
Mathilde Paul [00:33:02]:
des
Thomas Burbidge [00:33:02]:
changements de structurels de la société ça se fait à la rencontre de tout ça et c’est pour ça que malheureusement je le crois on l’observe il y a une écologie de droite, il y a une écologie de gauche enfin voilà l’écologie est devenue un sujet politique transverse c’est pas tous la même écologie quoi.
Mathilde Paul [00:33:21]:
C’est vrai on n’a pas tous la même définition.
Thomas Burbidge [00:33:23]:
Et d’où je pense certains mouvements comme Innovation Riposte Alimentaire qui rejoignent les trucs genre Riposte alimentaire la la demande c’est une sécurité sociale de l’alimentation, c’est un sujet à la fois des inégalités sociales et aussi très écologique parce que en fonction de l’alimentation qu’on offre, il y a on soutient une forme d’agriculture autour de ce truc quoi. Ça te parle toi aussi
Mathilde Paul [00:33:44]:
Ouais ouais ça me parle aussi de pouvoir oeuvrer aux deux en fait oeuvrer à une justice sociale mais aussi à une justice climatique et justement moi dans mes dans mes engagements il y a l’engagement militant écolo mais j’ai aussi d’autres formes d’engagement, c’est-à-dire que par exemple il y a une association qui s’appelle Article un qui permet à des étudiants de demander à être épaulé par un mentor ou une mentor et donc ils font une demande à un moment donné pour être accompagné parce qu’ils sentent qu’ils n’ont pas forcément les codes de l’entreprise et quand on est étudiant, des fois on a besoin d’acquérir ces codes-là pour pouvoir trouver un stage ou autre. Et donc Articuen met en relation des étudiants avec des mentors, des mentors en fait c’est des personnes qui ont une activité professionnelle depuis quelques années, c’est-à-dire qu’ils connaissent déjà le monde de l’entreprise et les mettent en relation pour qu’il y ait un accompagnement sur la durée, c’est un accompagnement qui peut durer un an, deux ans, trois ans avec des étudiants. Et donc moi je m’engage aussi là-dedans à donner du temps et accompagner, j’accompagne deux étudiantes du coup avec article un pour leur permettre de voilà d’acquérir les codes de l’entreprise, de dépasser des fois des problématiques qu’elles peuvent avoir et donc pour moi il y a aussi quelque chose, un enjeu aussi social parce que c’est aider à gommer aussi les inégalités en fait qui peut y avoir quand on est étudiant on ne part pas tous du même du même point de départ en fait
Mathilde Paul [00:34:59]:
donc il
Mathilde Paul [00:34:59]:
y a des choses qu’on doit acquérir en plus parfois et donc voilà pour moi c’est aussi important de pouvoir à la fois oeuvrer pour une justice climatique et sociale grâce à riposte alimentaires mais aussi et là je mets plus en lien mes compétences de coach sur d’autres sujets plus sociaux.
Thomas Burbidge [00:35:14]:
Et est-ce que là on est en train de parler de l’équilibre entre ce que tu investis dans ton entreprise, ce que tu investis dans le militantisme, ton travail associatif, est-ce que tu arrives à visualiser ce que serait le l’idéal pour toi Genre tu te projettes dans trois ans, tu as réussi à parfaitement structurer ta rémunération, ton temps, le mariage entre ta boîte et tes engagements, est-ce que tu arrives à voir à quoi ça ressemble ou est-ce que c’est vraiment un chantier de recherche constante
Mathilde Paul [00:35:39]:
C’est encore un grand chantier, Il y a une personne que j’apprécie beaucoup dans le travail qu’elle a pu faire que tu connais peut-être qui s’appelle Joanna Massy.
Thomas Burbidge [00:35:50]:
Qui est
Mathilde Paul [00:35:51]:
une éco-psychologue et co-philosophe qui a écrit un livre qui est un recueil en fait de pratiques qui aide à accueillir l’éco anxiété si on peut l’appeler comme ça ou l’écho, on peut l’appeler aussi autrement être éco furieux je ne sais pas, mais qui aide en tout cas à accueillir ça et ça s’appelle le travail qui relie. Et moi j’ai et je me suis inscrite du coup à un atelier de ce type-là et j’ai trouvé ça génial, c’est des ateliers en fait qui permettent d’accueillir ces émotions face à ce qui se passe dans le monde. C’est aussi des ateliers qui permettent de repartir dans une l’action, c’est-à-dire ok j’ai qu’à eu ça, qu’est-ce que j’en fais en fait dans mon quotidien, quelle lutte je rejoins ou qu’est-ce que je change dans ma vie professionnelle pour me sentir plus utile et je trouvais que c’était vraiment transformateur comme pratique et donc voilà ça pourrait être quelque chose qui tourne autour de ça, d’accompagner aussi les personnes à accueillir leurs leurs émotions en lien avec la catastrophe climatique, qu’est-ce que ça leur fait, qu’est-ce qu’ils ont envie d’en faire et voilà c’est quelque chose qui tournerait autour de ça, ce n’est pas encore tout à fait clair, mais c’est en construction pour moi.
Thomas Burbidge [00:36:59]:
Mais ça me semble effectivement très complémentaire à un accompagnement sur le bilan de compétences et caetera c’est tu as des prises de conscience tu sais pas vers où les réorienter ben comment tu fais pour ta lutte, ton combat. Exactement. Ça peut prendre le forme d’une entreprise que tu rejoins, une lutte que tu rejoins hyper intéressante. Tu parlais des émotions, est-ce que ça t’arrive toi d’avoir des émotions ultra fortes et très difficiles à gérer du coup j’imagine si tu t’es inscrite à Irarm atelier comme ça c’est que c’est oui la référence. Oui, ouais
Mathilde Paul [00:37:29]:
ça peut m’arriver, J’essaie quand même de mettre ça un peu à distance parce que je sais que ça peut sinon faire que je n’y ai plus et je peux repartir dans le déni sinon je sais que ça peut m’arriver. Par contre du coup je participe aux réunions de riposte alimentaires quasiment toutes les semaines ou les deux semaines et pendant ces réunions d’information là, il y a un moment pendant lesquels une personne prend la parole et fait une description de l’état du monde aujourd’hui et donc toutes les semaines ou toutes les deux semaines à peu près, je me reconnecte à ça. Et donc à la fois c’est difficile à chaque fois de l’entendre, des mots que j’ai déjà entendu plein de fois, je je connais très bien ce qui est dit et caetera et à chaque fois ça me reconnecte à pourquoi est-ce que je continue et donc à la fois je mets un certain stop en fait pour pas non plus que ça me pénètre trop, mais ouais toutes les semaines, toutes les deux semaines je me reconnecte à ça émotionnellement.
