Quelle est ta vision du marketing ? 5 entrepreneurs répondent à cette question.
Le marketing est un outil indispensable quand on veut faire connaître son travail. En tant que freelance, tu dois porter toutes les casquettes de l’entrepreneuriat. Ce n’est pas toujours facile de les appréhender. En parcourant cet article, tu vas t’apercevoir que les personnes qui ont témoigné n’ont pas toujours eu le marketing en amour ! Pourtant, il est indispensable pour aller à la rencontre de nos clients potentiels. Voici comment ils ont réussi à trouver leur propre stratégie pour atteindre leurs objectifs.
Magali Seyvet : je fonctionne beaucoup au feeling
Vidéaste, Magali a notamment réalisé le documentaire 10 000 jours pour présenter le programme Surf.
Autrefois, j’associais le marketing avec manipulation, surconsommation, superficialité… Je pense que beaucoup de gens le voient comme ça aujourd’hui, à cause des publicités intrusives, du greenwashing, du fait de lisser les faits pour faire avaler la pilule.
Maintenant, je vois ça davantage comme un moyen de se connecter aux autres et de leur apporter notre aide en échange d’argent, tout simplement.
C’est notamment une rencontre, Thomas Burbidge, qui a fait évoluer mon regard sur le marketing. J’ai découvert qu’on peut faire du marketing et être une personne qui veut réellement apporter des choses aux autres. Avec toujours cette même idée en tête : la valeur réelle doit être supérieure à la valeur perçue. Sinon, c’est là que ça coince. C’est là que le marketing est moche.
Je suis dans une phase de mon activité où je teste différentes choses. Je dirai que je suis bonne en 1-1. J’aime les gens, je suis à l’aise au téléphone. Alors, j’essaie de provoquer des appels au maximum. Je suis aussi passionnée par mon travail, et un site web va m’aider à mettre mes réalisations et ma vision en avant. J’aime le côté visuel, les histoires, les valeurs.
Je ne faisais pas vraiment attention, mais je fonctionnais beaucoup au feeling.
Je pense en particulier à une formation de réalisation que j’ai achetée, car j’adorais la vidéo portrait du formateur. Je me suis dit « ce mec a l’air ouf ». Donc oui clairement ça jouait.
Tout comme la marque Hopaal : une fois que j’ai entendu parler le fondateur, j’avais beaucoup plus confiance en leur projet. C’est un doux mélange entre preuves et feeling en fait. Pour moi l’un ne va pas sans l’autre, il faut de la cohérence pour gagner la confiance.
Cela fait quelques années que je vends des prestations vidéos. Au tout début, c’était beaucoup de bouche à oreille. J’habitais Toulouse depuis 6 ans alors, je connaissais un peu de monde notamment dans les vidéastes. J’ai eu mes premiers clients comme ça.
Puis j’ai déménagé dans une autre ville, et impossible de trouver un client en quatre mois, tandis que j’enchainais ensuite sur un long voyage à l’étranger.
C’était la première fois que je payais mon logement seule, et ça m’a donné une bonne claque. Je voyais l’argent partir alors que je n’avais pas grand-chose pour entamer mon voyage. Cette expérience m’a beaucoup fait réfléchir, et la première action marketing qui, je trouve, a été le début de tout : reprendre les bases de mon business. Pour qui je veux travailler ? Pourquoi ? Qu’est-ce que je veux apporter aux gens ?
Aujourd’hui, j’ai choisi d’investir dans un site web vraiment professionnel. Je pense que j’arrive à un tournant de mon activité, où mes derniers clients correspondent parfaitement à mon client idéal. J’ai donc des études de cas solides que je souhaite maintenant valoriser.
Pour moi, le site web c’est un peu comme passer du garage de ses parents pour réparer des vélos, à sa propre boutique. Sauf que c’est en ligne. Les réseaux sociaux, c’était un peu le garage à vélo. Il est temps de voir plus grand pour pérenniser mon activité, solidifier tout ça et limiter les fameuses vagues de l’entrepreneuriat.
Alexandre Dana : le marketing est un pont entre l’entreprise et le monde extérieur.