Thomas Burbidge [00:38:22]:
C’est hyper dur je trouve de trouver l’équilibre j’ai j’ai moi-même ce truc où si on ouvrait mon compte Instagram là tu verrais que c’est très politique ce qu’il y a dedans c’est toutes les nouvelles autour de voilà politique écologie justice sociale j’ai très peu de trucs business dans mon Instagram ça va peut-être étonner les gens d’ailleurs qui qui regardent mais c’est vraiment très politisé et c’est hyper dur du coup de me protéger de ce genre d’infos qui des fois juste ça peut flinguer mon ma journée de travail et en même temps de rester connecté à la réalité du monde pour comme tu dis garder cette espèce de feu de en fait c’est ça qui est important quoi
Mathilde Paul [00:39:02]:
et
Thomas Burbidge [00:39:02]:
cent euros de chiffre d’affaires ça change c’est rien par rapport à m’engager pour sauver notre espèce ou sauver ma peau au moins et enfin voilà tu vois je trouve c’est une équation bon je sais j’imagine tu n’as pas une réponse miraculeuse à me donner mais.
Mathilde Paul [00:39:20]:
Personnellement je, c’est vraiment un point d’attention que j’ai de ne pas passer aussi trop de temps dans mon militantisme parce que sinon ça peut mettre en péril aussi mon activité et donc j’ai des moments où je passe un petit peu moins de temps, je passe un peu la main. Là récemment j’ai passé davantage la main justement pour pouvoir avoir un petit peu plus de temps sur les prochaines semaines, les prochains mois à me concentrer sur mon entreprise et j’essaie d’ajuster comme ça parce que j’ai trouvé dans les postes alimentaires une possibilité de le faire. En tout cas il y a des rôles qui permettent de passer un peu la main et d’ajuster et sur certaines semaines passer beaucoup moins de temps. Mais ça reste quelque chose de sur lequel je suis vraiment en vigilance parce que un des risques c’est justement de passer tout mon temps aussi sur du militantisme, de passer, ouais c’est ça cramer à la fois mon énergie, c’est-à-dire que bon ok j’ai encore du temps pour mon entreprise mais en fait ce n’est pas une énergie très fraîche, c’est genre je ne peux pas proposer de nouvelles solutions, essayer de trouver des trucs, je suis plus en mode administratif où je peux voilà je peux je peux faire des choses répétitives mais c’est un petit peu plus dur de demander autre chose de moi donc voilà c’est je suis vraiment en vigilance là-dessus et j’ai eu des moments où je suis allée trop loin d’un côté et ça faisait que j’avais plus d’énergie pour pour mon business et du coup c’était compliqué, donc ouais c’est encore quelque chose que j’ajuste au quotidien.
Thomas Burbidge [00:40:38]:
Que je me demande qu’est-ce qui fait, j’ai l’impression qu’on a des fonctionnements similaires du coup, mais j’ai des amis qui me disent avoir des valeurs écologiques pour qui c’est important et qui ont une intensité émotionnelle beaucoup moins forte que la mienne
Mathilde Paul [00:40:53]:
et
Thomas Burbidge [00:40:54]:
je me demande est-ce que c’est parce qu’on est moins engagé sur le sujet l’une que l’autre Est-ce que c’est parce que j’ai des sources d’information ou un accès à l’information beaucoup plus présent dans mon quotidien tu vois j’essaye de je n’arrive pas à sentir entre quelqu’un qui dit l’écologie c’est important pour moi et quelqu’un d’autre qui dit l’écologie peu importe assez important pour moi y en a une qui va aller faire comme toi donner sept à quinze heures par semaine bloquer des routes se mettre face à des gens très en colère face à toi et à l’autre qui va juste se dire j’attends quatre ans et je voterai peut-être pour les écolos les prochaines élections tu vois qu’est-ce qui se passe entre ces deux personnes qui ont pourtant verbalement la même chose de dire moi l’écologie c’est important pour moi
Mathilde Paul [00:41:37]:
Je peux m’identifier à ces personnes-là parce que moi je l’ai été pendant longtemps donc je ne sais pas si c’est la réponse pour elle en tout cas la réponse que ça a été pour moi c’est justement cette connexion émotionnelle qui a fait que j’ai shifté de l’un à l’autre et la connexion peut-être aussi à ma colère qui a fait que je suis passée du coup en à l’action et il y a quelque chose qui s’appelle le déni climatique léger dans lequel on est tous et on a tous besoin de l’être parce que on a tous besoin certains moments de se poser en terrasse et boire un verre et juste parler d’autre chose parce que c’est super important aussi et l’idée c’est à certains moments réussir à sortir de cette déni climatique léger pour dans la charge émotionnelle qui va aussi avec une lutte et pour en faire quelque chose. Et en tout cas pour moi quand j’étais dans à dire l’écologie c’est important pour moi mais pas forcément à agir, je pense que je n’avais pas encore vraiment connecté à mes émotions à ce moment-là.
Mathilde Paul [00:42:30]:
Je ne sais
Mathilde Paul [00:42:30]:
pas si c’est le cas des personnes dont tu parles, mais ouais
Thomas Burbidge [00:42:33]:
Peut-être peut-être mais ouais ça me parle aussi et je veux, c’est là où je vois que c’est vraiment enfin voilà c’est notre fonctionnement humain et bon voilà on parle entre coach en plus donc je pense qu’on le voit si nos émotions sont pas engagées il n’y a pas de mouvement il se passe rien je peux savoir rationnellement les choses je peux savoir que j’aime plus mon job
Mathilde Paul [00:42:51]:
s’il
Thomas Burbidge [00:42:51]:
ne se passe pas un truc qui émotionnellement m’engage à faire bouger ma réalité je vais pas la faire bouger quoi.
Mathilde Paul [00:42:57]:
Et toi au final qu’est-ce qui a fait que c’est devenu plus intense et plus prioritaire.
Thomas Burbidge [00:43:04]:
J’arrive pas à identifier tu vois c’est pour ça bon je t’ai posé la question du déclic au début un peu exprès parce que je sais qu’il n’y a pas de grand déclic donc j’arrive pas à identifier mon déclic mais en fait je crois que ce dont je me rends compte c’est que je suis très très empathique ça m’arrivait récemment de pleurer devant un documentaire pour une personne qui est dans une situation que j’ai jugé waouh c’est triste quoi et du coup enfin bref ça m’arrive souvent de me connecter vraiment beaucoup aux personnes et de ressentir des émotions comme ça et je pense que peut-être de ce fait une question qui qui est tout le temps pour moi c’est qu’est-ce qui fait le plus grand bien et j’arrive pas à comprendre les gens qui ne veulent pas les choses qui font le plus grand bien et du coup il y a un truc en moi une espèce de j’arrive pas à comprendre les gens qui votent pour l’extrême droite par exemple de façon ultra violente contre toute une catégorie de la population j’aurais il y a un truc en moi qui arrive pas à comprendre et du coup moi dans mes réflexions c’est toujours ok qu’est-ce qui fait de bien au plus de gens et c’est devenu tellement logique que c’est l’écologie que c’est le féminisme que c’est ce genre de choses
Mathilde Paul [00:44:13]:
que
Thomas Burbidge [00:44:14]:
je ne vois pas d’autres options en fait dans ce à quoi je peux m’engager parce que c’est les choses qui font le plus de bien à tel point que il YAA un moment je me suis posé la question avec mon entreprise de, est-ce que apporter ce qui me semble plus important aux gens que j’ai envie d’aider, donc les freelances et ainsi de suite et ainsi de suite, est-ce que la meilleure chose à faire c’est vraiment ma boîte ou est-ce que c’est pas fermer ma boîte m’engager dans un parti politique ou m’engager avec je ne sais pas si Shepherd tu vois et j’ai eu cette question genre vraiment sérieusement en tête pendant plusieurs mois de me dire en fait peut-être que je me crée des illusions sur l’utilité de mon entreprise et depuis ça on est dans tout un tout un sujet de réflexion de trouver des indicateurs qui nous permettent de mesurer semaine après semaine est-ce qu’on est utile sur les trucs qui sont importants pour moi parce que sinon je peux me raconter des histoires tu vois mais j’arrive pas à voir ce qui fait que en fait je pensais l’injustice ouais si l’émotion l’émotionnel c’est l’injustice si je me dis il y a des gens qui ont accumulé assez de pouvoir pour décider voilà comment sera ta vie et souvent c’est des gens qui vont utiliser ce pouvoir pour s’enrichir soi-même ou leurs potes
Mathilde Paul [00:45:31]:
et
Thomas Burbidge [00:45:31]:
à la fois ça me crée une sentiment d’injustice et de colère désolé je suis en train de partir au livre parce que je réfléchis en même temps
Mathilde Paul [00:45:37]:
ça me
Thomas Burbidge [00:45:38]:
crée de l’injustice et de la colère et après ça me crée de l’empathie parce que je me dis mais qu’est-ce que ces gens ont vécu pour être autant sous l’illusion que l’argent va les rendre heureux tu vois j’arrive pas à me mettre dans leur peau et à comprendre ce qui se passe pour ces gens-là et sur ça j’adore souvent je suis la personne qui va parler pendant des heures avec des gens avec qui je suis diamétralement opposé en termes de conviction parce que j’essaye de comprendre genre qu’est-ce qui se passe dans ta vie,
Mathilde Paul [00:46:05]:
comment ça
Thomas Burbidge [00:46:05]:
se fait que tu penses ça
Mathilde Paul [00:46:07]:
T’as trouvé des clés ou pas encore Ça m’intéresse.
Thomas Burbidge [00:46:11]:
J’ai l’impression que c’est souvent une souffrance ou une blessure à corriger et que ça apparaît malheureusement sous un matraquage médiatique souvent comme la solution et c’est très facile à priori pour un être humain de tomber dans les gentils des méchants, ta souffrance c’est à cause de ces personnes-là, oh là là, on va se mettre contre ces personnes-là,
Mathilde Paul [00:46:32]:
Comme on a
Thomas Burbidge [00:46:32]:
vu avec le mouvement des agriculteurs-là, tout d’un coup ils arrêtent dès que dès que le gouvernement dit ok ben stop la loi sur les pesticides c’est bon utiliser des pesticides ah ben on arrête de bloquer parce que du coup on a trouvé un ennemi l’ennemi c’est des écolos donc voilà et j’ai l’impression que ça arrive c’est un moyen rhétorique malheureusement qui est beaucoup pris et dès que tu as trouvé ton ennemi tu te retournes contre ton ennemi alors qu’en vrai il n’y a pas vraiment d’ennemi quoi enfin l’ennemi c’est nous-mêmes et si on n’arrive pas à se rassembler contre la structure de la société elle-même qui est un ennemi entre guillemets invisible tout le monde va clancy.
Mathilde Paul [00:47:15]:
Donc c’est plus ces choses qui peuvent nous diviser
Mathilde Paul [00:47:18]:
en fait.
Thomas Burbidge [00:47:20]:
Ouais je sais pas si j’ai répondu à ta question mais encore une fois c’est un sujet mastodonte tout ça tellement grand.
Mathilde Paul [00:47:27]:
Ok et toi je suis curieuse du coup je crois
Mathilde Paul [00:47:29]:
que c’est ça. Ouais non j’ai trop
Thomas Burbidge [00:47:30]:
bien j’ai dit c’est une conversation.
Mathilde Paul [00:47:33]:
Tu parlais d’indicateurs, moi ça m’intéresse aussi parce que la question que tu te tu t’es posée sur est-ce que je fais ma boîte et je fais autre chose, je disais un peu mais moi c’est quelque chose, c’est une question que je me suis posée aussi et notamment après être partie en action donc surtout que le moment de l’action, c’est quelque chose qui est assez, enfin je me suis connectée à beaucoup d’émotions diverses et variées, le fait d’avoir vécu aussi vingt-quatre heures de garde à vue ça fait qu’on se pose plein de questions pendant ces vingt-quatre heures-là et je suis très chargée émotionnellement et s’en est suivi un gros mois pendant lequel même plus, je me suis vraiment posé des questions de fond aussi sur mon entreprise en disant est-ce que je réoriente pas complètement mon business sur autre chose Est-ce que je n’ai pas besoin de me former dans d’autres choses que je ne connais pas encore Qu’est-ce que je fais en fait pour que mon entreprise elle l’oeuvre ok pour le soin mais de manière aussi accélérée un petit peu ce qui des formes de lutte je sais pas pour faire en sorte que ça avance davantage. Et et du coup tu parlais d’indicateurs qui toi peuvent te permettre de savoir si tu es dans la bonne direction ou pas et ça m’intéresse je me dis bah tiens est-ce
Thomas Burbidge [00:48:38]:
que pour moi aussi
Mathilde Paul [00:48:39]:
il y
Mathilde Paul [00:48:39]:
en a qui pourrait s’appliquer je sais pas.
Thomas Burbidge [00:48:41]:
Déjà j’ai envie de saluer le questionnement de est-ce que mes compétences et mon métier sont au service parce que je pense que c’est une question qu’on devrait tous et toutes se poser et c’est un des chapitres de je je ne l’avais pas vu j’aurais annoncé encore bon si on va dire que les gens le savent sur le podcast au moment on en parle donc dans le livre que je suis en train d’écrire sur ça
Mathilde Paul [00:48:58]:
il y
Thomas Burbidge [00:49:00]:
a un chapitre que je veux dédier à cette question parce que je pense qu’il y a des métiers effectivement qui sont pas utiles quoi et du coup je me suis déjà posé cette question aussi et après je me suis dit ok avec les avec l’existant de l’entreprise et les outils qu’on utilise et les choses qu’on fait, est-ce qu’on peut rajouter une couche ou une dimension qui parle des sujets qui sont importants pour nous. Donc un des indicateurs par exemple que j’ai envie de mesurer et qu’on met en place avec cette saison de podcast, c’est combien d’épisodes sur la totalité des épisodes du podcast ont pour sujet principal ou ont une dimension dans la conversation autour de l’écologie.
Mathilde Paul [00:49:38]:
Ok.