Longtemps, je n’avais pas posé ma réflexion sur le sujet. Pendant 4 ans je ne savais pas comment faire connaître mon entreprise. Je passais entre 3 et 5 heures par jour à mettre mon site à jour. J’étais littéralement replié sur l’intérieur. Je ne communiquais pas vers l’extérieur.
Quand j’ai créé Live Mentor il y a 10 ans, je n’avais mis aucune action pour mieux connaître mon client idéal et encore moins pour me faire connaître auprès de lui.
Durant l’été 2016, j’ai créé des conférences en ligne qui m’ont mis en contact avec des personnes extérieures à ma boîte et c’est ce qui a fondamentalement changé mon regard sur le marketing.
J’ai alors multiplié les expériences marketing pour entrer en contact avec ce monde extérieur. J’ai affiné ma connaissance de ce qui me convient le mieux pour faire connaître mon travail.
Aujourd’hui, je vois le marketing comme une manière d’entrer en relation avec le monde extérieur, de proposer une vision, de proposer un message, de rentrer en contact avec des personnes. Elles peuvent être des partenaires, des clients, des fournisseurs, des employés, des investisseurs.
Le marketing c’est un pont entre ce qui se fait à l’intérieur de l’entreprise et ce qui se passe à l’extérieur.
C’est un système qui va dans les deux sens : cet élan va de l’intérieur vers l’extérieur, mais également, grâce au marketing, un apprentissage de ce qui se dit à l’extérieur de l’entreprise. C’est en faisant intelligemment du marketing que l’on comprend les besoins de notre audience, de quoi souffrent les individus, sur quoi portent leurs discussions et que l’on apprend de nouvelles choses.
Aujourd’hui, ce qui me correspond le mieux, ce sont les longs formats. Je crois en la puissance de l’histoire ! J’aime prendre le temps d’apporter une longue réflexion à l’audience de Live Mentor via des livres, un magazine qui sort tous les 2 mois, une newsletter…
Je pense que la réalité est toujours plus nuancée que ce que l’on imagine. Pour partager et décrire cela, je recours aux mots quand certains sont capables de le faire avec une simple image ou une citation.
Mon premier conseil c’est d’apprendre à se connaître avant tout pour trouver ce qui fonctionne le mieux pour nous. Certains vont se nourrir d’échanges quotidiens, d’autres ont besoin de structure, d’autres de plénitude, ou encore dans la multiplication des actions.
Mieux se connaître va permettre d’être aligné avec ses pratiques marketing.
Mon second conseil est de s’approprier le récit des histoires qui permet de mieux approcher le monde dans sa complexité et de dépasser la théorie. C’est ce qui permet au lecteur de se projeter sur le parcours d’une autre personne et d’y trouver certaines résonances avec leur propre aventure entrepreneuriale.
Je vous recommande d’ailleurs la lecture de The Writer’s Journey de Christophe Vogler !
Valentin Decker : j’écris pour construire mon propre monopole personnel.
Mon approche du Marketing consiste à essayer de créer un lien authentique avec les gens qui me suivent. La stratégie que j’ai choisie pour cela est celle de la création de contenu et de l’écriture en ligne.
J’écris des articles et des newsletters sur des sujets qui me passionnent et qui vont, je l’espère, intéresser mon audience afin de lui donner envie de découvrir le reste de mon travail.
Pas de technique agressive ou de « tunnels marketing » complexes. De la valeur et des conversations que l’on engage grâce au contenu.
Ensuite, le format de ce contenu varie en fonction des tactiques qui marchent sur le moment : post LinkedIn, Tweets, articles de blog… Quoi qu’il en soit, j’essaie d’écrire des textes différents de ceux que l’on trouve habituellement en ligne.
J’aspire à faire en sorte que chaque nouveau texte soit singulier, m’aide à affirmer mon positionnement et à construire mon monopole personnel.
Bérénice Bieuville : le marketing est un levier de transition écologique et sociale.