Thomas Burbidge [00:49:39]:
Pour faire avancer les prises de conscience parce qu’on a une part d’attention de certaines personnes qui nous font confiance et du coup je veux utiliser cette confiance pour orienter les choses dans le sens qui me semble hyper important pour le monde. Autre exemple, on peut faire ça au niveau des masterclass qu’on donne dans notre communauté, tous les mois il y a une masterclass, un cours sur un sujet, on peut commencer à occuper de plus en plus d’espace avec des sujets écologiques, On a réorienté une grande partie du positionnement de ce qu’on fait pour dire dans nos programmes, on veut accompagner les gens qui sont engagés pour ces causes-là qui s’y intéresse pourrait les aider à politiser davantage leur boîte aussi c’est on peut le faire dans la com on peut le faire dans l’exécution donc les gens viennent pour le business reste pour autre chose ou on façonne petit à petit leur manière de voir les choses mais après il y a un autre indicateur qui me parle beaucoup et il y a un épisode dédié du podcast là-dessus qui va arriver de pair avec celui-ci sur les entreprises régénératives, tu as parlé un peu de tout ça tout à l’heure et là du coup c’est des indicateurs de quelles sont les ressources qu’on consomme, est-ce que je peux donner des ressources de la boîte du temps de l’énergie d’argent au service de régénérer ces ressources. Donc par exemple on a envie d’avoir des indicateurs de redistribution financière à telle typologie d’assaut qui peuvent être hebdo, mensuel, annuel. Ça peut être aussi créer des systèmes pour recréer par exemple l’électricité ça c’est un truc où je me dis je vais avoir une tiny house pour mon bureau en baie de du jardin j’ai envie qu’une partie des revenus de la boîte soit mis au service de créer une autonomie énergétique pour l’énergie nécessaire pour la boîte. Tu vois il y a ce genre de réflexion de créer des systèmes plus circulaires, on est déjà avec Enercoop, mais de le faire encore plus local, donc voilà, ce genre de réflexion, essayer de voir le système de l’entreprise, à quels endroits dans le système je peux mettre une variable écolo quoi.
Mathilde Paul [00:51:36]:
Mais ce
Thomas Burbidge [00:51:36]:
n’est pas facile.
Mathilde Paul [00:51:37]:
Ouais. J’imagine.
Thomas Burbidge [00:51:40]:
Avec toujours cette question de est-ce que c’est assez, est-ce que c’est nécessaire de faire ça ou je pourrais faire autrement, est-ce que c’est utile et je pense que c’est là où le bilan carbone par exemple devient un outil, il n’est pas parfait parce qu’il prend en compte que empreinte carbone alors que c’est un sujet beaucoup plus vaste le sujet écologique, mais c’est un outil qui nous aide à voir les échelles de valeur quoi parce que ouais éteindre ta wifi la nuit ça n’a rien à voir avec ne pas prendre l’avion cette année ou pendant deux ans ou pendant trois ans genre ça change mais c’est c’est radical la différence quoi. Je me questionne sur où on va,
Mathilde Paul [00:52:19]:
est-ce
Thomas Burbidge [00:52:19]:
il n’y a pas vraiment de fil à notre conversation, je pense qu’on est plus en exploration.
Mathilde Paul [00:52:24]:
Ok. Moi
Thomas Burbidge [00:52:26]:
j’ai si j’ai une curiosité, je vais satisfaire une curiosité personnelle. Émotionnellement pour toi, est-ce que tu peux nous raconter ce qui se passe quand tu es sur la route que
Mathilde Paul [00:52:38]:
tu as
Thomas Burbidge [00:52:38]:
des gens en face de toi qui potentiellement te hurle dessus que j’ai fait la formation dernière rénovation on a fait l’entraînement
Mathilde Paul [00:52:44]:
où
Thomas Burbidge [00:52:45]:
on se crie les uns sur les autres pour voir ce que ça ferait mais c’est
Mathilde Paul [00:52:49]:
comme
Thomas Burbidge [00:52:49]:
la vraie vie quoi, tu as quelqu’un qui est vraiment là avec sa bagnole et qui des fois ils essaient de forcer le passage comme on voit dans les vidéos, comment c’est de vivre ça est-ce que ça fait osciller genre qu’est-ce que ça fait sur ton engagement et ta volonté de faire changer les choses et après la même question sur la garde à vue.
Mathilde Paul [00:53:08]:
Alors le moment où en tout cas moi j’étais assise sur le sur le bitume et qu’il y a de la violence Sur l’action sur laquelle j’étais il y en a eu. Il y a notamment une personne qui a voulu passer à travers les personnes assises alors qu’on avait des chaînes les uns au poignet des autres et donc traverser des chaînes ça aurait été vraiment très douloureux, dangereux.
Thomas Burbidge [00:53:38]:
Avec son véhicule tu veux dire.
Mathilde Paul [00:53:39]:
Avec son avec son sa moto. Ce n’était pas une moto, c’est un scooter. Et du coup voilà je quand tu me parles de violence sur scène forcément je me reconnecte à cette à cette situation-là et je à ce moment-là forcément j’avais peur. Je me rappelle avoir crié on est un stop, on arrête et en même temps je n’ai pas, je ne me suis pas levée, je suis restée à ma place, à la place qui était prévue c’est-à-dire mener un blocage et donc il y a quelque chose de en tout cas pour moi qui a été de l’ordre de gérer cette peur et en même temps je suis là pour une mission et je l’accomplis jusqu’au bout. Il y a une sorte de je ne sais pas préparation de tête mentale, je ne sais pas qui faisait que j’étais quand même tout à fait focus sur le rôle que j’avais et je n’ai pas dévissé de mon rôle. Et autre question c’était qu’est-ce que ça a fait en fait aussi à la suite enfin en tout cas ce que je peux dire c’est que moi ça ça m’a vraiment connectée à ce moment-là. Ouais je me suis sentie utile en étant à cette place-là en faisant ce rôle-là et ça m’a donné après aussi de la force en fait et c’est peut-être ça sur lequel j’ai envie d’appuyer, c’est que le fait d’avoir bloqué cette route, ça a fait aussi qu’après il y a des moments même dans mon entreprise où je suis face à une difficulté à quelque chose à faire et en fait je me dis attends tu as bloqué une route tu vas bien réussir à
Thomas Burbidge [00:55:05]:
passer cinq.
Mathilde Paul [00:55:06]:
Ouais c’est ça. Donc sur le moment c’est difficile et après ça m’a donné aussi de la force ouais je dirais ça.
Thomas Burbidge [00:55:12]:
Est-ce que tu as l’impression du coup que on a parlé d’impuissance tout à l’heure, est-ce que après avoir fait ça, tu sens que tu as plus de puissance pour créer des changements à plus grande échelle.
Mathilde Paul [00:55:24]:
Ouais pour moi c’est clairement un facteur de de puissance en fait d’être et de bloquer une route
Mathilde Paul [00:55:30]:
dans
Mathilde Paul [00:55:30]:
le sens où pour moi la puissance c’est être en capacité d’agir, en tant que capacité d’avoir de l’impact en fait sur ce qui est autour de nous. Et donc même si faire cette action-là c’est à la fois se connecter à sa puissance du coup et à sa capacité d’agir en même temps, ça nous connecte aussi à notre impuissance parce que faire cette action personnellement ça m’a demandé de vraiment me connecter à plein de ressources en moi, rassembler tout ce que j’ai de courage pour oser y aller et en même temps à la fois c’est quelque chose d’extrêmement difficile à faire et une fois qu’on l’a fait bon le monde ne nous a pas attendu, il a continué de tourner et donc c’est ça renvoie aussi en même temps à son impuissance de dire j’ai donné le meilleur de moi-même et ça n’a encore rien changé, mais d’où l’importance aussi d’être dans un collectif parce qu’on se dit ok il y a d’autres personnes demain qui seront fraîches, qui vont repartir et on va continuer ensemble et puis moi je vais me régénérer et à un moment donné peut-être que je reviendrai. Et donc voilà il y a il y a un petit peu les deux puissance et impuissance en même temps.
Thomas Burbidge [00:56:23]:
Super intéressant et oui ça parle effectivement de notre interdépendance toi Mathilde seule c’est dur et tu n’auras pas forcément d’impact alors que des centaines et des centaines de personnes qui se relayent jour après jour pour faire ça ça peut capter l’attention médiatique, ça te fait en sorte qu’on parle de ce sujet, voilà on ne va pas parler de le mode stratégique d’intervention de ce genre de mouvement, jamais il y a des gens qui regardent d’ailleurs et qui ne comprennent pas, envoyez-moi un message, je prendrai beaucoup de plaisir à vous expliquer pourquoi c’est pertinent parce que ça l’est et j’en parlerai peut-être avec d’autres personnes sur le podcast mais est-ce que tu peux nous répondre aussi sur la garde à vue
Mathilde Paul [00:57:02]:
parce
Thomas Burbidge [00:57:02]:
que c’est une vraie question quand on s’engage dans ces mouvements de est-ce qu’on est prête à se
Mathilde Paul [00:57:08]:
faire arrêter,
Thomas Burbidge [00:57:09]:
est-ce qu’on est prête à aller en garde à vue pendant de vingt-quatre heures il y en a
Mathilde Paul [00:57:14]:
c’est plus longtemps et il
Thomas Burbidge [00:57:15]:
y a des conséquences en fait à ce militantisme ça s’en est une et peut-être des conséquences financières il y a des gens compris des amendes comment tu jauges toi l’équilibre entre l’importance de mes valeurs et les conséquences potentielles de tel ou tel mode opératoire de d’engagement
Mathilde Paul [00:57:35]:
Déjà pour répondre sur la sur la partie garde à vue donc c’est pour moi dans mon cas ça a duré vingt-quatre heures et la formation en amont permet aussi de savoir comment ça va se passer, savoir aussi quels sont nos droits en garde à vue, bien les connaître, savoir aussi les comportements qui sont favorables à bien vivre une garde à vue au moins et du quelque part on sait déjà ce qui va se passer quand on arrive, on est on est déjà préparé. Ça en fait pas moins une épreuve parce que voilà on se retrouve dans une cellule, il n’y a pas de fenêtre, la lumière elle est h vingt-quatre, on est potentiellement avec des personnes aussi qu’on ne connaît pas, ça ça reste quand même assez éprouvant, il faut demander pour boire, il faut demander pour aller aux toilettes voilà. On est réveillé à n’importe quelle pour faire une audition enfin voilà. Donc ça ça reste quelque chose d’assez d’assez éprouvant. Moi j’en suis ressortie pour ne pas minimiser aussi l’impact parce qu’il y a des gardes à vue qui se passent plus ou moins bien moi personnellement après ça a été quand même assez difficile aussi émotionnellement, j’ai quand même eu des des hauts et des bas parce que quelque part quand on est dans cette cellule on on personnellement je me suis sentie comme n’ayant aucune valeur enfin juste on est un pion dans un endroit qui est gris enfin c’est voilà ça fait quand même pas mal baisser son estime de soi.
Thomas Burbidge [00:58:54]:
Imagine ouais.
Mathilde Paul [00:58:55]:
Et donc après il y a quelque chose un peu à reconstruire je trouve j’ai oublié la suite de ta question.
Thomas Burbidge [00:59:01]:
Ben c’était moi aussi j’ai oublié j’étais fasciné par ton partage, je vais juste rebondir d’où le soin qui est hyper important je disais après ces expériences de garde à vue tu nous parlais tout à l’heure de régénération te régénérer toi pour retrouver ton équilibre et oui la question c’était comment tu jauges les conséquences de certains modes opératoires de lutte avec le fait que tu vas te sentir utile tu vois.
Mathilde Paul [00:59:27]:
Donc oui il y a le soin qui est important parce qu’à la à la sortie de la garde à vue il y a toujours un temps aussi de régénération qui prévu un temps de un cercle de parole en fait qui permet de fermer en fait cette action-là avec les personnes avec qui on est parti en action et sur sur la question de est-ce que ça vaut le coup par rapport aux conséquences aussi que ont ce type de ce type d’action. Personnellement moi je suis partie deux fois en action, j’ai eu un rappel à la loi qui s’appelle un rappel à la loi, donc on passe devant un délégué du procureur qui nous rappelle la loi et qui éventuellement nous demande de payer une contribution citoyenne, moi ça a été mon cas les deux fois, j’ai eu deux fois quatre cents euros du coût qui ont été à payer et une interdiction de Paris pendant 6 mois parce que je suis lilloise et donc l’action a été menée à Paris donc je n’avais plus le droit de mettre les pieds à Paris pendant 6 mois. Et la question de est-ce que ça vaut le coup finalement ce que je me dis en tout cas le fait de partir en action comme ça ce n’est pas quelque chose que tout le monde peut se permettre clairement parce que pas tout le monde peut se permettre d’avoir un casier judiciaire, moi j’ai très probablement un casier b deux, je n’en suis pas sûre, mais j’ai très probablement un casier judiciaire. Il y
Mathilde Paul [01:00:34]:
a peu
Mathilde Paul [01:00:35]:
de chances que ça m’empêche de faire quoi que ce soit professionnellement aujourd’hui par rapport à ce que j’ai envie de faire et par rapport à ce que j’ai déjà fait comme autre métier sur le passé, ça ne devrait pas me fermer de porte, mais ça c’est pas forcément le cas de tout le monde.
Thomas Burbidge [01:00:45]:
Donc il
Mathilde Paul [01:00:45]:
y a ce truc aussi dans le fait de s’engager sur ce type de lutte assez radicale, c’est que vu que tout le monde ne peut pas mener ce type d’action, quand on peut, quand ça a peu d’impact pour soi, c’est-à-dire quatre cents euros de contribution citoyenne, je peux les payer, vingt-quatre heures de garde à vue, je me sens de les faire, être interdit de Paris, ce n’est pas grave. Et d’autres conséquences comme ça, je me dis ça si je me sens capable de le faire, je me dois un peu en tout cas c’est ce que je me dis
Mathilde Paul [01:01:15]:
de
Mathilde Paul [01:01:15]:
le faire pour ceux qui ne peuvent pas et ceux qui n’ont même pas le luxe de se poser aussi les questions écologiques parce que des fois se poser des questions écologiques, c’est aussi ne pas avoir à se poser des questions sur la vie tous les jours sur est-ce que je peux aussi manger à ma faim, est-ce que je peux manger sainement et donc c’est aussi pour ça du coup à mon sens ça les vaut parce que même si ça a des conséquences réelles émotionnelles financières sur mes déplacements et caetera néanmoins c’est quelque part prêter mes privilèges même si je suis une femme j’ai beaucoup de privilèges et donc prêter mes privilèges à ceux qui qui en ont moins en fait.