Avant, je pensais que la communication était une tâche rébarbative et chronophage dans ma to do list. Maintenant, chaque mercredi, quand je m’assois à mon bureau pour ma journée marketing, je sors ma plus belle plume. Car chaque mercredi, je rédige quelques mots de plus pour changer le monde.
Le marketing, c’est un levier de transition écologique et sociale.
Le marketing, c’est un merveilleux outil pour transformer les habitudes, les normes sociales : pour que ça devienne un peu la honte de prendre l’avion, et super à la mode d’avoir son propre potager ou de prendre le vélo.
Le marketing, c’est l’occasion de m’exprimer sur ce qui me tient à cœur et d’inspirer à construire une nouvelle société… Tout en faisant grandir un projet entrepreneurial de manière résiliente.
C’est comme ça que je l’incarne, à travers mes propres contenus, ou ceux de mes client.e.s.
Toi aussi, tu veux contribuer à l’avènement d’une société plus juste, plus éthique, plus sobre, et compatible avec les limites planétaires ? Voilà mes conseils !
- Ose utiliser les mêmes outils que les grosses entreprises… Mais avec un objectif différent. Saisis-toi des réseaux sociaux pour y planter des graines, applique (éthiquement) des principes de psychologie humaine et une stratégie bien ficelée pour avoir plus d’impact.
- Milite implicitement grâce au format de tes contenus et ton marketing. Écriture inclusive, accessibilité en ligne, consentement dans tes échanges, etc.
- Partage de nouveaux modèles de réussite, grâce à tes coulisses par exemple.
- Fais preuve de pédagogie pour parler des enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux… Et prendre position sur ces derniers.
Tu peux retrouver mon manifeste du marketing militant ici.
Raphaël Taurel : la clé est de jouer sur ses forces naturelles.
En tant qu’ancien directeur d’une agence média, j’avais auparavant une vision très « publicitaire » du marketing : provoquer des émotions, être clivant, être mémorable étaient les buts principaux. Depuis que je suis entrepreneur et après avoir accompagné des dizaines d’autres entrepreneurs dans la création d’un business à leur image, j’ai radicalement changé d’avis.
On entend tant de messages qui surcomplexifient le marketing, vendu comme une nécessaire usine à gaz faite de tunnels de vente interminables et de mille stratégies dans le seul but de convaincre. Or, pour moi, le cœur du marketing réside dans une idée extrêmement simple : générer des conversations.
Qu’elles soient écrites, orales, individuelles ou en groupe, elles sont la base d’un business épanouissant, car avant d’être des machines à vendre, nous sommes des êtres humains. Et nous avons tous un besoin fondamental de lien, d’humain à humain.
Une méthode n’est pas intrinsèquement meilleure qu’une autre. Mais pour moi, la clé d’un marketing épanouissant est de jouer sur ses forces naturelles.
Étant moi-même bien plus à l’aise à l’oral qu’à l’écrit, j’ai développé tout mon business quasiment sans création de contenu et grâce à des masterclass, des cafés virtuels, des événements en présentiel et des coachings en live.
C’est tellement naturel pour moi que je ne le vois pas comme « du marketing », mais comme un prolongement logique de qui je suis.
En revanche, une personne introvertie sera probablement bien plus à l’aise à l’écrit et sans trop se montrer. Sa timidité peut devenir sa force dès lors qu’elle ne lutte pas contre elle.
Pour y prendre du plaisir, arrêtons de voir le marketing comme une discipline obéissant à des codes rigides et libérons-nous-en. Notamment grâce à une connaissance de soi qui permet de mettre en avant ses talents d’une manière naturelle, sans chercher à copier ses concurrents ni à rentrer dans des cases !
Comme tu peux le lire, ce qui revient pour tous est la connaissance de soi. Comme je le dis souvent : tout part de toi. Pour trouver ta propre stratégie, analyse qui tu es, tes forces et tes faiblesses, capitalise sur ce que tu aimes faire au quotidien pour ne pas t’essouffler. Je suis curieux de savoir si ces témoignages t’aident à prendre de la hauteur sur ce qu’est le marketing pour toi. Viens partager ça en commentaire et élargissons le débat !