Thomas Burbidge [01:01:52]:
C’est exactement ce que j’allais dire j’allais parler de la notion privilège parce que je pense qu’il y a beaucoup de gens qui et moi le premier homme 6 blanc hétéro enfin voilà j’ai la plupart des privilèges de la société et je sais qu’il y a des gens qui le vivent mal et qui sont en mode oh là là je profite de mes privilèges par exemple des gens qui ont hérité de beaucoup d’argent des trucs comme ça quand on a des sujets de lutte il y a des gens qui se posent même pas la question mais des gens qui se posent les et souvent moi ce que je réponds c’est genre si tu as des privilèges genre le plus beau cadeau que tu peux faire aux ceux qui n’en ont pas c’est de les utiliser et c’est de les utiliser pour aider les gens qui n’en ont pas et ça me parle beaucoup du coup ce que tu dis là de se dire effectivement si j’ai le privilège de pouvoir agir et que les conséquences sont moins dramatiques que pour quelqu’un d’autre peut-être que je dois faire ce que la personne voudrait faire mais ne peut pas faire à sa place quoi hyper intéressant est-ce qu’il y a des conséquences pour toi ou en tout cas perçu pour d’autres relationnel parce que j’imagine qu’il y en a tu vois par exemple quand on est entrepreneur pour beaucoup il y a ça a des conséquences sur leur couple sur leur famille parce que du coup l’entreprise prend plein de place et ainsi de suite j’imagine qu’il y a nécessairement la même chose on fait des actions et on continue d’utiliser les guillemets radicales ce que c’est variable ce que ça veut dire radical il en a pour toi est-ce que c’est dur comment vous gérez ça comment tu gères ça avec tes réactions
Mathilde Paul [01:03:12]:
peut-être tu n’as pas
Thomas Burbidge [01:03:13]:
envie d’en parler parce que c’est trop dur pour elle.
Mathilde Paul [01:03:16]:
Non je
Mathilde Paul [01:03:16]:
peux en parler déjà j’ai la chance de partager cette lutte-là avec mon copain ce qui est déjà super parce qu’on peut déjà en parler beaucoup ensemble et on s’engage aussi ensemble donc ça c’est top et avec mon cercle proche aussi c’est le cas. Professionnellement du coup la plus dans mon entreprise c’est quelque chose sur laquelle je n’ai pas encore pris la parole donc parler dans ma vie professionnelle de mon militantisme, c’est quelque chose que je n’avais encore jamais fait et ça fait partie de mes objectifs aussi c’est de réussir à rassembler un petit peu plus ces deux récits, ces deux parties de moi parce qu’aussi je pense que le fait d’en parler ça normalise et donc ça fait que c’est peut-être pas qu’on est si un petit peu moins radical dans le sens où voilà je pense que si j’en parle davantage aussi au niveau de mon cercle proche, les personnes qui me connaissent je pense qu’elles ne me mettraient pas le terme d’être radical, je pense que les personnes autour de moi elles ont plutôt tendance à me considérer comme une personne qui est douce, qui prend soin, et caetera et pas comme quelqu’un qui va bloquer des routes et autres et donc se dire ah tiens, Mathilde bloque des routes alors qu’elle est plutôt douce de nature, qu’est-ce qui passe et donc ça peut venir interpeller. Donc je me dis aussi bon sans dire que ça aura un énorme impact, je pense que ça c’est ça fait aussi partie de mon rôle de me dire je réintègre ça dans mon récit et j’en parle aussi autour de moi pour normaliser ça. Et donc est-ce que ça a des impacts sur ma vie pro Pour le moment ça n’en a pas eu parce que j’ai gardé ça un peu secret et donc je ne pense pas que ça en aura parce que je me dis aussi que c’est une façon de d’attirer aussi des personnes qui sont proches de mes luttes, donc je suis je suis ok avec ça. Après s’il y a un autre aspect qui est plus familial et donc comme je le disais un petit peu moi dans ma famille, ce n’est pas forcément quelque chose qui est tout à fait partagé d’avoir ce type de de rejoindre ce type de lutte là et donc sur d’un point de vue familial, ça crée des discussions, ça crée des débats, ça fait qu’il y a besoin de comprendre et du coup c’est j’y vais un petit peu plus doucement aussi pour parler de mon militantisme dans ma sphère familiale.
Thomas Burbidge [01:05:13]:
Parce que j’imagine qu’il y a de la peur aussi qui est associée, déjà les parents souvent ont peur quand on se lance à son compte alors si tu si je veux acheter quelque temps il faut avoir peur.
Mathilde Paul [01:05:22]:
C’est clair. Oui c’est clair se mettre en danger dans son corps quoi donc forcément ça fait peur et puis il y a un truc de c’est nouveau, qu’est-ce que c’est et une fois que t’as fait ça qu’est-ce que tu vas faire encore après, enfin il y a un peu des peurs de
Thomas Burbidge [01:05:37]:
Et en même temps ce n’est pas si nouveau que ça quand on regarde les suffragettes, les élites pour l’égalité raciale aux US
Mathilde Paul [01:05:43]:
Tout à fait.
Thomas Burbidge [01:05:43]:
Il y a toujours eu des modes d’intervention comme ça souvent qui ont eu beaucoup de succès d’ailleurs et du coup c’est pas si nouveau mais je pense que c’est nouveau connaisse quelqu’un personnellement qui l’a fait.
Mathilde Paul [01:05:53]:
Voilà c’est ça en tout cas c’est nouveau pour mes parents de m’imaginer faire ça après effectivement c’est ça ça demande du coup de faire preuve de pédagogie aussi pour expliquer comment est-ce qu’on en arrive là.
Thomas Burbidge [01:06:03]:
Ouais il y a une notion aussi que je voulais traiter avec toi qui rejoint un peu tout ce qu’on disait tout à l’heure sur on a on on affirme des valeurs similaires mais on a un mode d’action différent pour les nourrir. Tu m’avais parlé dans dans dans la préparation de l’épisode de la notion de fidélité
Mathilde Paul [01:06:20]:
et
Thomas Burbidge [01:06:20]:
que une des raisons pour lesquelles tu t’engages comme ça c’est pour te sentir fidèle à tes
Mathilde Paul [01:06:25]:
valeurs
Thomas Burbidge [01:06:26]:
c’est quoi pour toi les critères pour se sentir fidèle tu vois parce que moi j’ai je me demande du coup est-ce qu’il y a des gens qui se disent écolo qui n’en font pas les choses et qui se sentent quand même fidèles ou qui ne se sentent pas fidèles, je curieuse de toi comment ça se mesure la fidélité
Mathilde Paul [01:06:43]:
Pour moi elle se mesure dans la permanence de mon engagement et dans le fait que mon engagement se fait vraiment sur la durée. Et je le disais un peu tout à l’heure, mais moi je me suis testé sur plein d’autres assos, sur plein d’autres choses avant et je n’avais pas cette permanence où je menais enfin je faisais un effort, je prenais une mission, je prenais un mandat de 6 mois, mais à la fin déjà les 6 mois c’était c’était le bout du monde, je j’avais du mal à aller jusqu’au bout parce que je ne trouvais pas tout à fait ma place et en fait c’est et ce n’est pas du tout la faute entre guillemets des missions qu’on m’a donné ou des assos que j’ai pu rejoindre, c’est plus je pense que l’environnement dans lequel je l’ai fait ne correspondait pas à mes besoins à moi. Et donc par exemple et c’est des parallèles qu’on peut faire aussi quand on cherche quel est son environnement favorable professionnellement, c’est pour moi par exemple j’ai besoin j’ai besoin d’un petit temps d’intégration. C’est c’est mieux pour moi si on m’explique déjà un petit peu les lieux, si on fait rencontrer un petit peu les personnes, je sais plus clair pour moi, je je vais plus facilement m’engager. C’est plus facile aussi pour moi si j’ai un rôle qui est très clair. Si le rôle n’est pas clair, je vais un petit peu, je, ouais ça ça va ça va un petit peu tourner, je ne vais pas exactement savoir quoi faire, je vais hésiter, je ne vais pas oser prendre des initiatives ou autre et si mon rôle est très clair ce qui est le cas du coup chez riposte alimentaire, c’est vraiment il y a des fiches de poste et tout c’est vraiment très clair, ça fait que je sais exactement ce que je dois faire et moi ça me met en action. Et donc qu’est-ce qui te met en action, c’est un peu la question à se poser, c’est qu’est-ce qui te met en action Qu’est-ce qui te donne envie de maintenir ton engagement et comment, enfin quels sont les les luttes, les associations qui vont te permettre de recréer cet environnement de travail là qui
Thomas Burbidge [01:08:22]:
va faire que pour toi c’est favorable et pour
Mathilde Paul [01:08:24]:
toi ça donne envie de continuer. Et donc par exemple il y a des il y a des actions qu’on peut mener qui vont demander je ne sais pas d’être présent à certains horaires ou pas, d’autres qui peuvent être fatigants, qui peuvent demander par exemple, je sais que moi à un moment donné dans un rôle que j’avais pris sur une asso, je devais créer des visuels. Alors je sais créer des visuels, mais en vrai ça demande beaucoup d’efforts pour moi. Alors que si on me demande, je ne sais pas là par exemple aujourd’hui je m’occupe aussi du soin de faire en, m’assurer que tout le monde va bien, mais ça je le fais beaucoup plus volontiers. Donc il y a il y a un truc si on, encore une fois on se sent aligné entre nos compétences, nos motivations mais aussi l’environnement de travail, ça nous correspond bien, on va avoir cette permanence et cette fidélité à une lutte en particulier.
Thomas Burbidge [01:09:06]:
Je trouve.
Mathilde Paul [01:09:06]:
En tout
Mathilde Paul [01:09:06]:
cas pour moi ça
Thomas Burbidge [01:09:09]:
a été le cas.
Mathilde Paul [01:09:12]:
Encore une
Thomas Burbidge [01:09:12]:
fois trouver sa place, son mode opératoire, comment
Mathilde Paul [01:09:12]:
je vais
Thomas Burbidge [01:09:12]:
m’engager sur ces choses qui sont importantes sur mes combats et sous quelle forme quoi.
Mathilde Paul [01:09:15]:
Ouais c’est ça et moi pendant un temps je me disais mais en fait je n’arrive pas à maintenir mes engagements, c’est chiant, je n’arrive pas et en fait maintenant je me rends compte que ce n’était pas le bon environnement pour moi et voilà s’il y a des personnes qui ont envie de s’engager mais n’ont pas eu cette permanence là avant, c’est peut-être parce que ce n’était pas encore le bon environnement, ce n’était pas encore la bonne mission, c’était peut-être la bonne lutte mais ce n’était pas tout à fait la bonne place et donc il faudrait essayer en fait
Thomas Burbidge [01:09:38]:
je trouve. T’en as un peu parlé à un moment mais je suis curieux de t’entendre là-dessus aussi c’est tu connais le triangle de l’inaction climatique j’imagine la phrase que tu as sorti tout à l’heure de Rob qui nous répond un peu mais pour les gens qui nous écoutent le triangle de l’inaction climatique c’est les citoyens qui renvoient la balle au gouvernement en disant il faut que le gouvernement agisse bordel le gouvernement qui renvoie la balle aux entreprises en disant nous on ne peut rien faire c’est les entreprises qui vendent ce qu’elles vendent et voilà Les entreprises renvoient la balle aux consommateurs en disant nous on vend que ce que les gens veulent et tout le monde se renvoie la balle. Qu’est que tu as envie de répondre au triangle de l’inaction climatique Comment on fait en tant que personne freelance, individu pour trouver sa place dans dans tout ça.
Mathilde Paul [01:10:24]:
Très bonne question.
Mathilde Paul [01:10:29]:
Moi en
Mathilde Paul [01:10:30]:
tant que citoyenne ce qui m’a aidé c’est de me rapprocher d’un collectif et me rapprocher d’un collectif ça a fait que je pense sortir de ce triangle de ligne en disant moi aussi je prends ma responsabilité et je prends ma part. En tant qu’entreprise, je pense qu’il y a un besoin donc en tant qu’entrepreneur, j’ai un besoin aussi de devancer quelque part les besoins des clients pour orienter vers quelque chose qui a chose qui a plus de sens pour nous quitte à se fermer des portes en fait et donc et ça c’est difficile je trouve ça demande aussi du courage de réussir à se fermer des portes à se dire tiens ça je ne le fais plus ou j’affirme telle valeur ce qui va faire que il y a des personnes qui voudront peut-être plus travailler avec moi et donc c’est aussi prendre sa responsabilité. Donc pour sortir ce triangle de l’inaction, il y a prendre sa vraie responsabilité et pas la renvoyer sur les autres.
Thomas Burbidge [01:11:24]:
Ouais décider, je prends ma place, je prends mon rôle et je vais arrêter d’attendre que les autres agissent à ma place quoi.
Mathilde Paul [01:11:32]:
C’est ça, c’est ça et tout en étant conscient et réaliste et humble sur la place qu’on peut prendre et l’action qu’on peut mener enfin sans vouloir se prendre aussi toute la charge que d’autres ne se prennent pas que sur soi parce que le risque c’est aussi s’épuiser et de vivre un burn-out militant malheureusement il y a de plus en plus de personnes qui qui en vivent. Ah ça oui si
Thomas Burbidge [01:11:54]:
j’ai envie que ces épisodes constituent des moments pour que les gens qui a priori pour l’instant ne font pas encore beaucoup de choses des choses tout court sur ces sujets si je te donne un immense tableau blanc tous les freelances tous les indépendants tous les entrepreneurs en France ou en francophonie parce qu’il y a des gens qui nous écoutent outre-mer peuvent voir le message affiché sur ce tableau, qu’est-ce que tu as envie de leur dire par rapport à ces engagements sur l’écologie, qu’est ce qu’on écrit sur le tableau
Mathilde Paul [01:12:28]:
Je vais
Mathilde Paul [01:12:29]:
dire une phrase qui n’est pas de moi, c’est une phrase qui est dite justement pendant les réunions d’information de riposte alimentaire et c’est une phrase que je me suis dite aussi à certains moments et qui ont fait que c’est cette phrase-là qui a fait aussi que j’ai pris certaines responsabilités et cette phrase c’est si pas moi qui Si pas maintenant, quand Et vu qu’on parle d’urgence climatique, il y a urgence donc il y a besoin d’agir rapidement et malheureusement on n’est pas non plus super nombreux à agir. À Lille on fait des réunions d’information, des fois on a trois personnes. Voilà et en fait c’est ça, c’est avec ces personnes-là qu’on va essayer de faire quelque chose, de faire changer les, faire changer les choses, faire en sorte qu’on soit un petit peu plus nombreux, c’est avec trois personnes sur une semaine. Ce n’est pas énorme et en fait on n’est pas si nombreux que ça donc ce, ce n’est pas moi qui, je trouve qu’il est important et si pas maintenant quand il est important aussi parce que bah il faut agir rapidement.
Thomas Burbidge [01:13:20]:
Sachant que effectivement pour les gens qui malheureusement pour plein de raisons se sont peut-être protégés de l’information quand on regarde des schémas comme le schéma des limites planétaires il y en a neuf je crois il semble je crois que c’est neuf
Mathilde Paul [01:13:35]:
il y
Thomas Burbidge [01:13:36]:
en a sept ou 6 ou sept sur neuf qui sont dépassés c’est-à-dire que c’est déjà trop tard sur ce sujet-là effectivement si pas maintenant
Mathilde Paul [01:13:45]:
quand et
Thomas Burbidge [01:13:45]:
si pas moi qui je trouve que ces deux questions importantes.
Mathilde Paul [01:13:54]:
Peut-être je
Thomas Burbidge [01:13:54]:
fais pas le podcast d’après je vais aller faire un sujet, bosser sur un sujet d’écologie encore, tu me donnes envie d’agir, on a une tradition de fin sur ce podcast Mathilde à moins que tu aies envie de rajouter une dernière notion sur tout ça c’est bon de toute façon on va pas trouver la solution maintenant et donc cette tradition c’est comme tu le sais peut-être sur les épisodes de podcast on clôture toujours avec une question posée à l’auditoire, mais quelque chose de nouveau que j’ai fait récemment c’est que j’ai pris toutes les questions
Mathilde Paul [01:14:25]:
que
Thomas Burbidge [01:14:26]:
les anciennes personnes passées sur ce podcast ont posé et on est en train d’en faire un jeu de cartes pour que ça déclenche des conversations, des réflexions personnelles.
Mathilde Paul [01:14:35]:
Donc ce
Thomas Burbidge [01:14:35]:
que je vais te demander c’est de me donner un numéro entre zéro enfin entre un et quatre-vingt-dix et je vais tirer au sort du coup la question avec le numéro correspondant pour te la poser.
Mathilde Paul [01:14:47]:
D’accord ça marche. Numéro quatre.
Thomas Burbidge [01:14:50]:
Numéro quatre. Pourquoi selon toi, est-ce qu’on devrait travailler avec toi et pas avec une autre personne C’est une question de Ieza Lucas dans l’épisode trois.
Mathilde Paul [01:15:02]:
D’accord. Donc je réponds à cette question-là, ok. Pourquoi est-ce qu’on aurait travaillé avec moi et pas avec un c’est ça. Je dirais que les personnes qui ont envie de travailler avec moi pourront le faire si elles veulent vraiment aller se connecter à ce qui a du sens pour elles dans leur vie et aller explorer ça leur permettra en tout cas moi c’est ce sur lesquels je mets vraiment beaucoup d’attention, aider les personnes à créer une réalité, à écrire un plan d’action qui leur permet de se de se rapprocher au maximum de ce qui a du sens pour elles dans leur vie professionnelle, mais dans leur vie personnelle aussi. Et donc ouais, je dirais que ma particularité c’est
Mathilde Paul [01:15:39]:
peut-être de passer beaucoup de temps sur les valeurs et sur le
Mathilde Paul [01:15:39]:
sens dans les accompagnements, Trop bien et on souhaite que l’écologie fasse partie de tout ça. Ouais. Et
Thomas Burbidge [01:15:50]:
Trop bien et on souhaite que l’écologie fasse partie de tout ça. Ouais, on
Mathilde Paul [01:15:54]:
espère à chaque fois.
Thomas Burbidge [01:15:56]:
On va espérer que ça se fait encore plus le cas après cet épisode. Si toi tu pouvais rajouter une question et d’ailleurs tu peux, tu peux rajouter une question dans le jeu de cartes, quelle question on rajoute.
Mathilde Paul [01:16:23]:
Je vais peut-être revenir encore une fois sur les valeurs, mais Je réfléchis encore.
Mathilde Paul [01:16:35]:
Je prends
Thomas Burbidge [01:16:35]:
tout le temps.
Mathilde Paul [01:16:38]:
C’est ça
Thomas Burbidge [01:16:39]:
que j’aime bien tu vois aussi, c’est que on adore poser des questions qui débloquent surtout quand on a ce métier de coaching d’accompagnement et donc je vois l’attention que tu mets sur choisir la bonne question et j’adore.
Mathilde Paul [01:17:01]:
Je l’ai pas encore entièrement mais je dirais que c’est quelque chose qui tourne autour de qu’est-ce qui te met en colère quelle solution tu auras envie d’y apporter quelque chose comme ça. Ouais
Thomas Burbidge [01:17:15]:
un peu ce que tu disais tout à l’heure de si j’arrive à identifier les sujets et les causes qui me mettent en colère j’utilise ça comme un une énergie pour aller vers ce qui semblerait pertinent pour éponger cette colère quoi.
Mathilde Paul [01:17:30]:
Complètement, voilà, elle est, bah identifier encore une fois se connecter à ses émotions et souvent c’est ça aussi qui nous fait, qui nous mène à l’action après et donc ouais, trouver ce qui vraiment vient nous gratter et voir qu’est-ce qu’on aurait envie de mettre en place qui permettrait de d’apaiser cette colère là et du coup de résoudre potentiellement quelque chose.
Thomas Burbidge [01:17:52]:
Trop bien merci Mathilde.
Mathilde Paul [01:17:54]:
Merci à toi.
Thomas Burbidge [01:17:54]:
Pour les gens qui veulent répondre à ta question, voir ce que tu fais, discuter avec toi, où est-ce que je les envoie que sur Internet.
Mathilde Paul [01:18:02]:
Ils peuvent me contacter sur LinkedIn, Mathilde Paul ils peuvent me contacter aussi sur Instagram et mon compte c’est at savannah coaching.
Thomas Burbidge [01:18:11]:
Super je mettrai les liens maintenant. Merci. Merci pour ce temps.
Mathilde Paul [01:18:14]:
Merci à toi.
Thomas Burbidge [01:18:15]:
Merci pour toutes les personnes qui vont peut-être s’engager avec nous dans la lutte suite à cette écoute et Merci été bienvenu. C’était tout bien discuté avec toi.
Mathilde Paul [01:18:22]:
Merci à toi.
Thomas Burbidge [01:18:23]:
Merci. Merci.
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